ZNIEFF 930012494
PLANS DE LA GARDE ET DU PRADET

(n° régional : 83153100)

Commentaires généraux

Commentaire général

La zone du Plan de La Garde est située en bout de la dépression permienne. Elle est alimentée par le ruisseau de l’Eygoutier et ses affluents, le Lambert et le Reganas. Le plan de La Garde constitue en fait une vaste cuvette ceinturée par un ensemble de petits massifs.

Cette zone, ne possédant qu’un exutoire naturel réduit, était régulièrement inondée toutes les années. D’importants travaux de drainage y ont été réalisés depuis.

Bien que de nombreux secteurs aient été complètement modifiés, cette zone conserve un très grand intérêt de par le linéaire de fossés non imperméabilisés et les importantes surfaces de prairies et friches humides qui s’y rencontrent encore alors que ces formations ont pratiquement disparu des communes avoisinantes.

 

Flore et habitats naturels

Remarquable intérêt du à la présence d’espèces très rares, alors que les habitats présents sont plus banals : il s’agit essentiellement de cultures et de friches inondables, souvent en cours de colonisation par la Canne de Provence, le Frêne ou l’Ormeau. On trouve dans ces friches et cultures, les dernières populations françaises de la Jacinthe à trois feuilles (Bellevalia trifoliata), d’importantes populations de Jacinthe de Rome (B. romana), et çà et là des Tulipes rouges (Tulipa raddii et T. agenensis) ou de la Nivéole (Leucojum pulchellum). La flore des fossés et trous d’eaux temporaires s’est beaucoup appauvrie depuis un siècle, en particulier depuis le captage de la source de la Foux, mais on trouve encore localement, à la Massillonne par exemple, la Renoncule à feuilles d’Ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius) ou, au nord est de la Voulte, le Pigamon de Méditerranée (Thalictrum lucidum). Le Nénuphar blanc (Nymphaea alba) actuellement visible est une introduction récente horticole.

 

Faune

Cette plaine inondable possède un peuplement faunistique composé de soixante et une espèces animales patrimoniales dont vingt-trois sont déterminantes.

Parmi les oiseaux, nombreux sont ceux qui choisissent le secteur comme terrain de chasse. C’est le cas du Milan royal (Milvus milvus), des Faucons pèlerins, crécerellette et kobez, ou encore du Busard cendré (Circus pygargus).

Ces prairies ouvertes et riches permettent l’expression d’espèces macro-insectivores déterminantes sur le secteur comme le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) qui peut y nicher, ou encore la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator). Le Petit duc scops (Otus scops), la Chouette chevêche (Athene noctua) et le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), trois espèces remarquables, y sont nicheuses.

En hiver, de nombreux limicoles et ardeidés fréquentent le site où ils trouvent les ressources trophiques nécessaires à leur survie. La liste des espèces déterminantes et remarquables qui le fréquentent durant cette période est ainsi très importante. C’est le cas par exemple de l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), du Butor étoilé (Botaurus stellaris), de la Cigogne blanche (Ciconia ciconia) ou encore du Chevalier gambette (Glareola pratincola) et bien d’autres encore.

Les amphibiens sont représentés par le Pelodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce remarquable ouest-européenne d'affinité méridionale.

Le site constitue également un terrain de chasse privilégié pour de nombreux chiroptères : Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), Petit et Grand murin (Myotis blythii, Myotis myotis), Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), Noctule commune (Nyctalus noctula) et Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii).

Les invertébrés d’intérêt patrimonial sont représentés par Lycose de Narbonne (Lycosa tarentula), araignée méditerranéenne remarquable, des garrigues, friches et pelouses sèches, l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), espèce remarquable d’affinité ouest-méditerranéenne qui affectionne les milieux très ouverts avec une strate herbacée dense, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce remarquable en régression, de répartition centre et est méditerranéenne, habitant les ravins, talus herbeux, prairies, garrigues arborées, phragmitaies, ripisylves, bords de cours d’eau jusqu’à 1 000 m. d’altitude et dont la chenille vit localement sur l’Aristoloche Aristolochia rotunda, le Carabe voyageur (Carabus vagans), espèce déterminante endémique franco ligure de Carabidés, vulnérable et en limite d’aire, habitant les suberaies claires, les bords de cultures et les jardins, pouvant être localement abondant, le Carabique Poecilus puncticollis, espèce déterminante et menacée de Carabidés, des marais et prairies littorales du bassin méditerranéen central et oriental et le Carabique Licinus silphoides, espèce remarquable de Carabidés en limite d’aire en région P.A.C.A.

Commentaires sur la délimitation

Les limites de la zones sont celles du secteur inondable, exluant les secteurs trop artificialisés ou bâtis. Ainsi sont intégrées toutes les espèces faisant la richesse du Plan.