ZNIEFF 730030283
Prairies et milieux aquatiques de la Guierle basse et de Cap Sourdoux

(n° regional: Z1PZ0417)

General comments

Située sur la commune de Vayrac, dans le lit majeur et au nord de la rivière Dordogne, cette zone prairiale représente une des rares zones encore peu touchées par l’agriculture et la sylviculture. Elle est traversée par deux cours d’eau : les ruisseaux de Guierle et de la Sourdoire. De plus, la zone présente trois zones d’eau douce qui hébergent certaines espèces rares de milieux humides.

Ce sont donc les prairies de fauche atlantiques qui représentent le plus fort enjeu de la ZNIEFF. Aucune espèce végétale n’apporte d’intérêt complémentaire à cet habitat, qui est cependant noté comme d’importance européenne au vu de la directive « Habitats ». Les zones humides citées plus haut, présentes sous forme d’étangs et de ruisseaux, sont favorables au développement de communautés végétales riveraines. 2 espèces déterminantes y sont observables : la Laîche faux souchet (Carex pseudocyperus), qui présente une large répartition au niveau national, mais reste rare et ponctuelle dans la région ; la Lindernie couchée (Lindernia procumbens), petite plante annuelle localisée en France, que l’on retrouve çà et là dans le département du Lot, dans les zones sableuses en bord de cours d’eau. Cette espèce, en régression et protégée en France, atteint là les limites de son aire de répartition. La Laîche fausse brize (Carex brizoides), protégée dans le Lot, est présente dans les ourlets et prés alluviaux mésophiles à mésoxérophiles. L’intérêt floristique est complété par des espèces messicoles telles que l’Agrostide épi-du-vent (Apera spica-venti), grande graminée annuelle assez rare dans le Midi. La Gesse sans vrille (Lathyrus nissolia) se trouve dans les friches herbacées sur sol à contraste hydrique.

L’intérêt faunistique concerne plusieurs espèces de groupes taxonomiques variés. Parmi les autres habitats est compris un système bocager, avec des petits bois, des haies et des ripisylves. Cet ensemble de zones boisées est très favorable à l’installation du Pic mar. Des épreintes de Loutre ont été observées sur le ruisseau de la Sourdoire non loin de sa confluence avec la Dordogne. Vu les habitats présents, ce site lui sert de zone de chasse ponctuelle (elle peut exploiter les ruisseaux et les zones d’eau calme) lors de ses déplacements dans son territoire. Enfin, il reste un intérêt entomologique avec la présence d’un criquet : le Criquet des jachères (Chorthippus mollis mollis), qui se retrouve dans les grandes zones de prairies. Cette espèce n’est connue que de l’extrême nord de la région. De même, le Cuivré des marais (Lycaena dispar), papillon protégé au niveau national, affectionne les prairies de fauche et les prairies humides, où il trouvera sa plante hôte, les oseilles sauvages (Rumex sp.). Le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), également protégé, est bien présent sur le site où la chenille se développe sur la Succise des prés (Succia pratensis). Des enjeux entomologiques (papillons et libellules) et herpétologiques (amphibiens et reptiles) pourraient encore exister.

Comments on the delimitation

Dans un secteur de plaine fertile où l’agriculture et la sylviculture ont grignoté les espaces naturels, cette ZNIEFF délimite les zones de prairies de fauche encore naturelles et qui accueillent quelques espèces d’insectes remarquables. L’espace bocager alentour a été intégré pour le déplacement de la faune, au même titre que plusieurs zones humides (étangs et ruisseaux) propices à la sédentarisation de diverses espèces. Cet ensemble de prairies est délimité par deux routes au nord comme au sud, qui marquent la frontière avec des zones plus anthropiques ou artificielles.