ZNIEFF 230000302
LE LITTORAL DE LA CENTRALE DE PALUEL À SAINT-VALÉRY-EN-CAUX

(n° régional : 7503)

Commentaires généraux

La côte d’Albâtre est un littoral exceptionnel : plus de 120 kilomètres de falaises crayeuses dont la hauteur atteint à son maximum 120 m, entrecoupées de « valleuses », ces petites vallées sèches suspendues ou brèches plus ou moins encaissées débouchant sur la mer, et de quelques basses vallées côtières drainées (Bresle, Yères, Arques, Scie, Saâne, Dun, Durdent). C’est une frange encore très sauvage, le relief imposant ayant préservé la côte de l’urbanisation dense (mais pas de quelques grands aménagements).

Les milieux naturels sont déterminés par des facteurs physiques prépondérants : les marées, une muraille de craie (apparemment homogène mais en fait très variée) surmontée d’argile à silex (due à la décarbonatation), des vents et des embruns entraînant des particularités dans la végétation (adaptations morphologiques pour supporter le vent, le sel ou la sécheresse, endémisme), un relief abrupt ou vallonné, des cavités et des drains souterrains et apparents, une érosion ancienne et contemporaine déterminée par les infiltrations pluviales, la fragilité des roches et la houle. De l’estran au sommet des falaises, la diversité des conditions de vie engendre une grande richesse floristique et faunistique. Les habitats terrestres les mieux représentés sont les pelouses aérohalines, supportant les vents et les embruns salés. Les valleuses abritent des formations arbustives, boisées et prairiales originales et variées dont quelques bois frais de ravin à fougères. Le platier héberge une flore et une faune marines spécifiques : algues, mollusques, crustacés, anémones de mer, etc. Les corniches des falaises sont l’habitat d’une avifaune riche, parfois exceptionnelle, permanente ou de passage.

Le littoral cauchois, c’est aussi un paysage unique du aux remarquables formes d’érosion dont les plus connues sont les arches et les aiguilles d’Etretat.

Ce patrimoine naturel est fragilisé par le recul inéluctable du front de falaise, très variable d’un site à l’autre, la pollution diffuse, l’aménagement lourd de sites industriels, la surfréquentation (Etretat).

Ce littoral est classé en Site d’Importance Communautaire n°FR2300139 « Littoral cauchois » du réseau Natura 2000.

Cette znieff, peu étendue, est comprise entre la vallée de la Durdent (L’Eperon) et Saint-Valéry-en-Caux. Elle inclut certaines pentes de la valleuse des Sussettes dont le relief a été modifié pour insérer la centrale électronucléaire de Paluel, à l’exclusion du site industriel même. Les falaises sont abruptes et assez rectilignes, constituées de la craie tendre du Santonien (ou craie de Saint-Valéry). Les pelouses aérohalines sont bien répandues au sommet sur les pentes des entonnoirs de dissolution ; elles occupent aussi quelques talus d’éboulis suffisamment stables en pied de falaise. Les pelouses calcicoles sont fragmentaires.

La plage de l’Eperon présente une végétation typique de galets à Pavot jaune (Glaucium flavum), très rare.

Des formations variées caractérisent le site de Paluel : pelouses aérohalines à Séneçon blanc (Senecio helenitis subsp. candidus) espèce endémique normande, très rare et légalement protégée ; pelouses calcicoles à orchidacées ; landes à Ajonc d’Europe et ronciers. Ces habitats offrent des zones de tranquillité pour la faune, notamment les oiseaux. Cet ensemble héberge de nombreuses espèces végétales intéressantes telles que l’Orobanche du picris, les orchidées Coeloglossum viride, Ophrys aranifera subsp. aranifera et Ophrys virescens ou, encore, sur les derniers relevés (2013-15) : Crambe maritima (protection nationale), Crithmum maritimum, Elytrigia campestris, Polygala calcarea,…

A Saint-Léger (hameau de Saint-Valéry-en-Caux), le Conservatoire du littoral a acquis 6 ha de bois.

La partie Est de la znieff est incluse dans la Zone de Protection Spéciale européenne n°FR2310045 « Littoral seinomarin » (intérêt ornithologique patrimonial). Le Fulmar boréal (Fulmarus glacialis) qui fréquente ce site fait partie des espèces motivant cette désignation.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible