ZNIEFF 220013843
HAUTE VALLÉE DE LA GERGOGNE

(n° regional: 60MUL101)

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La Haute vallée de la Gergogne s'étend en rive droite de l'Ourcq, en limite méridionale du plateau du Valois, dans la région naturelle du Multien. Elle suit une orientation ouest-nord-ouest/est-sud-est, perpendiculaire à celle de la vallée de l'Ourcq, de part et d’autre d’une vallée traversée par la rivière "la Gergogne". Celle-ci, en partie amont, possède un fond sablo-gravillonneux et un courant relativement rapide du fait de la pente. Ainsi, les variations topographiques, d’exposition et d’humidité sont à l’origine d’une diversité de milieux au sein de la ZNIEFF.

Les étendues importantes de sables d'Auvers et sables de Beauchamps (faciès "Auversien") de part et d’autre de la vallée plus humide, permettent l’expression d’une flore acidiphile peu commune au sein des Hauts-de-France. De plus, la structure géologique de cette ZNIEFF comprend des affleurements de grès remarquables pour la région, disposés en chaos à plusieurs points, à l’instar de ceux pouvant être observés au niveau du lieu-dit "Les Pierres du Château".

Au sein des boisements à l’est de la Haute vallée de la Gergogne, sur les sols les plus acides, se développent des boisements acides (Quercion roboris), souvent accompagnés de Pins sylvestres, en mosaïque avec des ptéridaies ou des reliques de callunaies. Les peuplements de Callune (Calluna vulgaris) qui subsistent principalement au sein de la commune d’Acy-en-Multien, où elles sont entremêlées de blocs de grès, sont les plantes hôtes de la rare Noctuelle de la Myrtille (Anarta myrtilli) observée à son stade de chenille. D’autres espèces occupent ces landes sèches entourées de chênes et de pins, telles que l’assez rare Oedipode turquoise (Oedipoda caerulescens) et la rare Decticelle carroyée (Tessellana tessellata).

Ces boisements présents sur le site sont également favorables à une avifaune forestière intéressante composée notamment du Pic mar (Dendrocopos medius), de la quasi menacée Bondrée apivore (Pernis apivorus) et du vulnérable Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula).

La zone humide à proximité de la Gergogne abrite des petites mares, de modestes étangs, des cressonnières ainsi que des prairies plus ou moins inondées et des aulnaies plus ou moins dégradées. De fait, des végétations amphibies à mésohygrophiles se développent au sein de cette vallée, comme en témoigne la présence de deux espèces peu communes pour le territoire que sont la Laîche raide (Carex elata subsp elata) et la Zannichellie des marais (Zannichellia palustris subsp. palustris). Ces zones humides permettent également à une faune typique de ces milieux de s’installer comme la Bouscarle de cetti (Cettia cetti), les vulnérables Locustelle tachetée (Locustella naevia) et Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), ou encore la Mésange boréale (Poecile montanus) et le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), tous deux en danger d'extinction. Le long de la zone humide, des parcelles sont occupées par des plantations de peupliers.

De plus, près du lieu-dit "Réez", une prairie fleurie en lisière de bois accueille l'exceptionnel Azuré des Cytises (Glaucopsyche alexis), espèce en danger d’extinction en Hauts-de-France. Les populations connues les plus proches se situent à plus de 40 kilomètres de la ZNIEFF.

Ainsi, les différents usages au sein de la ZNIEFF tels que la sylviculture et l’élevage via le pâturage bovin façonnent le paysage de la Haute vallée de la Gergogne. Le maintien de milieux ouverts par pâturage permet l’observation de végétations mésophiles (Cynosurion cristati) et mésothermophiles des sols neutres temporairement engorgés en surface (Mentho longifoliae – Juncion inflexi) à proximité des lieux-dits "le Pressoir" et "la Tuilerie". Cela permet également la présence d’espèces faunistiques typiques de milieux ouverts ou semi-ouverts comme la Chevêche d'Athéna (Athene noctua), le Bruant jaune (Emberiza citrinella), la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina) ou bien le Tarier pâtre (Saxicola rubicola).

Plus globalement, cette mosaïque d’habitats alliant zones boisées et zones plus ouvertes, en contexte plus ou moins humide, est propice à l’accueil d’une belle diversité de faune remarquable, puisque le site abrite aussi les quasi menacés Chardonneret élégant (Carduelis carduelis), Pic épeichette (Dendrocopos minor) et Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur), en danger, le peu commun Lérot (Eliomys quercinus) ou encore le rare Caloptène italien (Calliptamus italicus).

Une partie de la vallée n’a cependant pas pu être prospectée faute de possibilité d’accès (grillage, accès privé cadenassé, etc.). C’est notamment le cas pour l’étang au nord du lieu-dit de "Réez".

Comments on the delimitation

En 2023, les contours de cette ZNIEFF ont été modifiés afin de correspondre au mieux à la logique de délimitation de la méthodologie régionale. Ainsi, au vu de l’absence de données en marge des lisières, les contours de la zone suivent les limites naturelles du boisement et les cultures ont, autant que faire se peut, été exclues du périmètre car elles n’abritaient aucune espèce ni habitat déterminant de ZNIEFF. Aucune zone tampon n’a été appliquée entre ces habitats car aucune donnée remarquable n’y est connue. De plus, le bâti a été, autant que possible, retiré du périmètre de la ZNIEFF. 

Le boisement de la Garenne aux chiens, n’a pas été intégré au sein du périmètre malgré sa continuité avec la ZNIEFF. Ce choix est justifié par l’absence d’observations récentes d’espèces floristiques à enjeux ainsi que par la présence de nombreux individus de Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) au sein des lisières du boisement.