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La Liste rouge des espèces menacées en France : Crustacés d’eau douce de France métropolitaine

Parution : 7 juin 2012 Catégorie : Listes rouges

Photos : A gauche : Austropotamobius pallipes, Ecrevisse à pattes blanches © C. Souty-Grosset (EES-Univ Poitiers). A droite : mare temporaire du Gard © N. Rabet.

Les résultats de l'analyse de 605 espèces font état de 161 espèces menacées parmi les 576 évaluées, soit une proportion de 28 % d'espèces menacées sur le territoire métropolitain. Les trois espèces d'écrevisses indigènes sont classées dans des catégories préoccupantes : « en danger critique » pour l'Écrevisse des torrents, « en danger » pour l'Écrevisse à pattes rouges et « vulnérable » pour l'Écrevisse à pattes blanches. Ces résultats sont dus à de faibles aires de répartition qui ont diminué, à une qualité d'habitat moindre (pollution des cours d'eaux, etc) et à l'arrivée des espèces introduites comme les poissons et surtout les écrevisses américaines. Possédant une grande longévité, douées d'une meilleure capacité d'adaptation à des milieux variés et porteuses d'un champignon qui provoque la peste des écrevisses, les écrevisses introduites représentent un danger majeur pour les populations d'écrevisses autochtones. La diffusion de l'information sur ce sujet est donc très importante afin d'éviter la dissémination de ces espèces dans les cours d'eau.

Par ailleurs, la régression des espèces est de manière générale à corréler avec la disparition de leurs habitats. Les branchiopodes, comme par exemple le Triops, affectionnent les milieux dits « temporaires ». Ces milieux parfois appelés milieux aquatiques « annexes » sont les marais, les zones humides inondées et les mares temporaires. Ces mares, principalement alimentées par les eaux de pluie, sont caractérisées par la disparition complète du plan d'eau pendant l'été ; depuis 50 ans elles ont beaucoup régressé en raison de destructions par comblement, de drainage à des fins agricoles, de l'urbanisation croissante des villes ou encore de la sur-fréquentation (véhicules motorisés, piétinement, etc). Ces milieux spécifiques peuvent être observés dans la forêt de Fontainebleau ou encore en Méditerranée.

Enfin, le fait que 25 % des espèces évaluées soient classées dans la catégorie « données insuffisantes » indique qu'il faut développer et organiser des inventaires afin de pallier le manque de connaissances sur ces espèces qui ont une place importante dans les réseaux trophiques.

Consulter la liste rouge :

[ 3 ] lr [Crustacés d'eau douce de France métropolitaine] lr

Consulter le dossier de presse:

[ 1 ] 2 UICN France & MNHN (2012). La Liste rouge des espèces menacées en France - Chapitre Crustacés d'eau douce de France métropolitaine. Dossier électronique. Liste rouge des crustacés d'eau douce de France métropolitaine (2012). Dossier de presse. Paris.