La Bresse forme un pays de plateaux vallonnés, peu accidentés, d’altitude comprise entre 200 et 300 m. Un trait morphologique majeur est constitué par les larges vallées à fond plat de la Reyssouze et de la Veyle. Ces rivières prennent naissance, au sud, sur le plateau morainique de la Dombes. D’autres, plus modestes, naissent en pied du « Revermont » jurassien : tel est le cas du Sevron et du Solnan.
Bresse forme une vaste zone agricole qui conserve encore une diversité intéressante de milieux naturels, liée à la polyculture et à la persistance d’un maillage bocager significatif.
A l’est de la vallée de la Reyssouze (et notamment autour de celles du Sevron et du Solnan), le substratum des marnes de Bresse est recouvert d’une nappe de cailloutis alpins d’âge pliocène, générant des sols pauvres, hydromorphes et lessivés, souvent recouverts par une chênaie acidiphile mélangée de pins, voire par des aulnaies de vallon sur sphaignes.
Le zonage de type II y matérialise ici les ensembles naturels considérés comme étant les plus représentatifs en terme de patrimoine et de fonctionnalités biologiques : il s’agit tout à la fois ici de vallées alluviales, de massifs boisés, mais aussi de zones humides (étangs).
Il convient de préciser par ailleurs que cette région est par ailleurs insuffisamment prospectée sur le plan naturaliste, ce qui explique en grande partie la faible superficie couverte par les zonages de type I. Des prospections récentes ont par exemple révélé la présence de stations d'une mousse rare, Dicranum viride, dans le bois de Fougemagne.
Les vallées du Sevron et du Solnan, proches du piémont jurassien, ont conservé en partie leurs prairies et leurs boisements humides, où l’on retrouve encore des éléments du cortège de flore (Gratiole officinale, Orchis à fleurs lâches…) et de faune (Coulis cendré, Vanneau huppé, ardéidés…) emblématique du Val de Saône.
Les boisements environnants comportent des stations botaniques remarquables (Osmonde royale…), et sont ponctuées de zones humides de grand intérêt (bois d’aulnes marécageux, étangs…). Le cortège de libellules en est intéressant, avec notamment la présence d’une libellule très rare : la Leucorrhine à gros thorax.
En terme de fonctionnalités naturelles, les vallées bressanes exercent tout à la fois des fonctions de régulation hydraulique (il s’agit d’importants champs naturels d’expansion des crues) et de protection de la ressource en eau.
Généralement d’orientation sud-est/nord-ouest, elles forment par ailleurs autant d’espaces de liaison entre l’arc jurassien et le Val de Saône, favorables entre autres à la circulation de la faune sauvage.
Cette fonction de corridor écologique est ici grandement renforcée par l’étendue des boisements et la persistance d’un réseau important de zones humides. Ces vallées jouent également, entre autres, un rôle de zone de passage, d’étape migratoire, de zone de stationnement, voire de zone de reproduction pour certaines espèces d’oiseaux remarquables).