F72-04 - Geranio sanguinei-Peucedanetum cervariae Kuhn ex T. Müll. 1962

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Ourlet xérothermophile, collinéen-montagnard (150-920 m, en moyenne 500 m), basicline, propre aux terrains calcaires, en lisière et dans les clairières des chênaies pubescentes et des hêtraies thermophiles, souvent sur des pentes raides en exposition sud.

Nom cité du syntaxon

Geranio sanguinei - Peucedanetum cervariae Kuhn ex T. Müll. 1962 (Mitt. Flor.-soz.Arbeitsgem. 9 : 110).

Synonymes

Peucedanetum cervariae Kaiser 1926 ; Peucedanum cervaria-Variante des Xerobrometum seslerietosum Kuhn 1937 (Die Pflanzengesellschaten im Neckargebiet der Schwäbischen Alb : 248) nom. inval. (art. 3c, 3d, 27) ; Subassoziation von Peucedanum cervaria der Calamagrostis varia-Assoziation Kuhn 1937 (Die Pflanzengesellschaten im Neckargebiet der Schwäbischen Alb : 254) nom. inval. (art. 3c, 27) ; non Adonido - Peucedanetum cervariae H. Passarge 1979 (association continentale nettement différente). Pour certains auteurs (comme Mucina & Kolbeck, 1993), le nom donné par Kaiser est légitime, pour d’autres (comme Dengler et al., 2003) non légitime. Il nous est impossible de trancher, n’ayant pas pu obtenir l’ouvrage de Kaiser.

Type nomenclatural

Rel. 8 (neotypus nominis) du tab. 30 in Kuhn (1937, Die Pflanzengesellschaten im Neckargebiet der Schwäbischen Alb : 248-249). Il ne semble pas que Dengler ait proposé un lectotype ou un néotype pour cette association. Nous proposons ici un néotype pris dans l’ouvrage de Kuhn auquel se réfère Müller.

Physionomie

Ourlet dense dominé par Brachypodium pinnatum, Geranium sanguineum, Cervaria rivini.

Combinaison caractéristique d'espèces

Aster amellus, Cervaria rivini, Anthericum ramosum, Thesium bavarum, Libanotis pyrenaica, Geranium sanguineum, Coronilla coronata, Bupleurum falcatum subsp. falcatum, Vincetoxicum hirundinaria, Teucrium chamaedrys, Stachys recta, Viola hirta, Brachypodium pinnatum, Origanum vulgare. Autres espèces diagnostiques : Hippocrepis emerus, Cytisus nigricans.

Variations

Müller donne quatre races différentes en 1962, puis neuf en 1978, ces dernières correspondant en partie à des formes collinéennes et à des formes montagnardes des mêmes races géographiques :
- race collinéenne lorraine, avec Genista pilosa, Seseli montanum, Laserpitium latifolium (d’après Haffner, 1960) ;
- race collinéenne de Hesse et du Palatinat, avec Pulmonaria montana ;
- race collinéenne de la région du Neckar, sans particularité floristique ;
- race montagnarde du Jura souabe, avec Laserpitium latifolium, Carduus defloratus ;
- race collinéenne du pays de Bade, avec Hippocrepis emerus ;
- race montagnarde du Jura suisse, avec Hippocrepis emerus, Laserpitium latifolium, Carduus defloratus, Buphthalmum salicifolium ;
- race collinéenne des environs du lac de Constance, avec Hippocrepis emerus, Cytisus nigricans ;
- race montagnarde du Jura souabe et de Suisse, avec Hippocrepis emerus, Laserpitium latifolium, Cytisus nigricans, Carduus defloratus, Buphthalmum salicifolium ;
- race collinéenne de la région du Neckar, à Cytisus nigricans ;
- race montagnarde de Franconie, identique, mais sans Hippocrepis emerus.
Une sous-association présente dans plusieurs races est distinguée par Müller (1962) ; elle est différenciée par Molinia caerulea subsp. arundinacea, Inula salicina, Peucedanum officinale, Stachys officinalis, Cirsium tuberosum, Galium boreale.
Rameau et Schmitt (1983) décrivent du Jura français central un Geranio - Peucedanetum cervariae typique (tableau 2 : col. 4b), qui correspond en partie à la race montagnarde du Jura suisse (cf. ci-dessus). Par rapport au groupement type, dans le Jura français manque Thesium bavarum.
Aster amellus et Coronilla coronata sont peu fréquents. Rameau et Schmitt proposent les sous-associations suivantes :
- rosetosum pimpinellifoliae appauvrie floristiquement, différenciée par Rosa pimpinellifolia,
(Rameau & Schmitt, 1983 : 181, holotype désigné par les auteurs, rel. 1 de leur tab. 1) ;
- coronilletosum emeri différenciée par Hippocrepis emerus et Laserpitium siler (Rameau & Schmitt, 1983 : 183, holotype désigné par les auteurs, rel. 38 de leur tab. 1).

Synchorologie

- Territoire d’observation : syntaxon décrit du Jura souabe (Kuhn, 1937), répandu en Allemagne centrale et méridionale (Müller, 1961, 1962, 1978 ; Dierschke, 1974 ; Korneck, 1974), en Suisse (Müller, 1978 ; Gallandat, 1972), en Autriche (Mucina & Kolbeck, 1993) ;
- En France, présent en Lorraine (Haffner, 1960), en Alsace (Royer, 2010a) et dans le Jura (Géhu et al., 1972 ; Rameau & Schmitt, 1983 ; Royer, 1987 ; Ferrez et al., 2011).

Axes à développer

Association à étudier en Alsace ; une synthèse des races serait souhaitable.

Bibliographie

Dengler J. et al., 2003 ; Dierschke H., 1974 ; Ferrez Y. et al., 2011 ; Gallandat J.-D., 1972 ; Géhu J.-M. et al., 1972 ; Haffner P., 1960 ; Korneck D., 1974 ; Kuhn K., 1937 ; Mucina L. & Kolbeck J., 1993 ; Müller Th., 1961, 1962, 1978 ; Pott R., 1995 ; Rameau J.-C. & Schmitt A., 1983 ; Royer J.-M., 1987, 2010a ; Schubert R. et al., 2001 ; Weber H.-E., 2003.

Bibliographie

 Royer J.-M., 2016. Contribution au prodrome des végétations de France : les Trifolio medii - Geranietea sanguinei T. Müll. 1962. Doc. phytosoc., série 3, 2 : 4-151. (Source)