ZNIEFF 010000022
Anse à la Barque

(n° régional : 00000021)

Commentaires généraux

L’Anse à la barque est un site historique (présence de canons) et paysager remarquable* qui renferme une diversité d’écosystèmes côtiers : Bassin versant à végétation semi-décidue, vallon et ravine générant une avalaison, frange marécageuse à Annona glabra & lonchocarpus pentaphyllus, petite mangrove halophile inondée à Laguncularia, Cysdista, Achrostichum, littorale à Thespesia, Hipomane.

La petite plaine marécageuse, dans le cours terminal de la Ravine Renoir recueille les eaux de ruissèlement du bassin versant. L’Anse à la Barque constitue l’une des rares petites zones humides du sud de la Côtes sous-le-vent de Guadeloupe. Les halliers xérophiles à épineux, Cactacées et Légumineuse constituent une bonne part du couvert végétale de cette localité et contrastent avec la végétation sempervirente, de la zone humide marécageuse, du bas fond, largement transformée en cocoteraie, au détriment de la place occupée par la formation à Annona glabra relayée en terre plus ferme par Cordia collococca. A mesure que l’on se rapproche de la côte et que l’influence marine (ensoleillement, embruns...) se renforce, apparaissent des espèces moins exigeantes en eau telles que Piscidia carthagenensis, Pilosocereus royenii au port arborescent, Opuntia triacantha, Plumeria alba qui caractérisent une perte de degré d’humidité et une certaine xéromorphie. On y rencontre également une liane charnue à grosse tige, d’origine africaine et vraisemblablement échappée de culture : Cissus quadrangularis.

Bien qu’ayant subit de nombreuses influences humaines, la végétation de cette zone marécageuse humide, comme celle du versant exposé nord traduit une augmentation du gradient d’humidité avec des espèces mésophiles comme Coccoloba swartzii, Garcinia humilis, Cordia coloccoca, Cordia alliodora, Citharexylum spinosum, Anthurium grandifolium, Cornutia pyramidata... Les Campêchiers, aujourd’hui naturalisés, ont envahies les berges où sont également cultivés de la banane, des Calebasses et autres arbres utiles et fruitiers. Se secteur connait une tradition d’élevage caprins et de culture de coton (Gossypium barbadense), dont quelques plants vestiges subsistent.

Laguncularia racemosa est l’espèce constitutive de l’ourlet de mangrove. L’Anse à la barque est l’une des très rares stations à Cydista aequinoctialis ou liane à Crabe de la Côte sous-le-vent. Sur la fraction plus sableuse de ce littoral, prospère Thespesia populnea en compagnie de Hippomane mancinella, espèce qui à fait l’objet d’une éradication et que ne subsiste plus que par quelques individus isolés dans des endroits littoraux peu fréquentés.

L.F.

Le site présente également un intérêt avifaunistique car 24 espèces d’oiseaux (dont 6 déterminantes) peuvent y être observées. Le site du fait de ses caractéristiques écologiques et notamment de la présence d’eau dans les ravines en hivernage, présente un attrait important pour les parulines migratrices d’Amériques du nord et accueil par ailleurs la plupart des espèces sédentaires de ce type de milieu et à ce titre doit être protégé. La nidification du Pic de Guadeloupe y a été prouvée. Attention à deux menaces majeures : la présence d’une ligne électrique et le défrichage au centre de la vallée semble t-il pour une tentative de mise en culture.

A.L.

* = site classé et le bassin versant est inscrit.

Commentaires sur la délimitation

Bassin versant de la Ravine Renoir, jusqu’aux Pointes e l’Anse.