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Ce vaste ensemble comprend la vallée de l'Eure entre Acquigny et Pacy sur Eure et la basse vallée de l'Iton jusqu'à Evreux. Malgré une urbanisation et une agriculture importante l'ensemble conserve divers habitats constituant des trames vertes, bleues et sèches particulièrement intéressantes. Au total 19 ZNIEFF de type 1 ont été répertoriées, ainsi que 121 végétaux et 80 lépidoptères déterminants de ZNIEFF. Le fond de vallée a conservé plusieurs sites d'une grande richesse écologique et inscrits en ZNIEFF de type I. C'est ainsi que se rencontre encore de belles ripisylves, quelques belles aulnaies, prairies humides, friches humides, magnocariçaies, mégaphorbiaies eutrophes, roselière accueillant une flore et une faune remarquable. Plusieurs de ces habitats sont déterminants de ZNIEFF et certains d'intérêt communautaire. Parmi la flore citons la Laîche aiguë (Carex acuta), très rare, la Berle dressée (Berula erecta), la Sagittaire à feuille en flèche (Sagittaria sagittifolia), Pigamon jaune (Thalictrum flavum) et l'Euphorbe des marais (Euphorbia palustris) rares. Au niveau de l'Eure se développent diverses plantes aquatiques comme le rubanier simple (Sparganium emersum), la Grande Naïade (Najas marina) et le Nénuphar jaune (Nuphar lutea). Ces secteurs constituent des sites de reproduction pour la Naïade au corps vert (Erythromma viridulum), Gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) et le Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo), trois odonates déterminants de ZNIEFF. Le Martin pêcheur (Alcedo atthis) est un hôte régulier de ces milieux, cet oiseau est inscrit à l'annexe 1 de la directive oiseaux. Quelques ballastières, issues de l'extraction de matériaux sont favorables à l'accueil de nombreux oiseaux d'eau. Le Fuligule morillon (Aythya fuligula), un nicheur rare et le Bihoreau gris (Nyctycorax nyctycorax) ont été signalés dans ces vallées. La seule station normande connue de Sonneur à ventre jaune (Bombina variagata), amphibien très rare et d'intérêt communautaire, est localisée au sein de ce vaste ensemble, au lieu dit du Hom. Cette zone est d'ailleurs inscrite au sein du réseau Natura 2000.
Des coteaux présentant des caractéristiques variables (topographies, exposition, pédologie) surplombent les vallées et constituent des corridors écologiques secs, frais, boisés… et accueillent une grande majorité des végétaux et des lépidoptères recensés au sein de cette zone. Tous les stades de végétation des milieux calcicoles secs se rencontrent ici : zones d'éboulis, pelouses rases, pelouses à brachypodes, fourrés, fruticées à genévriers, ourlets thermophiles, chênaies à chênes pubescents, chênaies charmaies, hêtraie…plusieurs de ces habitats sont d'intérêt communautaire et déterminants de ZNIEFF. Une flore exceptionnelle est notée sur ces coteaux avec de nombreuses espèces protégées comme l’Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens), l’Orchis singe (Orchis simia) et l’Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora), la Bugrane naine (Ononis pusilla), l’Anémone hépatique (Hepatica nobilis)…La Mante religieuse (Mantis religiosa) et le Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus), l'Oedipode bleu (Oedipoda caerulescens) sont trois orthoptéroïdes déterminants présents tout le long de la Vallée de l'Eure. La Rosée (Setina irrorella), la Cidarie agate (Eulithis testata), le Mercure (Arethusana arethusa) et la Grisette (Carcharodus alceae), le Flambé (Iphiclides podlirius), le Tabac d'Espagne (Argynnis paphia) sont quelques uns des papillons remarquables recensés. On notera également la présence de l'Ecaille chinée (Euplagia quadripunctaria) et le Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) deux papillons d'intérêt communautaire.
Quelques coteaux frais exposés au nord présentent une végétation d'influence montagnarde à Digitale jaune (Digitalis lutea) et à Gymnocarpion du calcaire (Gymnocarpium robertianum) une fougère exceptionnelle en Haute-Normandie. Des forêts de ravin, habitat communautaire, sont installées dans les vallons et présentent de nombreuses fougères dont certaines remarquables telles que le Polystic à aiguillons (Polysticum aculeatum), la Dryoptéride de Borrer (Dryopteris affinis subsp. borreri) ou Polystic de Bicknell (Polystichum x bicknellii). Cette ZNIEFF comprend également des boisements installés sur les plateaux et généralement dominés par de la chênaie charmaie (forêt de Pacy, bois de vaux, forêt de Gravigny…). Ceux-ci accueillent une grande diversité d'oiseaux dont le Pic noir (Dryocopus martius), inscrit à l'annexe 1 de la directive oiseaux, le Grosbec casse-noyaux (Coccothraustes Coccothraustes), peu commun, la Bécasse des bois (Scolopax rusticola), un nicheur rare. Le Pouillot de bonelli (Phylloscopus bonelli), en limite de répartition, était anciennement cité dans ces bois. Le Cossus Gâte bois (cossus cossus), l’Ennomos du chêne (Ennomos quercinaria), l’Ennomos illustre (Selenia tetralunaria) sont quelques uns des papillons polyphages sur divers feuillus qui se rencontrent au sein de ces forêts.
Plusieurs cavités recensées sur ces coteaux accueillent diverses espèces de chauves-souris au cours de leur reproduction en automne et lors de leur hibernation. Les différents habitats cités précédemment constituent également des territoires de chasse pour ces mammifères insectivores. Pas moins de 4 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été inventoriées : la Noctule commune (Nyctalus noctula) et la Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) rares, le Grand Murin (Myotis myotis), d'intérêt communautaire et le Murin de Natterer (Myotis nattererii), peu communs.
Outre cet intérêt écologique très important comme zone refuge et corridor écologique, la zone a de nombreux atouts paysagers. De nombreux sites sont d'ailleurs inscrits au sein du réseau natura 2000 avec la ZSC "Vallée de l'Eure". Elle a aussi un rôle de régulation des facteurs climatiques et de protection contre l'érosion. La proximité de nombreuses villes lui confère de plus un rôle social non négligeable. Un znieff de type I présente également un intérêt géologique.
Cette ZNIEFF est soumise à de nombreuses pressions, l'Agriculture et l'urbanisation en sont les principales. Les prairies disparaissent au profit des labours qui dominent de plus en plus le fond de vallée. Si globalement la sylviculture semble favorable à la préservation des boisements, certaines zones humides ont été remplacées par des plantations de peupliers. Le développement urbain se fait au détriment des coteaux et la présence de nombreuses routes entraîne une surmortalité de la faune (amphibiens notamment). L'abandon du pastoralisme a entraîné une fermeture des coteaux avec une progression de fourrés, d'un intérêt écologique moindre. Néanmoins diverses actions conservatoires visent à maintenir les habitats les plus remarquables de cette ZNIEFF.
Cet ensemble regroupe les coteaux de part et d'autre de la vallée. Sur le plateau la ZNIEFF est délimitée essentiellement par les contours boisés. Au sein des vallées, les villes et les villages ont été exclus, par contre les zones agricoles ont été conservées en raison de la présence de messicoles.
