ZNIEFF 430020471
RÉSEAU DE MARES À MONCLEY ET ÉMAGNY

(n° régional : 48000003)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Au nord-ouest du département du Doubs, la limite départementale avec la Haute-Saône est assurée par l’Ognon, cours d’eau qui a déposé, au cours du temps, de nombreuses alluvions, anciennes ou récentes. Ces formations géologiques structurent un relief peu accidenté, composé de petites collines et de dépressions faiblement marquées, le tout se situant entre 200 et 240 m d’altitude. La composition sablo-argileuse ou argilo-graveleuse de ces formations les rend peu perméables. Le relief très doux permet au réseau hydrographique de s’étaler largement lors des crues. Ces différentes conditions environnementales - relief peu accusé, sol souvent imperméable, cours d’eau de débit variable - sont à l’origine de l’établissement d’un réseau de mares sur les territoires communaux de Moncley, d’Emagny et de Chevigney-sur-l’Ognon. Si la connexion entre ces différents petits plans d’eau semblait assez efficace jusqu’alors, il faudra compter, à l’avenir, avec la présence de la ligne à grande vitesse pour savoir si le fonctionnement de ce maillage reste pérenne.

 

Les mares sont le plus souvent implantées en contexte agricole et généralement au sein de prairies pâturées, parfois de parcelles cultivées. Quelques-unes sont intégrées à des petits bosquets ou s’appuient sur des haies. Une d’entre elles est même située en contexte forestier, dans le Bois des Fouchères. Certaines sont également bordées, sur au moins un de leurs côtés, par des routes ou des chemins d’exploitation agricole.

 

Les facteurs liés à la présence des mares permettent l’installation de formations végétales naturelles (roselières, formations à grandes laîches, communautés à reine des prés, herbiers sur les plans d’eau), propices à la faune liée aux milieux humides.

D’un point de vue floristique, plus de 137 espèces végétales ont été recensées sur l’ensemble de ces mares, dont, par exemple, la morène, petite plante aquatique flottante. Aucune cependant ne bénéfice de mesures de protection. Mais c’est la faune qui présente le plus grand intérêt écologique, ce réseau de mares accueillant 7 espèces d’amphibiens. Parmi elles, le triton crêté (considéré comme vulnérable), la rainette verte (en danger) et la grenouille agile (potentiellement menacée) ont été signalés sur le site.

 

Les invertébrés ne sont pas en reste puisque 13 espèces d’odonates ont été recensées et parmi elles, l'agrion gracieux et l'agrion de mercure (potentiellement menacés), contactés à proximité d'une des mares.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Mais la présence de plusieurs espèces citées dans les arrêtés ministériels des 23.04.07 et 22.07.93 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Situé dans un secteur d’agriculture intensive, ce réseau de mares subit un grand nombre de menaces qui remettent en cause sa pérennité. L’extension des cultures, en modifiant profondément l’environnement, est à l’origine de perturbations importantes (pollution due aux traitements phytosanitaires, réseau de drains, surcreusement des fossés, élimination des haies et des bosquets). Dans les prairies pâturées, la dégradation des mares est liée à leur surcreusement et au surpiétinement des bovins, les troupeaux utilisant les plans d’eau comme abreuvoir. La présence de voies de circulation routière ou ferroviaire (LGV) ajoute encore aux menaces, notamment en faisant obstacle lors des déplacements de la faune non volante.

Afin de réhabiliter un réseau en bon état de fonctionnement, quelques mesures paraissent nécessaires. Dans le cas des secteurs cultivés, la mise en place d’un espace non labouré autour des plans d’eau ainsi qu’en bordure des ruisseaux constitue un point de départ. La réhabilitation d’un réseau de haies cohérent sur l’ensemble de ce secteur et le suivi de l’évolution de la végétation autour et dans les plans d’eau font partie des mesures complémentaires.

Commentaires sur la délimitation
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