ZNIEFF 430007873
VALLEE DE LA TOUNOLLE ET MEANDRES DE L'OGNON

(n° régional : 48181002)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Juste en limite du Doubs et de la Haute-Saône, la vallée de l'Ognon s'insère entre les reliefs des Avants-Monts et les plateaux calcaires de Haute-Saône. L'Ognon s'écoule dans une dépression élargie, sur des alluvions constituées de graviers siliceux d'origine vosgienne. Entre Boulot et Etuz, il forme de très beaux méandres. Les processus actifs d'érosion et de sédimentation ont généré des îles et des bras morts (« mortes ») connectés ou non avec le cours principal. Les îles, occupées par des saulaies, conservent des plages de graviers nus régulièrement remaniés.

 

La Tounolle, affluent en rive droite, se jette dans l'Ognon au droit de Boulot (un linéaire de 4,5 kilomètres est inclus dans le périmètre de la zone). Sa vallée, relativement linéaire, est creusée dans les faciès calcaires du Jurassique supérieur.

 

De part et d'autre de l'Ognon et dans la partie aval de la vallée de la Tounolle, les prairies sont majoritaires dans le paysage. Elles sont localement entrecoupées de boisements riverains ou marécageux. Les groupements herbacés se répartissent selon le degré d'inondabilité et le mode d'exploitation (prés pâturés dominants). Quelques zones humides (roselières et cariçaies) apparaissent ponctuellement. En amont du village de Boulot, le cours de la Tounolle, essentiellement forestier, constitue un bel exemple de petite vallée où la répartition des habitats riverains selon le niveau topographique est typique : aulnaies marécageuses, aulnaie-frênaie, chênaie pédonculée. L'intérêt floristique est marqué par la présence de la laîche maigre, bonne caractéristique des forêts alluviales, et de deux plantes des lieux humides siliceux, peu communes : une fougère (le bléchnum en épi) et la prêle d'hiver.

 

La qualité des eaux des deux cours d'eau est globalement moyenne, voire médiocre sur certains secteurs de l'Ognon, avec des fluctuations selon les années.

 

Les faciès d'érosion des berges favorisent le maintien de micro-falaises abruptes dans lesquelles l'hirondelle de rivage creuse son nid. Les milieux naturels propices à la reproduction de cet oiseau deviennent exceptionnels en Franche-Comté.

 

De plus, cet ensemble se révèle particulièrement intéressant pour la reproduction du brochet. En général, les zones humides des plaines alluviales jouent un rôle important pour les poissons, leur assurant des biotopes de reproduction, de refuge et d’alimentation. Au sein du cortège piscicole typique des rivières de plaine, le brochet, du fait de ses spécificités, est un indicateur du bon état écologique des cours d’eau. La régression généralisée de ce poisson emblématique en Europe occidentale est due principalement à la raréfaction des frayères fonctionnelles.

 

Statut de protection

 

Aucune protection réglementaire n'a été mise en place, si ce n'est que la Tounolle a été retenue comme réservoir biologique dans le cadre du Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 8/12/88 et 29/10/09).

 

 

Objectifs de préservation

 

Cet ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.

 

La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux. Il convient donc de conserver :

- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement) ;

- les prairies inondables (trop souvent converties en cultures ou peupleraies) et la végétation riveraine ;

- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche).

 

L’objet du deuxième contrat de rivière en cours d'élaboration est de mener une politique de gestion cohérente à l’échelle de l’hydrosystème et du bassin versant.

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