9530-1.1 - Peuplements mésoméditerranéens de Pin de Salzmann de l'Hérault

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat se rencontrant dans l’Hérault sur dolomies et calcaires compacts à l’étage méditerranéen supérieur.
Altitude de 300 m à 450 m ; précipitations élevées (>1 000 m), avec sécheresse estivale marquée ; température minimale hivernale de +2° à 0°C.
Substrat dolomitique prépondérant à l’origine d’altérites légèrement sableuses donnant des rendzines dolomitiques ; substrat sec d’autant que l’épaisseur d’altérite est souvent limitée.
Présence aussi sur calcaires compacts où le Pin est mal venant et concurrencé par les Chênes (lithosols, rendzine, sols bruns calciques, sols rouges méditerranéens).

Variabilité

Variations selon le substrat :
- sur dolomie : présence possible de l’Arbousier (Arbutus unedo), Bruyère à balai (Erica scoparia) :
a) formations forestières : sur sols évolués et parfois assez profonds (rendzines dolomitiques) ; b) avec quelques espèces forestières (voir ci-dessous) ; c) matorral avec peuplements clairs de Pin sur arènes dolomitiques moins évoluées avec la Bruyère multiflore (Erica multiflora), le Romarin (Rosmarinus officinalis)… parfois détruits par les froids hivernaux ;
- sur calcaires compacts : matorral avec peuplements clairs et courts [absence de l’Arbousier (Arbutus unedo) et de la Bruyère arborescente (Erica arborea) présente sur dolomie du fait de l’absence de carbonate de calcium].

Physionomie, structure

Formations forestières plutôt fermées avec des arbres de 15 m ; le Chêne vert est assez abondant avec le Buis ; la strate arbustive est discontinue (Genévrier de Phénicie, Filaria à feuilles intermédiaires, Oxycèdre, Alaterne, Amélanchier, Cytise à feuilles sessiles) ; présence d’espèces forestières dans la strate herbacée : Mélitte à feuilles de Mélisse, Lierre, Brachypode des bois…
Matorral de taille moyenne, de recouvrement élevé installé sous un couvert de Pin (50 à 80 %) avec dominance de la Bruyère multiflore, du Romarin, de la Lavande à feuilles larges, Genévrier de Phénicie, Oxycèdre, Aphyllanthe de Montpellier… ; la strate herbacée est très dispersée.

Confusions possibles

Aucune confusion possible.

Dynamique

Spontanée :
Cf. schéma du cahier d'habitat.

Liée à la gestion :
Peu de gestion dans ces espaces.
Incendies ramenant au matorral et facilitant la régénération du pin.

Habitats associés ou en contact

Complexe forestier :
- yeuseraie à Piptatherum (UE : 9340) ;
- chênaie pubescente.
Complexe de fruticées et matorrals :
- garrigue à Erica multiflora et Romarin ;
- fruticées à Amélanchier.
Complexes rupicoles :
- éboulis à Centranthus lecoqui (UE : 8130) ;
- dalles rocheuses (UE : 6110) ;
- sables dolomitiques à Armeria girardii.

Répartition géographique

Hérault :
- région de Carlencas ;
- partie basse de Saint-Guilhem-le-Désert.
Environ 600 ha (y compris des plantations anciennes).

Valeur écologique et biologique

Pin occupant une aire réduite en France.
Type d’habitat en forte régression en général.
Intérêt génétique certain ; propriétés écologiques (résistance à la sécheresse, rusticité) peu utilisées aujourd’hui (mais assez largement utilisées au XIXe).
Participe à des complexes d’habitats de grand intérêt par la diversité des niches écologiques offertes aux espèces animales et végétales.

États de conservation

États à privilégier :
Matorrals avec peuplements de Pin de Salzmann.
Peuplements forestiers.

Tendances et menaces

Surfaces à peu près stables sur la dolomie.
Menaces :
- plantations, à proximité, de Pin noir d’Autriche pouvant entraîner des risques certains d’hybridation non désirées (disparition d’un taxon) ;
- incendies.

Potentialités intrinsèques de production

La productivité du Pin de Salzmann peut être, dans l’absolu, correcte mais, en France, il n’existe plus que dans des stations particulièrement médiocres. Il y est souvent un des seuls arbres à pouvoir y pousser ce qui est déjà remarquable. On n’en connaît donc que des peuplements de faible à très faible productivité (estimée à 2 à 3 m3/ha/an).

Axes de recherche

Études génétiques sur les peuplements existants pour confirmer leur caractère autochtone et « pur ».
Études fines sur la dynamique de la végétation. Dynamique des populations de Pin de Salzmann.
Études sur les distances seuil de pollution Pin de Salzmann/Pin noir.

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)