Ce secteur est situé vers l’extrémité sud du massif du Pilat, sur le bassin versant de la Déôme. Cette vallée était autrefois un lieu de passage privilégié pour le commerce : elle reliait en effet le Lyonnais au Velay, ce qui a permis le développement de gros bourgs de chaque côté du col du Tracol, au rang desquels on compte Bourg-Argental et Montfaucon. Depuis plus de vingt ans, le chemin de fer reliant ces deux villes a cessé son activité. La mise en service avait eu lieu près de cent trente ans plus tôt, les différents tunnels accompagnant le trajet ayant été construits vers 1850. Aujourd’hui, quatre de ces tunnels désaffectés présentent un intérêt faunistique, le cinquième servant à la culture de champignons de Paris. Le premier d'entre-eux, à hauteur de la gare de Bourg-Argental, a été visité en février 1999 et février 2002. Il abrite des effectifs modestes de chauve-souris, mais appartenant tout de même à cinq espèces différentes : le Grand Murin, la Pipistrelle commune, un oreillard, le Vespertilion de Daubenton et le Grand Rhinolophe, cette dernière étant très peu fréquente dans le département de la Loire et plus particulièrement dans le Pilat. Les deux tunnels suivants, visités en février 2001 et 2002, sont assez modestes en taille et présentent à peu près le même intérêt. Le dernier tunnel, débouchant en Haute-Loire, est lui beaucoup plus long puisqu’il fait un peu moins de 2,5 kilomètres de long : c’est l’un des plus importants du département. Celui-ci abritait en février 2002 six espèces différentes dont trente Grands Murins et trente-deux Vespertilions de Daubenton. La présence de trente Grands Murins est remarquable. Cette espèce, l’une des plus grandes chauves-souris françaises, est en régression locale en France. En région Rhône-Alpes, il est présent dans tous les départements mais rarement en grand nombre. On remarque également la présence dans ce tunnel de l'Oreillard gris, du Vespertilion à oreilles échancrées, du Vespertilion de Natterer et enfin du Grand Rhinolophe, en faibles effectifs. L’ensemble de ces tunnels forme un site d’hivernage intéressant pour les chauves-souris et important pour le Pilat. L'existence de nombreux gîtes potentiels dans les fissures, entre les pierres constituant le tunnel et dans les regards est favorable à l'installation des chiroptères (ou chauve-souris). La présence de guano (déjections) dans l'un des tunnels laisse penser à une éventuelle reproduction en période estivale. Le manque de prospection à cette époque-là n’a pas permis de confirmer jusqu’alors une telle hypothèse.