9380-2 - Chênaies pubescentes à Houx de Provence et du Languedoc (Cahiers d'habitats)

9380-2 - Chênaies pubescentes à Houx de Provence et du Languedoc

9380-1 - Chênaies vertes acidiphiles à Houx des Cévennes et des Maures

9380-3 - Chênaies vertes à Houx de Corse

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat de l’étage supraméditerranéen installé entre 500 m et 750 m en Provence, se retrouvant à 300 m dans le Gard (forêt de Valbonne) sur des sols profonds de colluvions de fonds de vallons.
Forêts anciennes traditionnellement protégées au voisinage de monastères et de chartreuses.
Installé sur des sols calcaires (ou colluviaux) sur replats, en fond de vallons…
—› Sols moyennement profonds à profonds.
—› Bilan hydrique très favorable pour la région d’autant plus que la topographie concoure à une ETP limitée.
Sols bruns calciques ou sols bruns colluviaux avec une bonne activité biologique.

Variabilité

Variations géographiques :
- variante de Provence à If constant, sur calcaire ;
- variante du Gard sans If, avec Laurier-tin (Viburnum tinus) et Buis (Buxus sempervirens).
Il n’est pas possible d’individualiser d’autres variations compte tenu de la rareté de ce type d’habitats.

Physionomie, structure

Peuplements de futaie, assez denses, dominés par le Chêne pubescent accompagné à l’état dispersé de l’Érable de Montpellier, du Chêne vert, de l’Érable à feuilles d’obier.
En sous-strate directement inférieure, codominance du Houx et de l’If surmontant d’autres arbustes : Lauréole, Coronille arbrisseau, Nerprun des rochers, Cytise à feuilles sessiles.
La strate herbacée est assez recouvrante avec la Garance voya- geuse, la Mélitte à feuilles de Mélisse, la Marguerite en corymbe, l’Euphorbe des bois, le Grémil pourpre, la Violette odorante.
On observe quelques espèces indicatrices de fraîcheur : Lis martagon, Campanule gantelée, Brachypode des bois…

Confusions possibles

Avec les chênaies pubescentes surexploitées (souvent en taillis).

Dynamique

Cf. schémas du cahier d'habitat.

Habitats associés ou en contact

Complexes forestiers :
- chênaies vertes (UE : 9340) ;
- chênaies pubescentes exploitées en taillis ;
- hêtraies mésophiles montagnardes ;
- forêts riveraines (UE : 92A0) ;
- bois de Pin sylvestre plantés ou de Pin laricio.
Peuplements à Lavande officinale et Astragale de Montpellier. Pelouses sèches à Brome dressé et Koélérie du Valais (Ononidion striatae).
Pelouses à Canche intermédiaire (Deschampsia media) sur sols alternativement humides et secs (UE : 6420).

Répartition géographique

Morières (près de la Chartreuse de Montrieux). Sainte-Baume (monastère de la Grotte). Valbonne (Chartreuse de Valbonne).
Forêt de Saou (statut hérité de l’ancien régime). Sainte-Victoire.

Valeur écologique et biologique

Très grand intérêt de ces forêts « anciennes » résiduelles, tant sur les plans biologique et écologique que sur le plan scientifique : elles fournissent des informations sur la structure que devaient avoir de nombreuses forêts.
Habitats très rares et peu étendus.
—› Intérêt patrimonial très élevé.
Cortège floristique très fourni avec espèces mésophiles rares en chênaies pubescentes très exploitées.
La gestion a été conservatrice depuis longtemps (propriétés de congrégations religieuses) avec mise en défens (pas de pâturage), droits d’usage très limités, gestion en futaie.

États de conservation

États à privilégier :
Se limiter aux forêts anciennes dotées de la sous-strate supérieure à Houx et à If.

Autres états observables :
Taillis, peuplements ouverts, pinèdes plantées, dépourvues du Houx et de l’If.

Tendances et menaces

Surface couverte très réduite. La baisse de l’exploitation des chênaies pubescentes entraîne le retour (très lent) des espèces laurifiées.
Forêts très souvent domaniales (ou communales) bénéficiant d’une gestion raisonnée adaptée.
Incendies se déclarant dans les garrigues et maquis avoisinants.

Potentialités intrinsèques de production

Utilisation possible du Houx pour la décoration.
Utilisation possible du bois de Chêne pour la tournerie ou en bois de feu (les gros bois devant être refendus).

Axes de recherche

Mise en réserves intégrales de certaines parties de ces massifs (cf. Sainte-Baume) et suivi de la dynamique sylvigénétique.
Expérimentations sur l’influence des options sylvicoles sur l’évolution de cet habitat.
Études historiques sur les pratiques anciennes exercées dans ces forêts.

Bibliographie

Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)