Taille/poids
Grand serpent venimeux, pouvant atteindre fréquemment 1,5 m de longueur, plus rarement dépasser les deux mètres. Les mâles sont plus petits que les femelles.
Diagnose
Outre sa taille qui en fait le plus grand serpent de la Martinique, on reconnaît cette espèce facilement par la forme caractéristique triangulaire de son museau en fer-de-lance, et par le fait que c'est le seul serpent de l'île dont la pupille des yeux est verticale, comme celle d'un chat en pleine journée. On trouve aussi une large barre sombre en arrière de l'œil typique de l'espèce.
Détermination
Cette espèce est facile à reconnaître. Une simple photo de la partie antérieure de l'animal, avec sa tête, suffit pour l'identifier à coup sûr.
Espèces proches
En Martinique, ce serpent ne peut être confondu avec aucune autre espèce.
Période d'observation
Ce serpent peut s'observer toute l'année. Il mène une vie principalement nocturne.
Biologie-éthologie
Espèce ovovivipare (ne pond pas d'œuf à coquille), donnant directement naissance à des petits déjà formés, en général 10 à 25 serpenteaux (80 au maximum) par portée. La reproduction a lieu tout au long de l'année, mais semble plus concentrée en période hivernale, la plus humide en Martinique (juin à novembre). D'un tempérament plutôt calme et paisible, ce serpent n'hésite pas à mordre s'il se sent menacé. Son venin, principalement hémotoxique, est dangereux et potentiellement mortel pour l'homme. Ce serpent se nourrit de petits vertébrés, principalement des oiseaux, petits mammifères et batraciens.
Biogéographie et écologie
Espèce endémique de l'île de la Martinique. Ce serpent est terrestre et semi-arboricole, on peut l'observer toute l'année, plutôt dans les milieux boisés, frais et humides, son habitat de prédilection. On le trouve néanmoins aussi fréquemment dans des habitats modifiés, comme les champs de Canne à sucre. Après avoir fait l'objet d'une destruction systématique par l'homme, cette espèce, aujourd'hui protégée, est menacée par la disparition de ses habitats et la présence d'espèces introduites. Très répandue par le passé, cette espèce a vu ses effectifs décliner depuis les années 70 au point qu'elle est aujourd'hui considérée en danger d'extinction par l'Union internationale pour la Conservation de la Nature.
Sources
Breuil, M. 2004. Amphibiens et reptiles des Antilles. PLB Editions, Les Abymes, Guadeloupe. 64 p.
Dewynter, M. C. 2018. Atlas des Amphibiens et Reptiles de la Martinique. Biotope & Parc naturel régional de la Martinique, Mèze. 192 p.
UICN Comité français, OFB & MNHN 2020. La Liste rouge des espèces menacées en France - Chapitres Faune de Martinique. Paris, France.
J-C. de Massary(UMS 2006 Patrimoine Naturel (OFB / CNRS / MNHN)),2021