ZNIEFF 430007815
CROIX BENETON

(n° régional : 38227012)

Commentaires généraux

Commentaire général

A cheval sur les communes de Bief, Fleurey et Saint Hippolyte, le site de « Croix Beneton » s’étend sur une surface de près de 14 ha, à une altitude oscillant entre 500 et 650 mètres, d’où un assez fort dénivelé. Situées à l’interface entre les premiers plateaux du Doubs et la vallée du Dessoubre, ces trois communes présentent à la fois des caractères de l’étage collinéen et de l’étage montagnard, principalement lorsque les versants qui marquent le paysage sont très ombragés (exposition d’ubac), comme c’est le cas ici. Dans l’ensemble de ces secteurs, le relief est fortement accidenté, répondant à l’alternance de roches dures et de roches tendres du Jurassique moyen et supérieur. Les versants très abrupts sont encadrés, vers le bas, par des combes développées sur des marnes et des marno-calcaires et, vers le haut, par des lambeaux de plateau sur calcaire dur. D’ailleurs, ces calcaires s’offrent souvent à la vue, notamment par l’intermédiaire des grandes parois rocheuses qui se terminent en croupes étroites, alimentant en contrebas des éboulis plus ou moins stabilisés.

Les facteurs favorisant la diversité des milieux sont liés ici principalement à l’exposition d’ubac, mais également à la position dans la pente, à son inclinaison, à la structure des éboulis et à la profondeur de sol prospectable par les racines. Les pointements rocheux qui marquent le haut du versant accueillent une communauté végétale plus ou moins hygrosciaphile où abondent les petites fougères : capillaires, cystoptéride...., qui accompagnent la saxifrage paniculée, peu fréquente dans la région. En bordure de la corniche qui surplombe ce versant, de maigres lambeaux de pelouse sèche mais non thermophile commencent à être envahis par des arbrisseaux. On y observe quelques pieds d’œillet de Grenoble, espèce protégée en Franche-Comté. En contrebas des parois s’est établie tout d’abord une érablaie à scolopendre, sur les blocs grossiers mal stabilisés, provenant du bris de la paroi calcaire à l’occasion des alternances gel/dégel. Elle laisse rapidement la place, sur des sols squelettiques, à la hêtraie à tilleul hygrosciaphile où la dentaire pennée présente un bel effectif. Enfin, la partie inférieure de la pente où les sols sont plus profonds accueille une hêtraie neutrophile à aspérule odorante où le charme, le chêne pédonculé et les érables accompagnent le hêtre dans l’étage arboré. Le cortège bryophytique présente également quelques espèces non dénuées d’intérêt, dont Tortella nitida, protégée en Franche-Comté.

La diversité des milieux sur une surface relativement réduite offre également des possibilités pour de nombreux animaux, inféodés à la forêt et aux parois calcaires ombragées.

Statut de protection

Aucune mesure de protection réglementaire n’existe sur ce site. Précisons cependant qu’il est inscrit dans le réseau Natura 2000 et plus particulièrement dans la « Vallée du Dessoubre, de la Reverotte et du Doubs » depuis 2015. La présence de deux espèces végétales protégées en Franche-Comté implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 22.06.92).

Objectifs de préservation

Actuellement, les principales menaces qui affectent ce site concernent l’enfrichement progressif des pelouses de bord de corniche ainsi qu’une forte fréquentation du public. De nombreux témoins anthropiques sont visibles, notamment des traces de foyers vers le promontoire. Un sentier de randonnée pédestre et cavalière permet de faciliter l’accès à cet endroit, ce qui est loin d’être favorable à la conservation du site. La présence de chamois apporte une pression supplémentaire aux espèces protégées (abroutissement des hampes florales, enrichissement trophique à proximité des zones de repos des animaux).


Afin de conserver les milieux ouverts en état et de restaurer l’ensemble du site, il paraît judicieux de contenir l’enfrichement par des actions manuelles. La canalisation du public sur le sentier est indispensable si l’on veut pérenniser le site et les milieux naturels qui le composent.

Commentaires sur la délimitation
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