FR2302008 - Les grottes du mont Roberge

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Décembre 2023.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR2302008

Compilation : 28/02/2006

Mise à jour : 17/06/2022

Appelation du site : Les grottes du mont Roberge

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 30/04/2006
  • pSIC : dernière évolution : 15/07/2022
  • SIC : Première publication au JO UE : 12/11/2007
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 15/12/2022
  • ZSC : premier arrêté : 23/06/2014
  • ZSC : Dernier arrêté : 23/06/2014
Texte de référence
Arrêté de création du 23 juin 2014 portant décision du site Natura 2000 Les grottes du mont Roberge (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 1,49139 (E 1�29'29'')
  • Latitude : 49,10528 (N 49�06'19'')
Superficie : 94,29 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 109 m.
  • Max : 111 m.
  • Moyenne : 110 m.
Régions biogéographiques :
Atlantique : 100%

REGION : NORMANDIE
DEPARTEMENT : Eure (100%)
COMMUNES : Vernon.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Forêts caducifoliées 94%
Pelouses sèches, Steppes 6%

Autres caractéristiques du site

Le site, qui surplombe la ville de Vernon, se situe sur les coteaux boisés de la vallée de la Seine, en rive droite du fleuve. Il est composé d’un réseau de cavités souterraines, sans doute d’anciennes carrières, creusées dans la craie du Crétacé supérieur.

Anciennement forêt militaire occupée par le laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques, les terrains, cédés fin 2013 au domaine forestier privé de l’État, ont permis la création de la forêt domaniale de Vernon.

L’emprise souterraine du site s’étend sur plus de 12 ha dans le sous-sol de la forêt.

L’accès des cavités est interdit pour des raisons de sécurité (risque d’effondrement) ainsi que pour préserver la dizaine d’espèces de chauves-souris qui y hibernent.

Afin de favoriser un réseau de cavités dans le prolongement de celles incluses dans le site Natura 2000 voisin « Vallée de l’Epte », ont été ajoutées deux carrières en activité, Tsouchima et  Notre-Dame (extraction, stockage et taille de la pierre de Vernon).

Pour préserver les zones de nourrissage et de gîtes des chauves-souris, le site inclut les entrées des cavités, les espaces devant et au-dessus des cavités et une zone de pelouses en contrebas, disjointe du site principal.

Le site accueille ainsi des pelouses et boisements calcicoles, typiques de la vallée de la Seine et inscrits à l’annexe I de la directive « Habitats, faune, flore ».

Qualité et importance

Le site accueille une population résiduelle de Petit rhinolophe en limite Nord-Ouest de son aire de répartition avec la présence de 180 individus (effectif maximum observé entre 1998 et 2022). 
Ces cavités constituent en outre un site d’hibernation majeur à l’échelle de la Normandie pour dix espèces de chauves-souris, dont 5 d’intérêt communautaire. Elles accueillent en hibernation le Grand rhinolophe, 5 espèces de murin (Grand Murin, 155 individus (effectif maximum observé entre 1998 et 2022), Murin à oreilles échancrées 229 individus (effectif maximum observé entre 1998 et 2022), Murin de Daubenton, Murin à moustaches, occasionnellement Murin de Bechstein et Murin de Natterer), des Oreillards, des Pipistrelles et Sérotines.

Le dernier comptage de 2022 a dénombré près de 700 individus toutes espèces confondues.

Vulnérabilité

Le dépôt sauvage d’ordures, les places à feu, la surfréquentation du site aux abords des cavités, parcouru par un chemin de randonnée, sont des atteintes constatées. Depuis la fin des patrouilles de gendarmerie en 2012, des tentatives récurrentes de pénétration dans les cavités, pourtant fermées au public, sont également constatées.

Des effondrements sont à craindre au-dessus des carrières et un périmètre de sécurité matérialisé par une clôture délimite les zones à risque (infiltration d’eau par les fissures, écoulements d’argiles, vides, affaissements, état des piliers, chutes du toit des carrières). Si ces effondrements peuvent présenter un danger pour la sécurité humaine, ils ne constituent pas une cause de vulnérabilité pour les chauves-souris.

Concernant l’habitat pelouse, leur typicité n’est pas optimale et leur état de conservation varie selon les endroits entre bon, moyen et dégradé. La principale menace est la fermeture du milieu par absence de gestion. Il s’agit d’une menace forte, une grande partie des pelouses étant déjà colonisée par des ligneux. Une gestion par un pâturage extensif ovin est à privilégier. Une partie des pelouses est gérée par fauche, si cette gestion permet d'éviter la fermeture du milieu, elle n’est pas optimale pour la pleine expression du cortège floristique.
 
Une seconde menace potentielle est la surfréquentation, qui reste limitée (pentes fortes limitant leur accès).

En forêt, la typicité des boisements Hêtraies-chênaies à Houx est assez faible et ils sont globalement dans un mauvais état de conservation. Dans la partie Est du plateau, il a été constaté le développement du Laurier palme (Prunus lauroceraus). C’est un arbuste exotique qui peut devenir invasif en colonisant le sous-bois. 

Pour les Hêtraies-chênaies à Lauréole, la végétation présente globalement une bonne typicité et un bon état de conservation.

En Frênaies de ravins à Scolopendre, la typicité de la végétation est faible à moyenne et l’habitat est en mauvais état de conservation (habitat fragmenté et atteintes constatées). L’obstruction de certaines entrées peut potentiellement changer le régime hygrométrique dont dépend la végétation : air frais constant provenant des grottes. Cette menace est nuancée par le maintien de trouées pour le passage des chiroptères.

Le dépôt d’ordures, les places à feu et la surfréquentation du site sont des menaces constatées ou potentielles.

Une gestion forestière adaptée limitera les travaux forestiers dans la mesure du possible.

Au niveau des espèces exotiques envahissantes, des fourrés à Buddleia davidii ont été identifiés sur 0,54 ha dans le site, et la présence de Laurier palme (Prunus lauroceraus) est signalée dans l'habitat de hêtraie acidophile.