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Marais arrière-littoral centre-atlantique présentant une intéressante complémentarité de milieux : prairies méso-saumâtres séparées par des haies de tamaris sur la façade littorale, et complexe frênaie alluviale et prairies hygrophiles "douces" en fond de marais alimenté par plusieurs sources.
La présence de mares aménagées pour la chasse nocturne au gibier d'eau (illégale) présentant un fonctionnement voisin des véritables mares temporaires méditerranéennes ajoute à l'intérêt botanique de la zone.
INTERET BOTANIQUE et PHYTOCEONOTIQUE :
Présence de plusieurs espèces rares et/ou menacées liées
- aux gazons amphibies méditerranéo-atlantiques, légèrement salé (notamment mare de tonne, mais également dans les ornières des chemins) : Crypside piquante (Crypsis aculeata, protégé régionale), Salicaire à trois bractées (Lythrum tribracteatum, protégé national), Orge genouillé (Hordeum geniculatum), ainsi que la très rare et méconnue Glycérie rupestre (Pseudosclerochloa rupestris).
- aux prairies plus ou moins salées abritant de nombreux trèfles : Trèfle de Micheli (Trifolium michelianum), anguleux (Trifolium angulatum), faux-pied d'oiseau (Trifolium ornithopodioides), étalé (Trifolium patens). Présence de l'Iris maritime (Iris reichenbachiana, PR) et de l'Orchis élevée (Dacytlorhiza elata, PR).
- aux herbiers des eaux saumâtres : Ruppie spiralée (Ruppia cirrhosa), Callitriche tronqué (Callitriche truncata subsp. occidentalis), Zannichellie pédonculée (Zannichellia pedunculata).
Sur le plan phytocénotique : très grand intérêt des "mares temporaires" à exondation estivale avec présence de l'association endémique de quelques marais thermo-atlantiques, le Junco hybridi-Lythretum tribracteati.
INTERET FAUNISTIQUE :
INTERET AVIFAUNISTIQUE : les marais hébergent plusieurs héronnières à Héron cendré, parfois accompagnés de l'Aigrette garzette et du Héron garde-boeufs. La Cigogne blanche y trouve plusieurs sites de reproduction (plate-formes notamment). Le marais ouvert des Barrails accueille plusieurs espèces remarquables comme le Vanneau huppé qui niche dans les prairies humides, les Busards des roseaux et cendré, l'Echasse blanche et l'Avocette élégante (nichant sur des tonnes de chasse) ou le Tadorne de Belon. Les haies et fourrés bordant les parcelles accueillent chaque année de nombreux couples de Pie-grièche écorcheurs et quelques couples de Faucon hobereau.
INTERET BATRACHOLOGIQUE : le marais abrite d'importants peuplements de Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), qui s'y reproduit, ainsi qu'une population localisée de Triton marbré (Triturus marmoratus).
INTERET MAMMALOGIQUE : La Loutre (Lutra lutra) fréquente régulièrement les zones de marais.
INTERET ENTOMOLOGIQUE : La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) fréquente des boisements humides et haies de frênes, tandis que la Courtillière commune (Gryllotalpa gryllotalpa) se rencontre dans les prairies humides et les berges des fossés. Chez les Odonates, on peut noter la présence du rare Leste dryade (Lestes dryas) et du Leste verdoyant (Lestes virens).
Site soumis depuis sa description à de très fortes pressions, agricoles notamment, qui ont entraîné la disparition de près de 100 hectares de marais en une décade. Parallèlement, une forte déprise se manifeste sur de nombreuses petites parcelles qui ne semblent plus exploitées depuis quelques années.
L'activité cynégétique semble en revanche en plein essor avec le creusement de nouvelles mares pour la chasse de nuit au gibier d'eau.
Historique : Le périmètre de 1982 est largement refondu : suppression de zones mises en culture (secteur de Cabane de lEst) et ajout d'un bloc disjoint, séparé du noyau principal par une bande de cultures intensives large de plus de 500 mètres, mais présentant les mêmes habitats et des enjeux patrimoniaux identiques).
En 2020, le périmètre est doublé pour intégré d'une part certains secteurs du marais des Barrails qui n'étaient pas pris en compte (station d'espèces déterminantes et continuité fonctionnelle), d'autres part la grande majorité du marais de Talmont, pour des enjeux très similaires : gazon amphibie à Crypsis aculeata PR et Lythrum tribracteatum PN, prairies subhalophiles, sites de reproduction de plusieurs oiseaux déterminants, du Pélodyte etc. Les prairies drainées autour de la Cabane n'ont pas été ajoutées pour cause d'absence de données d'espèces déterminantes et faible potentiel dû à leur asséchement. De plus, les secteurs de l'autre côté de la D145 n'ont pas été intégrés par manque de données, et pour des différences d'enjeux suspectés (notamment degré de salinité).
