cd_nom
Portrait : Espèce agaricoïde.
Chapeau mesurant 2-6 cm de diamètre, légèrement déprimé au centre, non ou très vaguement zoné, viscidule un peu granuleux au toucher, d'un jaune citrin clair ; marge très courtement enroulée, finement épineuse.
Lames d'un blanc très légèrement lilacin, peu décurrentes, légèrement anastomosées à l'insertion.
Pied uniformément jaune citrin contrastant avec les lames, lisse, un peu visqueux.
Chair blanche, devenant lilas clair après plusieurs minutes à la coupe.
Latex très peu abondant, blanc, laissant des traces lilacines sur les lames en séchant, âcre.
Odeur légèrement fruitée.
Écologie : Sur sol imbu, sous épicéas dans les tourbières alcalines et les bordures de ruisselets.
Répartition mondiale : Espèce boréo-montagnarde, assez rare en Scandinavie (Danemark, Norvège, Suède, Finlande), très rare en Europe continentale (France, Suisse).
Confusions possibles : Les autres lactaires jaunes à lait violaçant ont des préférences écologiques distinctes :
- L. aspideusFr., inféodé aux saules (Salixspp.) de la plaine à l'étage montagnard, s'en distingue par la marge plus nettement épineuse et le pied jaune pâle contrastant peu avec les lames
- L. salicis-herbaceae Kühner, inféodé aux mouillettes à saules nains de l'étage alpin, est globalement plus pâle et plus petit (3 cm de diamètre)
- L. salicis-reticulatae Kühner, non hygrophile, est inféodé aux saules nains calcicoles de zone alpine
- L. flavidusBoud., espèce planitiaire associée aux charmes et aux noisetiers sur sol argilocalcaire, présente un latex fortement violaçant
- L. repraesentaneusBritzelm. (tourbières et forêts hygrophiles montagnardes) et L. dryadophilusKühner (dryadaies alpines), à marge très distinctement poilue, sont nettement plus volumineuses (chapeau 5-20 cm de diamètre).
L'habitat très hygrophile et le contraste entre les lames blanc lilacin et le pied et le chapeau d'un jaune vif uniforme rendent cette espèce aisément reconnaissable.
Histoire : Avant d'être formellement nommée en 2009, cette espèce était connue de Finlande sous le nom mal appliqué de « Lactarius flavidus s. Korhonen ». Elle a été observée sur une unique station des Alpes en 1989 et suivie jusqu'en 2003 ; des travaux d'atterrissement au voisinage ont perturbé la station et l'espèce n'est plus réapparue depuis. Une seconde station a été découverte par C. Frund dans le Jura, mais n'a pas été suivie. Elle est rare, très peu abondante mais aisément repérable à sa couleur jaune vif.
Bibliographie :
- HEILMANN-CLAUSEN J, VERBEKEN A & VESTERHOLT J – 1998, The genus Lactarius. Fungi of Northern Europe vol. 2.
- KYTOVUORI I.- 2009. Two new Lactarius species, L. flavopalustris & L. flavoaspideus in fennoscandia. Karstenia n°49, p 19-31.
- Frund C. http://www.amfb.eu/Myco/Macroscopie/Pdf/Lactarius-flavisporusCF.pdf (description + photo)
- Moingeon J.-M. https://www.pharmanatur.com/Mycologie/Lactarius%20flavopalustris.htm
Pierre-Arthur Moreau(AdoniF), 2023