ZNIEFF 930020307
VALLÉE DE L'AILLE

(n° régional : 83210100)

Commentaires généraux

Commentaire général

Ce site porte sur les rivières et ruisseaux du bassin versant de l'Aille. Le cours de l'Aille traverse l'ensemble de la Plaine des Maures, entre Gonfaron et les Arcs. Il débouche sur l'Argens, au sud est des Arcs après avoir parcouru les gorges de l'Aille, dans le Massif cristallin des Maures. L'affluent principal, le Riautord prend sa source dans le calcaire, au Luc, tandis que tous les autres affluents descendent du versant nord des Maures. L'essentiel du site repose sur la dépression permienne et le lit est constitué de grés. Le site est bordé de ripisylves parfois denses et apportant une forte naturalité au site, c'est le cas en particulier entre Reillane et la Basse Verrerie. Des prairies, des friches et une ancienne gravière bordent ponctuellement le site et y sont incluses. La circulation de l'eau est temporaire mais des vasques permanentes sont présentes.

Flore et habitats naturels

Présence çà et là de la Gratiole et du Spiranthe d’été ou du Trèfle diffus (Gratiola officinalis, Spiranthes aestivalis, Trifolium diffusum). Les ripisylves ou les terrasses inondables qui les ont remplacées montrent des peuplements de la Nivéole, de la Gagée des prés ou de la Jancinthe de Rome (Leucojum pulchellum, Gagea pratensis, Bellevalia romana) sur les rives de l’Aille et de ses affluents. Présence d’un remarquable Heleochloion à Crypsis schoenoides et Ludwigia palustris au sud-est de Vidauban, dans le cours d’eau asséché ainsi que sur les berges exondées des gravières du Plan d’Aille. Les abords du cours d’eau sont occupés localement par des formations rocailleuses à fougères thermophiles (Paragymnopteris ou Allosorus spp.) et andropogonées ou par des pelouses à humidité temporaires avec diverses Ophioglosses (Ophioglossum spp.), Allium chamaemoly.

Faune

La vallée de l’Aille présente au cœur de la Plaine des Maures un grand intérêt pour la faune. Ce ne sont pas moins de 35 espèces animales patrimoniales qui ont été dénombrées ici dont 14 déterminantes.

L’intérêt ornithologique de la zone est évident avec la présence d’espèces nicheuses rares, vulnérables, localisées ou menacées telles que le Coucou geai (Clamator glandarius), espèce déterminante des milieux ouverts et semi ouverts méditerranéens, la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator), espèce déterminante des milieux ouverts méditerranéens, le Var concentrant la majorité de la population régionale, mais également le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) et l’Hirondelle rousseline (Cecropis daurica). L’Outarde canepetière (Tetrax tetrax) peut également se reproduire sur le territoire, préférant les milieux ouverts des secteurs agricoles. D’autres espèces non-nicheuses sont également observées sur ce territoire, avec la Grande aigrette (Ardea alba), le Chevalier gambette (Tringa totanus) ou le Milan royal (Milvus milvus). Plusieurs espèces d’oiseaux remarquables fréquentent ce territoire, comme la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Faucon hobereau (Falco subbuteo), la Chouette chevêche (Athene noctua), le Petit duc scops (Otus scops), le Guêpier d’Europe (Merops apiaster), la Huppe fasciée (Upupa epops), le Pic épeichette (Dendrocopos minor), le Torcol fourmilier (Jynx torquilla), le Gobemouche gris (Muscicapa striata), la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), le Bruant proyer (Emberiza calandra).

Cette vallée est une zone importante d'alimentation pour certains mammifères et en particulier des chiroptères comme le Murin de Capaccini, espèce déterminante de chauve-souris rare et menacée, strictement cavernicole et affectionnant les cours d'eau méditerranéens ou le Grand Rhinolophe, espèce déterminante et menacée, en régression partout en France.

La zone offre également des biotopes attractifs pour la Tortue d’Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France, la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), espèce remarquable ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce remarquable des écosystèmes ouverts et semi ouverts à affinité méditerranéenne et la Grenouille agile, espèce déterminante largement répartie en Europe mais localisée en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Notons aussi la présence des deux couleuvres méditerranéennes : la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce remarquable à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux, et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.

Pour les poissons d’eau douce, citons le Barbeau méridional (Barbus meridionalis).

Enfin, les insectes d’intérêt patrimonial comprennent la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique, protégée au niveau européen, localement inféodée à Aristolochia pistolochia et parfois Aristolochia pallida, dans les chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1300 m d’altitude, le Caloptéryx occitan (Calopteryx xanthostoma), espèce remarquable d'odonate ouest méditerranéen, inféodée aux rivières à eaux claires, la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable d’odonate, protégée en Europe, d’affinité ouest méditerranéenne, dont la larve aquatique se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres rivulaires.

Commentaires sur la délimitation

Le site correspond au cours de l'Aille et de ses principaux affluents.