ZNIEFF 930012752
MASSIFS DES PRÉALPES DELPHINO-PROVENÇALES DE CÉÜSE, CRIGNE-AUJOUR ET DE L'AUP SAINT-GENIS

(n° régional : 05128100)

Commentaires généraux

Description

 Etabli dans la partie sud-ouest du département des Hautes Alpes, ce site est constitué d’une série de synclinaux et combes entre les vallées de la Durance et du Buëch.

Ces massifs, dont l’axe des plis est d’orientation est ouest, s’inscrivent dans une série de roches sédimentaires d’âge secondaire associant des terrains calcaires et marno calcaires du Berriasien et du Valanginien, qui occupent l’essentiel du cœur du synclinal de la montagne de Céüse ou de l’Aup Saint Genis, avec des calcaires massifs plus durs du Tithonique, lesquels constituent le plateau et les crêtes sommitales, ainsi que les spectaculaires falaises verticales de ceinture des synclinaux. Sur les versants du pourtour de ceux-ci apparaissent des calcaires marneux du Malm. Ceux-ci sont en grande partie recouverts d’éboulis récents, stabilisés ou encore actifs.

Situé dans la zone biogéographique des Préalpes delphino-provençales, le site est entièrement compris dans les étages collinéens d’affinités supra méditerranéennes, montagnard et subalpin inférieur, entre 600 m et 2016 m d’altitude.

Très forestier, le site associe divers types de boisements : chênaies pubescentes, hêtraies et hêtraies sapinières, pinèdes et reboisements de pins noirs et mélèzes. Les milieux rocheux associant escarpements, falaises verticales spectaculaires et éboulis sont également un des éléments importants du paysage minéral et végétal du site.

Fruticées claires et buxaies occupent localement de vastes secteurs, dans les zones de déprise des activités pastorales. Les milieux ouverts et semi ouverts, composés de prairies et pelouses, se localisent en périphérie des villages et au niveau des parties les plus hautes, en bordure ouest du site, où ils constituent parfois de vastes ensembles pastoraux comme sur le Plateau de Céüse.

Les longues lignes de falaises et coteaux orientés plein sud permettent à des plantes d’affinités méditerranéennes de s’y maintenir et où elles atteignent ici leur limite nord de répartition, alors que les ubacs abritent encore des plantes d’origine alpine.

Milieux remarquables

Le site recèle six habitats déterminants. Ce sont :

  les hêtraies neutrophiles méridionales des Alpes du Sud à Trochiscanthe à fleurs nues (Trochiscanthes nodiflorus) [all. phyto. Fagion sylvaticae – Asso. phyto. Trochiscantho fagetum (41.17)], implantées notamment sur les contreforts est du site ;

  les entrées de grottes et les balmes thermophiles à annuelles [asso. phyto. Anthrisco caucalidis Asperugetum procumbentis) (65)], qui accueillent une végétation de petites plantes annuelles et recèlent des espèces d’intérêt exceptionnel comme le Myosotis à fleurs minuscules (Myosotis minutiflora) et la Benoïte à fruits de deux sortes (Geum heterocarpum) ;

  les landes épineuses franco ibériques à Genêt de Villars (Genista pulchella subsp. villarsii) [All. phyto. Genistion lobelii (31.74)], qui se situent sur les crêtes au niveau de replats rocheux ventés ;

  les étendues de landes delpino provençales à Genêt à rameaux rayonnants (Genista radiata) (31 226), localisées au centre de la couronne du synclinal de Ceüse. Ce dernier milieu, particulièrement rare puisque connu seulement sur trois sites en France, se répartit de 1490m à 1815m sur le site ;

  et les boisements de Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) [all. phyto. Juniperion thuriferae (42.A28)], généralement associés aux matorrals arborescents à Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) [assoc. phyto. Amelanchiero ovalis Juniperetum thuriferae (32 136)], également déterminants. Dans le département des Hautes Alpes, seuls quatre sites présentent de très beaux peuplements de Thurifères : Saint Crépin, le plus célèbre d’entre eux, l’adret de Théus, le Bois du Revuaire à Saint Genis et la Forêt Domaniale de l’Eygues à Saint André de Rosans. Localisés essentiellement dans les Alpes du sud, ils constituent un habitat rare particulièrement remarquable en France. A ce titre ils sont classés déterminants.

Le site est par ailleurs riche en autres milieux remarquables présentant des physionomies variées. Ce sont en particulier : les hêtraies calcicoles méridionales à Andosace de Chaix (Androsace chaixii) (41.1752), les boisements thermophiles et supra méditerranéens de Chêne pubescent (Quercus humilis) [all. phyto. Quercion pubescenti sessiliflorae (41.711)], les pinèdes sylvestres sèches supra méditerranéennes [all. phyto. Cephalanthero rubrae Pinion sylvestris (42.59)], les pelouses écorchées à Avoine toujours verte (Helictotrichon sempervirens) des Alpes du Sud [sous all. phyto. Ononido cristatae Helictotrichenion sempervirentis (36 432)], qui colonisent les fortes pentes caillouteuses calcaires sèches, notamment au niveau des pentes situées en exposition chaude sous les falaises, et qui accueillent de nombreuses plantes rares et les prairies sèches méso xérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) [all. phyto. Mesobromion erecti (34.3265)].

Par ailleurs, les formations arbustives et sous arbustives, généralement associées à la dynamique succédant aux pelouses sèches, comprennent un certain nombre d’habitats remarquables généralement assez bien répandus en région semi méditerranéenne, mais à floraison remarquable, parmi lesquels : les garrigues supra méditerranéennes à Thym (Thymus vulgaris) [all. phyto. Helianthemo italici Aphyllanthion monspeliensis (32.63)], les landes supra méditerranéennes et oro méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae Genistion cinereae (32.61 et 32.62)], les landes épineuses oro méditerranéennes à Astragale toujours verte (Astragalus sempervirens) [all. phyto. Ononidion cenisiae (31.7E)], ainsi que les fruticées d’arbustes divers [all. phyto. Berberidion vulgaris (31.81)] dont les fruticées des stations rocailleuses à Cotonéaster et Amelanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis) (31.8123).

Les milieux rocheux comprennent eux aussi des habitats remarquables, à forte valeur patrimoniale, comme les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les pelouses séches écorchées des rebords de corniches et de vires rocheuses calcaires [all. phyto. Seslerio caeruleae Xerobromion erecti (34.33)], les pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.) [all. phyto. Alysso sedion albi (34.1)] et les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)].

Ce site présente donc un ensemble de milieux à très fort intérêt patrimonial, par la rareté d’un certain nombre d’entre eux, mais également écologique, pour le rôle de transition jouée entre les différentes influences biogéographiques.

Flore

Ce site concentre une flore d’intérêt exceptionnel. Il comprend quarante-cinq espèces déterminantes, dont dix sont protégées au niveau national : le Panicaut blanc des Alpes (Eryngium spinalba), ombellifère épineuse des éboulis thermophiles et des pelouses sèches endémique des Alpes sud occidentales, l'Orchis de Spitzel (Orchis spitzelii), le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), orchidée à floraison spectaculaire typique des hêtraies sèches et hêtraies pinèdes sylvestres, l'Inule variable (Inula bifrons), composée à fleurs jaunes des lisières et broussailles sèches, la Serratule à feuilles de chanvre d'eau (Klasea lycopifolia), composée liée aux prairies de fauche d’une très grande rareté et en régression marquée, l'Aspérule de Turin (Asperula taurina), caractéristique des hêtraies méridionales, la Laîche de Buxbaum (Carex buxbaumii), l'Ancolie de Bertoloni (Aquilegia reuteri), superbe renonculacée endémique des Alpes du Sud-Ouest, la Benoîte à fruits divers (Geum heterocarpum) et le Rosier de France (Rosa gallica), très bel églantier sauvage, un des ancêtres des rosiers horticoles demeurant très rare dans les Alpes du Sud, où il est assez vulnérable du fait de l’isolement des stations. Treize espèces sont protégées en Provence Alpes Côte d’Azur : l'Aspérule des teinturiers (Asperula tinctoria), rubiacée très discrète et très rare affectionnant les pelouses acidiclines, localisée à quelques rares stations dans les Alpes du Sud, la Laitue à feuilles de chêne (Lactuca quercina), rarissime laitue sauvage inféodée aux lisières forestières, dont les observations récentes en France ne concernent que les deux localités des Hautes-Alpes, la Biscutelle à tiges courtes (Biscutella brevicaulis), crucifère des éboulis et rocailles calcaires, l'Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum), la Bardanette réfléchie (Hackelia deflexa), historiquement signalée et à rechercher, le Myosotis à petites fleurs (Myosotis minutiflora), petite boraginacée qui occupe ponctuellement les pieds de falaises encavées, le Cytise de Sauze (Cytisus sauzeanus), endémique locale occupant les rocailles, lisières et sous-bois clairs sur substrats calcaires, le Genêt radié (Genista radiata), arbuste rarissime en France, le Chiendent pectiné en forme de crête (Agropyron cristatum subsp. pectinatum), graminée prestigieuse récemment découverte en France dans le département des Hautes Alpes et seulement présent dans trois stations en France, la Diplachné tardive (Kengia serotina), graminée rare des pelouses rocailleuses très sèches, la Dauphinelle fendue (Delphinium fissum), rare renonculacée des rocailles et éboulis xériques, le Cotonéaster du Dauphiné (Cotoneaster delphinensis) et la Fraxinelle blanche (Dictamnus albus), belle rutacée des lisières et broussailles sèches. Les vingt-deux autres espèces déterminantes du site sont : l'Aster linosyris (Galatella linosyris), l'Avoine des Abruzzes (Helictochloa versicolor subsp. praetutiana), graminée franco-italienne des pelouses calcaires d’altitude, distribuée dans les montagnes du sud de l’Italie et dans les Alpes du Sud, récemment découverte en France, le Buplèvre de Toulon (Bupleurum ranunculoides subsp. telonense), le Doronic à feuilles cordées (Doronicum pardalianches), à retrouver dans les hêtraies, la Campanule à larges feuilles (Campanula latifolia), belle campanule à grosses fleurs, cantonnée dans les Alpes du Sud au massif du Dévoluy où elle occupe des érablaies de ravin, historiquement signalée et également à rechercher, le Cynoglosse de Dioscoride (Cynoglossum dioscoridis), la Julienne à feuilles laciniées (Hesperis laciniata), crucifère liée aux rochers, rocailles et landes xériques sur calcaire, la Passerage de Villars (Lepidium villarsii), la Céphalaire des Alpes (Cephalaria alpina), la Gesse blanchâtre (Lathyrus pannonicus), l'Astragale d'Autriche (Astragalus austriacus), petite fabacée plus largement répartie en Europe centrale, très rare en France, où elle se localise aux seules vallées de la Durance et de l'Ubaye, où elle occupe les pelouses d'affinités steppiques, le Cytise faux lotier (Cytisus lotoides), sub endémique franco espagnole, en limite nord de son aire de répartition, le Gaillet grêle (Galium aparine subsp. tenerum), l'Asarum d'Europe (Asarum europaeum), le Jonc à fruits globuleux (Juncus sphaerocarpus), l'Orge faux seigle (Hordeum secalinum), franco italienne des pelouses calcaires d’altitude, distribuée dans les montagnes du sud de l’Italie et dans les Alpes du sud, récemment découverte en France, le Pigamon simple (Thalictrum simplex), la Clématite droite (Clematis recta), rare renonculacée d’affinité orientale liée aux lisières et bois clairs des plaines alluviales, la Potentille inclinée (Potentilla inclinata), le Cotonéaster de l'Atlas (Cotoneaster nebrodensis), le (Cotoneaster raboutensis), petit arbustive endémique local, localisé à quelques stations du pourtour de Gap, et le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius).

Ce site abrite également sept espèces remarquables, dont deux sont protégées au niveau national : spectaculaire plante des parois calcaires et la Gagée des champs (Gagea villosa). La Violette de Jordan (Viola jordanii) est protégée en Provence Alpes Côte d’Azur. Les quatre dernières espèces remarquables du site sont : le Sélin à feuilles de silaus (Katapsuxis silaifolia), le Perce neige (Galanthus nivalis), l'Ibéris droit (Iberis linifolia subsp. stricta) et l'Anémone de Haller (Anemone halleri), belle renonculacée à floraison printanière typique des pelouses et rocailles ventées.

Faune

Le site est d’un intérêt faunistique très élevé, d’une grande richesse avec près de soixante espèces animales patrimoniales, parmi lesquelles plus de vingt sont déterminantes.

Les mammifères d’intérêt patrimonial sont localement représentés par le Cerf élaphe (Cervus elaphus),la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus), espèce forestière déterminante, vulnérable et en régression, d’affinité médio-européenne, très résistante au froid, le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), espèce déterminante typiquement méditerranéenne et strictement cavernicole présente dans les régions aux paysages karstiques riches en grottes, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière relativement fréquente, le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile et assez rare en montagne et le Lièvre variable (Lepus timidus), espèces arctico alpine discrète de l’étage subalpin et alpin probablement ici en limite occidentale de son aire de répartition.

Quant aux oiseaux nicheurs, mentionnons notamment la présence des espèces suivantes : Bondrée apivore (Pernis apivorus), Aigle royal (Aquila chrysaetos), Autour des palombes (Accipiter gentilis), Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), Busard cendré (Circus pygargus), rapace remarquable d’affinité steppique méditerranéenne, des milieux ouverts à végétation herbacée plutôt dense et recouvrante et Busard des roseaux (Circus pygargus), probablement de passage, Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare et déterminant mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur, Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses, semble-t-il en régression, Caille des blés (Coturnix coturnix), Moineau soulcie (Petronia petronia), espèce déterminante paléoxérique, d’affinité méridionale, Gélinotte des bois (Bonasia bonasia), espèce paléarctique remarquable, d’affinité nordique, recherchant préférentiellement les forêts mixtes, Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable fragile, emblématique des Alpes, Lagopède alpin (Lagopus muta), espèce remarquable menacée et en régression, d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes, où elle occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment enneigées et balayées par le vent, Chevêche d’Athéna (Athene noctua), Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), Petit-duc scops (Otus scops), Huppe fasciée (Upupa epops), Torcol fourmilier (Jynx torquilla), Cincle plongeur (Cinclus cinclus), Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), nicheur remarquable peu fréquent, inféodé aux alpages où il vient s’alimenter situés à proximité de falaises où il niche, Venturon montagnard (Serinus citrinella), Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), Bruant fou (Emberiza cia), Bruant ortolan (Emberiza hortulana), Bruant proyer (Miliaria calandra), Fauvette des jardins (Sylvia communis), Pipit rousseline (Anthus campestris), Merle de roche (Monticola saxatilis).

L’herpétofaune locale patrimoniale est représentée par le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), espèce déterminante à effectifs faibles et vulnérable, en déclin, d’affinité médio européenne et montagnarde, affectionnant les petits points d’eau peu profonds, dans les milieux restant frais et humides en été, le Lézard des souches (Lacerta agilis), espèce remarquable d’affinité médio européenne nordique, des landes, lisières de forêts et prairies herbeuses jusqu’à 2000 m d’altitude, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce remarquable des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne) et la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable.

Les insectes d’intérêt patrimonial sont représentés par de nombreuses espèces déterminantes et remarquables. Les cortèges se caractérisent par leurs affinités biogéographiques diverses : méditerranéenne, médio européenne, euro sibérienne, alpine, boréo alpine ou arctico alpine.

Dans les boisements, le cortège de coléoptères se distingue par la présence du longicorne Stictoleptura erythroptera, espèce déterminante vivant dans le bois mort des vieux arbres feuillus creux peuplant les forêts matures, très rare en France où ses plus belles populations se trouvent dans le sud-est, du Pique prune ou Osmoderme (Osmoderma eremita), espèce déterminante de coléoptère de la famille des cétoines (Cetoniidés), rare et en régression, inféodée aux cavités volumineuses pleines d’humus dans les vieux arbres, du longicorne Semanotus laurasii, espèce déterminante dont la larve se développe dans les vieux genévriers, très localisée en Méditerranée occidentale du fait de la rareté des habitats qui lui sont favorables, et de l'Officier trompeur (Necydalis ulmi), espèce déterminante de Cerambycidae cavicole dans les vieux feuillus d'Europe et du Caucase, devenue rare et localisée en France où ses plus grandes populations restantes sont situées en région PACA. Notons la présence d’un cortège d’espèces remarquables avec le Purpuricène globuleux (Purpuricenus globulicollis), le Sténochore du chêne (Anisorus quercus), et la Corinne à pieds rouges (Korynetes ruficornis).

Dans les milieux ouverts, en lisière et dans les clairières, le cortège de papillons de jour est extrêmement varié. Citons l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce déterminante d’affinité méditerranéenne orientale, vivant dans les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles dont la chenille vit sur différentes Potentilles (Potentilla hirta et espèces proches), l’Hespérie des cirses (Pyrgus cirsii), espèce remarquable d’Hespéridés en régression, inféodée aux milieux ouverts et secs, l'Hespérie de l'Herbe au vent (Syrichtus proto), espèce remarquable d'affinité ouest méditerranéenne, peu commune et localisée aux pelouses et friches sèches, dont la chenille se nourrit principalement de Phlomis herbaventi, l’Azuré de la Croisette (Maculinea rebeli), espèce remarquable, lié aux prairies sèches et pentes herbeuses de l’étage montagnard, de 1 200 à 1 800 m. d’altitude, dont la chenille vit sur la Gentiane croisette (Gentiana cruciata), l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce remarquable en régression, l’Azuré du baguenaudier (Iolana iolas), espèce méditerranéenne très localisée, strictement inféodée à la présence de son unique plante hôte (Colutea arborescens), le Semi Apollon (Parnassius mnemosyne), espèce déterminante et protégée au niveau européen, à la répartion fragmentée et assez localisée, dont la chenille vit sur la Corydale solide (Corydalis solida), des clairières et lisières de bois, entre 500 et 2 200 m d’altitude, l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable et en régression, le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante méditerranéo montagnarde dont l’aire de répartition ibéro provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques, l’Hermite, lépidoptère Nymphalidés Satyrinés en forte régression, lié aux milieux très ouverts et secs où croissent ses plantes hôtes, plusieurs graminées (fétuques et brachypodes), le Louvet (Hyponephele lupina), lépidoptère d’affinité méditerranéo steppique très localisé et globalement rare, l'Echiquier de Russie (Melanargia russiae), espèce remarquable, la Zygène de la Vésubie (Zygaena brizae), espèce déterminante, localisée, assez rare et protégée en France, liée à sa plante hôte le Cirse Cirsium eriophorum dans les pelouses et lisières de l’étage montagnard, dont la sous espèce vesubiana est endémique des Alpes du sud franco italiennes, la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce remarquable et protégée en France, la Zygène des bugranes (Zygaena hilaris), espèce remarquable et la Zygène des gesses (Zygaena nevadensis), espèce remarquable et peu commune de papillon diurne

Quant à la Bacchante (Lopinga achine), rare espèce déterminante de papillon protégé et en régression, sa présence ne semble plus d’actualité, alors que ce dernier était observé en lisière de hêtraie au col de Faye (Ventavon) jusque durant les années 1980.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 2 englobe les cinq ZNIEFF de type 1 suivantes : « Montagne et corniche de Céüse - le Fays - la Manche - crête de Combe Noire - la Petite Céüse - l'Ubac » ; « Pic de Crigne et extrémité est de la crête des Selles » ; « Collines et petits ravins du secteur du Vieux Château, à l'est du col de Faye », « Montagne de l'Aup ou de Saint Genis - le Revuaire » et « Montagne d’Aujour ».

Ce site constitue une zone de transition entre les espaces méditerranéens et les espaces alpins.

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe un système de trois petits massifs delphino provençaux et leurs chaînons connexes qui les relient. Cet ensemble assez homogène inclus cinq ZNIEFF de type 1 et concentre d’importants enjeux biologiques. Ses délimitations sont positionnées sur les parties inférieures de versant, en évitant les zones où l’anthropisation est la plus accentuée. Elles se calent au mieux sur des repères visuels marqués ou sur des éléments topographiques et géographiques importants : réseaux de dessertes forestières ou rurales, lisières, talwegs, ruptures de pentes, etc.