ZNIEFF 820032303
Landes, prairies, pelouses, éboulis et boisements des Crêts du Pilat

(n° regional: 42150002)

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Au cœur du massif du Pilat, la zone centrale des Crêts présente toujours des altitudes supérieures à 1000 m. Elle culmine au crêt de la Perdrix, à 1432 m. Elle est essentiellement composée de milieux ouverts (landes, prairies, pelouses, éboulis) accompagnés de boisements de feuillus (hêtraies principalement) et de sapinières plus en marge. D’un point de vue géologique, le granite est omniprésent sur ce secteur. La limite nord, aux versants boisés abrupts, marque l’apparition de roches métamorphiques (gneiss et micaschistes) que l’on retrouvera jusqu’au contact de la vallée du Gier, avec l'entrée dans le bassin houiller stéphanois. La position de promontoire du Pilat, en bordure est du Massif Central, lui confère de multiples influences climatiques. A cela se surimpose sur les Crêts une tendance montagnarde marquée : la température moyenne annuelle est ici de l’ordre de 6°C, et il n’est pas rare d'observer plus de 120 jours de gel par an. A proximité des agglomérations stéphanoise et lyonnaise, ce secteur a largement été prospecté par les naturalistes et ce depuis plusieurs siècles puisque Jean-Jacques Rousseau lui-même y herborisait déjà au dix-huitième siècle !L’ensemble de ses caractères physiques va conditionner la présence de milieux naturels spécifiques. La plupart de ces milieux s’inscrivent dans une série dynamique de végétation. En effet, l’ensemble des prairies, pelouses et landes sont étroitement liées aux activités humaines en place. L’abandon des activités agro-pastorales sur les Crêts aboutirait inexorablement au développement de la hêtraie-sapinière qui représente le stade climacique (stade d’évolution ultime). Actuellement, six cents brebis montent encore en transhumance chaque année paître sur les crêts. Les milieux ouverts les mieux représentés sont les landes. On en distingue différents types, dominés par la Callune, les genêts, la Myrtille et plus rarement la Fougère aigle qui colonise certaines coupes forestières. Les landes ne sont pas homogènes et forment plutôt une mosaïque de milieux. Elles ont largement été colonisées par des ligneux tels que les sorbiers (Sorbier des oiseleurs, Alisier blanc), le Pin sylvestre ou, dans les secteurs les plus fermés, le Sapin pectiné et le Hêtre. La flore des landes est peu diversifiée, mais l'on y retrouve quelques raretés comme le Lycopode en massue, protégé dans la Loire et qui est notamment présent sur les secteurs de landes décapés pour l’exploitation de la terre de bruyère. Son cousin, le Lycopode des Alpes est encore plus rare. Il n’a cependant plus été revu ici depuis 1990. Les deux espèces ont des affinités pour les sols acides qui caractérisent les landes montagnardes du Pilat. Sur certains secteurs comme celui de la Jasserie, le paysage de lande laisse place à des prairies de fauche d’altitude particulièrement colorées et diversifiées en été. Là où les sols sont moins épais, quelques pelouses éparses s’installent avec une dominance du Nard raide. On observe aussi le Liondent des Pyrénées, composée aux fleurs jaunes qu’il ne faut pas confondre avec l’Arnica des montagnes également présente ici. L’ensemble de ces milieux ouverts attire des oiseaux caractéristiques, notamment parmi les pipits. Le nidification du Pipit farlouse a été confirmée en 1993. Il est régulièrement observé tout au long de l’année. Le Pipit spioncelle est lui beaucoup plus rare. Il est considéré comme un nicheur localisé et un hivernant très rare. Le Pipit à gorge rousse a lui été observé en migration en 1986 au crêt de l’Oeillon. C’est un migrateur très rare dans le département de la Loire. D’autres petits oiseaux remarquables comme l’Alouette lulu et le Bruant fou sont observables dans les landes. C’est également le territoire de chasse de prédilection de certains rapaces comme le Busard Saint-Martin à la recherche de rongeurs ou le Circaète Jean-le-Blanc en quête de serpents ou de lézards. Très localisés et imbriqués dans ce vaste ensemble, des petits milieux tourbeux revêtent également un intérêt écologique. Malgré leur très faible étendue, on y retrouve des espèces caractéristiques comme le Rossolis à feuilles rondes, une plante carnivore protégée, ou le Lézard vivipare. Une des originalités des crêts réside dans l'extension d’éboulis siliceux particuliers : les "chirats". Ces éboulis sont issus de l’alternance du gel et dégel de la roche pendant la dernière période glaciaire. L’eau s’infiltrant dans les fissures rocheuses a ainsi provoqué l’éclatement de la roche. Ils abritent maintenant une faune spécifique avec des insectes rares. Il s'agit notamment de certains coléoptères comme Nebria lasfresnayei, espèce d’origine boréale rare en France. C’est également un milieu favorable au Monticole de roche, merle montagnard farouche et solitaire. Enfin, à la marge, les boisements deviennent de plus en plus important. Les peuplements de sapins et de hêtres apparaissent. A la faveur d’une clairière, il est possible d’observer le Lys martagon, plante rare dans le Pilat et dont le ramassage ou la récolte sont interdits dans la Loire ; autant revenir chaque année retrouver cette belle plante bulbeuse pour admirer sa floraison.

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