ZNIEFF 230000307
LE LITTORAL DE PENLY À CRIEL-SUR-MER

(n° régional : 7103)

Commentaires généraux

La côte d’Albâtre est un littoral exceptionnel : plus de120 kilomètres de falaises crayeuses dont la hauteur atteint à son maximum 120m, entrecoupées de « valleuses », ces petites vallées sèches suspendues ou brèches plus ou moins encaissées débouchant sur la mer, et de quelques basses vallées côtières drainées (Bresle, Yères, Arques, Scie, Saâne, Dun, Durdent). C’est une frange encore très sauvage, le relief imposant ayant préservé la côte de l’urbanisation dense (mais pas de quelques grands aménagements).

Les milieux naturels sont déterminés par des facteurs physiques prépondérants : les marées, une muraille de craie (apparemment homogène mais en fait très variée) surmontée d’argile à silex (due à la décarbonatation), des vents et des embruns entraînant des particularités dans la végétation (adaptations morphologiques pour supporter le vent, le sel ou la sécheresse, endémisme), un relief abrupt ou vallonné, des cavités et des drains souterrains et apparents, une érosion ancienne et contemporaine déterminée par les infiltrations pluviales, la fragilité des roches et la houle. De l’estran au sommet des falaises, la diversité des conditions de vie engendre une grande richesse floristique et faunistique. Les habitats terrestres les mieux représentés sont les pelouses aérohalines, supportant les vents et les embruns salés. Les valleuses abritent des formations arbustives, boisées et prairiales originales et variées dont quelques bois frais de ravin à fougères. Le platier héberge une flore et une faune marines spécifiques : algues, mollusques, crustacés, anémones de mer, etc. Les corniches des falaises sont l’habitat d’une avifaune riche, parfois exceptionnelle, permanente ou de passage.

Le littoral cauchois, c’est aussi un paysage unique du aux remarquables formes d’érosion dont les plus connues sont les arches et les aiguilles d’Etretat.

Ce patrimoine naturel est fragilisé par le recul inéluctable du front de falaise, très variable d’un site à l’autre, la pollution diffuse, l’aménagement lourd de sites industriels, la surfréquentation (Etretat).

Ce littoral est classé en Site d’Importance Communautaire n°FR2300139 « Littoral cauchois » du réseau Natura 2000.

Entre Penly et Criel-sur-Mer, la znieff couvre huit kilomètres de falaises et d’estran particulièrement tranquilles : il n’y a pas d’accès évident à la mer et la proximité de la centrale électronucléaire n’incite pas trop à la fréquentation. Les falaises sont hautes (80, 100 m) et verticales, mettant à jour la craie massive du Turonien, exempte de silex. Au sommet, les pelouses aérohalines sont fragmentaires. L’espèce végétale la plus caractéristique de cette formation est la Fétuque glauque. Le plateau est entaillé par cinq petites valleuses au profil topographique très différent. Les trois principales sont : Parfondval, essentiellement occupé par des pâtures mésophiles et nitrophiles. L’Argousier (Hippophae rhamnoides) s’y est développé récemment. Le large fond plat de la valleuse est cultivé, ce qui la fragilise. Sur les pentes les plus proches de l’abrupt se mêlent les espèces calcicoles et aérohalines constituant une pelouse assez pauvre. Le Val de la mer / Val du Mesnil a une forme beaucoup plus douce et évasée ; il est aussi pâturé par des bovins. Le Chou maraîcher (Brassica oleracea ssp oleracea) est bien présent au débouché sur la mer. Les pentes du Val Pollet sont plus fortes et moutonnées subissant le ravinement. La pelouse aérohaline est assez pauvre (Fétuque glauque, Chou maraîcher). L’Orchis brûlé (Orchis ustulata) très rare, se maintient dans ce secteur mais il est beaucoup mieux installé un peu plus au Nord sur le flanc du Mont Joli-Bois, butte relictuelle du Tertiaire qui domine plus au Sud à 107 mètres.

Malgré la grande verticalité des falaises du sommet à la base, les oiseaux trouvent des petites anfractuosités pour se poser et nicher. Sont observés : le Fulmar boréal (Fulmarus glacialis) assez rare, le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) rare mais en progression, le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), le Goéland marin (Larus marinus) rare, le Goéland brun (Larus fuscus) rare et le Goéland argenté (Larus argentatus).

Commentaires sur la délimitation
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