ZNIEFF 220005071
FORÊT DOMANIALE DU PARC SAINT-QUENTIN

(n° régional : 60PPI136)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le massif forestier du Parc de Saint-Quentin s'étend à l'ouest de l'agglomération beauvaisienne, sur l'extrémité méridionale du plateau picard occidental.

Les sols limoneux acides à silex portent de vastes futaies de hêtres, de chênes et de charmes acidoclines à neutro-acidoclines (Oxalo acetosellae-Fagetum, Hyacinthoido non scriptae-Fagetum). Des tapis de ronces s'y développent à la faveur des éclaircies.

Sur les affleurements de craie, dans les vallons secs, se trouvent des frênaies-acéraies de pente à Mercuriale pérenne (Mercuriali perennis-Aceretum campestris). Quelques lisières internes à affinités submontagnardes, proches des pelouses de l'Avenulo pratensis-Festucetum lemanii subass. anthericetosum ramosi, s'y développent également.

Des plantations denses de résineux ont été effectuées en quelques points.

INTERET DES MILIEUX

Les hêtraies atlantiques-subatlantiques à Jacinthe, les hêtraies acidophiles à Houx et les ourlets calcicoles sont des milieux remarquables, d'intérêt européen, inscrits à la directive "Habitats" de l'Union Européenne.

Ils abritent par ailleurs bon nombre d'espèces végétales et animales rares et en régression en Picardie et dans le Nord de la France.

INTERET DES ESPECES

Parmi les espèces végétales les plus intéressantes se trouvent les taxons suivants :

- la Digitale jaune (Digitalis lutea) ;

- l'Euphorbe douce (Euphorbia dulcis), très rare en Picardie ;

- l'Orobanche sanglante (Orobanche gracilis), très rare en Picardie ;

- la Scille à deux feuilles (Scilla bifolia) ;

- le Blechne en dépit (Blechnum spicant) ;

- le Dompte-venin officinal (Vincetoxicum officinale).

Une lisière calcicole d'affinités submontagnardes a été labourée récemment, occasionnant la disparition d'une des dernières stations de Seslerie bleuâtre (Sesleria caerulea) de Picardie.

Faune :

L'entomofaune lépidoptérologique a été remarquablement étudiée. On trouve ainsi plusieurs espèces de papillons diurnes et nocturnes, rares et/ou en régression en Picardie :

- le Fluoré (Colias australis),

- l'Argus bleu nacré (Polyommatus coridon),

- l'Argus bleu céleste (Polyommatus bellargus),

- le Dragon (Harpya milhauseri).

Le Pic noir (Dryocopus martius), inscrit à la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne, fréquente les grandes hêtraies.

Dans les mares et ornières suffisamment profondes, se reproduisent plusieurs espèces de batraciens, dont le Triton alpestre (Triturus alpestris), vulnérable en France.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

Les plantations denses de résineux n'apparaissent pas optimales sur le plan de la biodiversité et de la qualité des paysages.

En revanche, de petites mares ont été aménagées récemment au sein du massif. Ces aménagements, tout à fait remarquables et exemplaires, gagneraient à être multipliés. En effet, bon nombre de batraciens, mais aussi d'insectes et de plantes parfois rares, colonisent ces micro-milieux aquatiques.

Il s'agit aussi d'un moyen de limiter la très forte mortalité nocturne des batraciens. Ces derniers traversent en effet, deux fois l'an, les départementales 1 et 118 pour aller se reproduire dans les plans d'eau de la vallée du Thérain, faute de milieux aquatiques suffisants dans le massif forestier.

Commentaires sur la délimitation

Les contours du site intègrent les bois et lisières les plus intéressants. Les zones urbanisées et les cultures sont évitées.