Parution : 10 décembre 2024 Catégorie : Listes rouges
Depuis sa création en 2008, la Liste rouge nationale évalue les menaces qui pèsent sur les espèces en France et suit leur évolution pour mieux les préserver. Déjà 17 367 espèces ont ainsi pu être évaluées. Pour la première fois, des espèces de Nouvelle-Calédonie intègrent à leur tour ce programme national.
L’association Endemia en Nouvelle-Calédonie, a réalisé depuis près de 10 ans des analyses dans le cadre de la Liste rouge mondiale des espèces menacées, avec la contribution des organisations scientifiques du territoire et grâce à l’expertise d’un réseau de plus de 100 spécialistes. Ses résultats intègrent désormais la Liste rouge des espèces menacées en France, coordonnée par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).
Soutenue par les collectivités locales (provinces Nord et Sud notamment) et l’État (DAFE), Endemia a mobilisé des connaissances et une expertise locale remarquables. On note ainsi que seulement 5% des lézards sont dans la catégorie Données insuffisantes. Sur les groupes étudiés à ce jour (plus de 1600 plantes) seulement 84 sont considérées comme mal connues. Un chiffre bien en-dessous de la moyenne constatée classiquement sur d’autres évaluations.
Cet état des lieux est d’autant plus essentiel que la Nouvelle-Calédonie est caractérisée par une flore et une faune exceptionnelles, avec un grand nombre d’espèces endémiques qui la place parmi les points chauds de la biodiversité mondiale. Par exemple, plus de 75% de la flore et plus de 90% des lézards de l’archipel n’existent nulle part ailleurs au monde. Pour la France et la Nouvelle-Calédonie, conserver ces espèces uniques représente un enjeu fort et une responsabilité majeure.
Les évaluations Liste rouge, menées entre 2014 et 2022, ont porté sur une grande partie des lézards (geckos et scinques) et de la flore vasculaire (fougères, orchidées, arbres et d’autres plantes à fleurs). Au total, sur 104 reptiles et 1 624 plantes analysés, il apparait que 69 espèces de lézards (66 %) et 643 espèces de la flore (40 %) sont menacées et pourraient disparaître, si les mesures de conservation et de réduction des menaces n’étaient pas renforcées.
Ce bilan met aussi en évidence les pressions croissantes qui pèsent sur la biodiversité de l’archipel. On peut citer les incendies comme menace majeure, mais aussi les pressions des activités minières, la prédation et la compétition des espèces exotiques envahissantes. Plus localement, l'urbanisation, les aménagements touristiques, les aménagements hydrauliques comme les barrages, ou encore la conversion de milieux naturels pour l'agriculture peuvent constituer une menace et une source de destruction des espèces et de leurs habitats.
Les résultats de la Liste rouge contribuent à identifier les priorités et à orienter les stratégies d’action pour assurer la protection de cette biodiversité exceptionnelle.
Communiqué de presse
Fascicule Flore
Fascicule Lézards
Tableaux des résultats
Programme Listes rouges
1 - Bavayia goroensis, Bavayia de Goro : T. Duval
2- Araucaria humboldtensis : V. Tanguy
3- Geissois belema : L. Barrabé
4- Dierogekko inexpectatus Diérogecko inattendu : E. Bourguet