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La démarche Liste Rouge, réalisée sur les Rhopalocères de métropole, est une première étape importante. En effet, ce groupe d'insectes est l'un des plus connus, et sans doute le plus apprécié du grand public, de par le côté esthétique des adultes. Parmi les invertébrés, la biologie des espèces de papillons est l'une des mieux connues. Ils fréquentent une grande variété de milieux et la survie des populations est dépendante de la présence d'une plante hôte pour les chenilles et le plus souvent, de la présence de fleurs pour les adultes. La diversité des milieux à l'échelle d'un paysage est donc un des éléments clés de leur survie.

La connaissance de l'évolution de la répartition au sein d'un réseau d'experts, a permis une évaluation des risques d'extinction pour les 253 espèces de Rhopalocères indigènes de France métropolitaine (en effet une espèce est introduite et trois sont observées de manière occasionnelle). Ceux-ci ne représentent qu'une petite partie des Lépidoptères qui renferme près de 5 200 espèces dans notre pays. Les résultats de la démarche Liste Rouge montrent qu'une espèce a disparu et que 16 sont menacées de disparition sur le territoire, soit 6% des espèces traitées. Une seule espèce est considérée comme éteinte. Il s'agit du Sylvain des Spirées dont la dernière observation date de 1820.

Toutefois les scientifiques s'accordent à mettre en avant trois causes principales : la perte des milieux liée à la destruction des zones humides, la baisse de la qualité des habitats, avec pour origine principale l'abandon de certaines pratiques agro-pastorales, et enfin le réchauffement climatique qui contracte la répartition de certaines espèces en altitude. A titre d'exemple, l'Hespérie du barbon, espèce liée à des milieux thermophiles méditerranéens, n'a pas été revue en France depuis 1982. Elle est classée « en danger critique » car les experts s'accordent pour dire que cette espèce est peut-être encore présente dans le sud-est de la France ou en Corse. Le Damier du Chèvrefeuille est classé « vulnérable » en raison d'une présence limitée à 15 à 20 stations dans les Alpes. L'Azuré du Mélilot est évalué « quasi-menacé » à cause d'un déclin proche des 30 % les 10 dernières années. Cette première liste rouge doit permettre une meilleure prise en compte du groupe des Rhopalocères dans les différentes stratégies de conservation de la biodiversité mises en place à l'échelle nationale et régionale.

Photos : en haut à gauche : nacré de la canneberge, en bas à droite : grand Sylvain (mâle). © Daniel Morel.

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