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Commentaire général
Localisés au nord-est de la commune du Muy, les bois de Palayson et des Terres Gastes occupent une vaste dépression limitée au Nord par les escarpements rhyolitiques de la Colle du Rouet et au Sud par les falaises arkosiques de Roquebrune.
Flore et habitats naturels
Sur les sables résultant de la désagrégation du grès permien domine le Pin pignon auquel s’associent moins fréquemment le Pin mésogéen et le Pin d’Alep. Parmi les chênaies lièges, quelques îlots d’un cortège très thermophile dominent (Pistacia lentiscus …).
En outre ces chênaies se différencient des autres subéraies du Var par la présence exceptionnelle du Ciste ladanifère qui abonde.
La plaine de Palayson est parsemée, d’octobre à mai, d’une multitude de ruisselets temporaires qui se déversent dans des cuvettes argilo limoneuses où prospèrent la plupart des espèces hygrophiles de l’Isoetion et qui figurent au rang des plus hautes raretés de la flore méditerranéenne française. De belles ripisylves à Laurier rose (Nerium oleander) renforcent le caractère exceptionnel de la zone.
Faune
Soixante-et-onze espèces patrimoniales dont 19 déterminantes fréquentent cette zone.
Pour les oiseaux, notons la présence d’espèces déterminantes telles que le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), dont la reproduction avérée sur le territoire repose sur le contexte rupestre du secteur, le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) ou encore la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) dont plusieurs couples nicheurs y sont dénombrés chaque année, ou encore l’Hirondelle rousseline. Parmi les espèces d’oiseaux remarquables, l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) y établi notamment son territoire de chasse. Le groupe des Bruants y est également bien représenté, avec le Bruant fou (Emberiza cia), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana) ou encore le Bruant proyer (Emberiza calandra). A noter également la présence du Faucon hobereau (Falco subbuteo) en chasse ou encore le Guêpier d’Europe ou le Monticole de roche.
L’herpétofaune locale compte plusieurs espèces de reptiles comme la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce remarquable des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Psammodrome d'Edwards (Psammodromus edwarsianus), espèce remarquable ouest méditerranéenne affectionnant les milieux ouverts secs, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce remarquable à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), espèce remarquable ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés, et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce remarquable à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.
Plusieurs espèces d’amphibiens sont également mentionnées tels le Pélobate cultripède (Pelobates cultripes), espèce déterminante ibéro-française méridionale affectionnant les milieux ouverts, le territoire abritant une des plus importantes populations du Var, la Grenouille agile (Rana dalmatina) espèce déterminante largement répartie en Europe mais localisée en PACA, et la Grenouille de Pérez (Pelophylax perezi), espèce déterminante Ibérique rare et en limite de répartition en PACA, présente surtout en Camargue et dans de rares stations dans le Var.
Dans ce secteur, se rencontre également le Grand Rhinolophe pour les mammifères et le Barbeau méridional pour les poissons.
Les insectes sont quant à eux représentés par deux espèces remarquables de Neuroptères, le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), assez commun mais toujours localisé aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches et l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne qui affectionne les milieux très ouverts avec une strate herbacée dense.
Du côté des coléoptères, notons la présence du Charançon (Curculionidé) Simo planidorsis, espèce déterminante endémique du Var, très rare et localisée, dont l’adulte vit sur le Ciste cotonneux (Cistus albidus) et Lepture à deux taches (Nustera distigma), espèce déterminante de Cerambycidae à larve saproxylique, d'affinité ouest-méditerranéenne à aire morcelée, dont les collines du Var rassemblent la principale population française.
Les lépidoptères sont représentés par le Faux-cuivré smaragdin ou Ballous (Tomares ballus), espèce déterminante et menacée de lépidoptère ouest méditerranéen, inféodée aux pelouses, vergers extensifs et abords de cultures exemptes de pesticides et où croissent des petites légumineuses dont se nourrit sa chenille, notamment Tripodion tetraphyllum, ainsi que trois espèces remarquables, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce menacée et en régression sur le littoral, recherchant les bordures de ruisseaux, fond de vallon et autres zones humides où croît sa plante hôte locale l’Aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda), la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1 100 m d’altitude et la Thècle du frêne (Laeosopis roboris), espèce méditerranéenne ibéro-provençale liée aux ripisylves et fonds de vallon où croissent ses plantes hôtes, surtout des frênes.
Quatre odonates d’intérêt patrimonial ont été observées dans le secteur. Deux sont déterminantes, l’Agrion bleuissant (Coenagrion caerulescens), espèce méditerranéenne liée aux eaux courantes claires et ensoleillées, globalement rare, localisée et menacée en France et la Cordulie méridionale (Somatochlora meridionalis), espèce très rare et strictement inféodée aux cours d'eau méditerranéens plus ou moins temporaires et ombragés, et deux sont remarquables, le Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma), espèce ouest-méditerranéen, inféodée aux rivières à eaux claires et la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce protégée en Europe, d’affinité ouest méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe dans les rivières de plaine et certains lacs au niveau du chevelu racinaire des arbres rivulaires.
Quant aux arachnides, ils comprennent localement plusieurs espèces telles que l’Araignée Malmignatte ou Veuve noire européenne (Latrodectus tredecimguttatus), espèce remarquable d’affinité méditerranéenne, voire subtropicale, qui affectionne les milieux ouverts chauds et secs comme les maquis, et le Scorpion jaune ou languedocien (Buthus occitanus), espèce remarquable xéro thermophile d’affinité ouest méditerranéenne, peu commune et en limite d’aire dans le var, affectionnant les sols meubles voire sablonneux.
Enfin, les crustacés sont représentés par le cladocère Macrothrix rosea, espèce sporadique localisée propre aux mares chaudes et peu profondes de Catchéou, de Crau humide et de Camargue.
Les contours de la ZNIEFF sont dictés par la topographie de la plaine de Palayson et des Terres Gastes. Le zonage exclut les localités urbanisées scindant ainsi en deux la ZNIEFF pour éviter la localité « La Bouverie ». Au Nord, la zone butte contre les escarpements du massif de la Colle du Rouet.
