FR5300028 - Ria d'Etel

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Décembre 2023.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR5300028

Compilation : 30/11/1995

Mise à jour : 20/09/2017

Appelation du site : Ria d'Etel

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/12/1998
  • pSIC : dernière évolution : 14/06/2018
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 28/11/2019
  • ZSC : premier arrêté : 04/05/2007
  • ZSC : Dernier arrêté : 25/05/2021
Texte de référence
Arrêté de création du 25 mai 2021 portant décision du site Natura 2000 Ria d'Etel (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : -3,15528 (W 3�09'19'')
  • Latitude : 47,72750 (N 47�43'38'')
Superficie : 4 258 ha.
Pourcentage de superficie marine : 49 %
Altitude :
  • Min : -2 m.
  • Max : 22 m.
  • Moyenne : 0 m.
Régions biogéographiques :
Atlantique : 100%

REGION : BRETAGNE
DEPARTEMENT : Morbihan (51%)
COMMUNES : Belz, Erdeven, Kervignac, Landaul, Landévant, Locoal-Mendon, Merlevenez, Nostang, Plouhinec, Sainte-Hélène, Étel.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Rivières et Estuaires soumis à la marée, Vasières et bancs de sable, Lagunes (incluant les bassins de production de sel) 20%
Autres terres arables 16%
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 15%
Mer, Bras de Mer 10%
Forêts mixtes 10%
Marais salants, Prés salés, Steppes salées 9%
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 5%
Galets, Falaises maritimes, Ilots 5%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 3%
Prairies ameliorées 3%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 2%
Forêts caducifoliées 2%

Autres caractéristiques du site

Estuaire aux multiples indentations et îlots, découvrant de grandes étendues de vasières à marée basse, constituant une mosaïque de milieux tout à fait originale où s'entremèlent prés-salés, landes, plans d'eau, boisements, slikkes, chenaux.

Qualité et importance

Site exceptionnel par la diversité des habitats d'intérêt communautaire présents ainsi que par le caractère original des associations de groupements et de leur agencement spatial. Le haut estran est occupé par des prés-salés atlantiques, des groupements d'annuelles à Salicornes, des prairies à Spartines ainsi que des fourrés halophiles thermo-atlantiques (habitats annexe I). Ces groupements pénètrent localement dans des boisements à sous-bois de Molinie, Callune et Ajonc, dans des landes humides à sphaignes (habitat prioritaire) et des jonchaies dulcicoles, produisant des transitions floristiques remarquables.

L'extension du site de 2008 comprend la partie sud de la ria, entre la partie nord déjà classée Natura 2000 et la barre d'Etel, à l'embouchure. Elle vise à intégrer dans le réseau Natura 2000 l'ensemble fonctionnel de la ria d'Etel dans son entier
Elle peut se diviser en deux : 
- une partie sud étroite, de Pont-Lorois jusqu'à l'embouchure. Elle offre dans cette partie une proportion relativement importante de fonds rocheux, grâce aux violents courants de marée qui les dégagent des sédiments. Ce biotope est un milieu naturel particulièrement original. Immédiatement au-dessous de l'estran, des taillis de cystoseires couvrent les roches du rivage, en alternance avec des prairies de zostères. Bien qu'hypertrophique, ce milieu conserve une bonne biodiversité. La vitesse des courants de marée dans ce chenal, le non envasement du lit de la rivière, la proportion importante de fonds rocheux permettent à la faune sous-marine d'y atteindre une biomasse d'une productivité maximale.

- une partie centrale assez semblable à la partie nord, mais avec une occupation ostréicole très développée. Cette zone estuarienne à faible pente est dominée par des formations sédimentaires de faible granulométrie. Cette slikke est très peu colonisée par les herbiers de Zostères).

En superposition avec l'habitat 1110 (34 ha), 1130 (1131 ha) et 1140 (426 ha) la superficie de l'habitat 1160 (grandes criques et baies peu profondes) est estimée à 231 ha.

L'intégration au site en 2018 du secteur des "Quatre chemins" de Belz a permis d'inclure l'unique station française d'Eryngium viviparum* caractérisée par un gradient topographique où s'observe le passage de pelouses amphibies aux landes mésophiles, puis à des lande sèches.    

Vulnérabilité

Le secteur amont de la ria d'Etel constitue une cuvette recevant sur l'ensemble de sa périphérie les eaux continentales, et en contact plus ou moins permanent avec les eaux marines. Le maintien voire la restauration des zones de contact et d'échange entre les eaux douces et le milieu marin sont nécessaires à la conservation des habitats d'intérêt communautaire, en terme de diversité et de fonctionnalité des ces milieux, notamment pour l'accueil de l'avifaune migratrice hivernante ou reproductrice.
Un défaut d'entretien par la fauche et/ou le pâturage extensif est préjudiciable à la préservation des habitats de lande.

La faible extension des herbiers de Zostères est due en grande partie à la prolifération d'algues vertes et rouges qui s'échouent en zone intertidale et induisent une mortalité de l'herbier… 
L'un des objectifs majeurs de gestion pourrait être de restaurer la qualité de l'eau afin de diminuer la fréquence et l'importance des proliférations de macroalgues.
Par ailleurs les activités humaines présentes sur le site semblent largement compatibles avec le maintien des habitats dans un bon état de conservation.

Si les fonds subtidaux rocheux de la ria d'Etel, et ceux du site du Magouër Nord en particulier, présentent une biodiversité remarquable, le développement d'une espèce envahissante, l'éponge Celtodoryx girardae (Perez et al., 2006), représente une menace nouvelle en terme de compétition spatiale pour les autres espèces subtidales (flore et faune), et peut provoquer ainsi localement (pour le moment) une diminution de la biodiversité.