Parution : 2 octobre 2020 Catégorie : Inventaires d'espèces
Un évènement mondial à l’origine associé à la naissance de BirdLife International en 1993, le World Birdwatch avait pour objectif principal la sensibilisation à la préservation des oiseaux et de leurs escales le long de leurs voies migratoires. Cette célébration de la migration post-nuptiale chaque automne a par la suite eu un retentissement essentiellement européen, sous le nom d’Eurobirdwatch, en liaison avec un recueil de données sur les comptages d’oiseaux et sur les actions réalisées à cette occasion. En France, c’est la LPO qui coordonne les sorties, conférences et animations proposées dans le cadre de ces journées européennes de la migration, qui cette année auront lieu les 3 et 4 octobre 2020.
La migration est un phénomène fascinant qui n’a pas encore livré tous ses mystères malgré la diversité des moyens d’étude : baguage (coordonné par le MNHN), observation depuis les cols migratoires et plus récemment radars, balises GPS et géolocateurs, analyses isotopiques.
Beaucoup d’espèces migratrices longue-distance sont en déclin. Chaque traversée de mer ou de désert a de tout temps constitué un défi, mais les oiseaux sont aussi soumis à des pressions croissantes en raison du braconnage ou de prélèvements inconsidérés, de la diminution des populations d’insectes dont ils se nourrissent, de la modification des habitats en raison du changement climatique et de la destruction de leurs haltes migratoires.
Les dix espèces d’oiseaux nicheurs en France et migrateurs transsahariens le plus fréquemment observés dans le STOC ont perdu en moyenne presque un quart de leurs effectifs entre 2009 et 2019. On notera qu’aucune de ces espèces ne voit sa population augmenter durant cette période.
Parmi les passereaux migrateurs transsahariens qui transitent par notre pays mais n’y nichent pas, le Phragmite aquatique est le plus menacé, nécessitant des actions concertées au niveau international. Il bénéficie d’un plan national d’actions (PNA en cours de renouvellement 2021-2030), qui est la déclinaison d’un plan international d’actions.
Certaines espèces migratrices chassables font l’objet d’une gestion adaptative, placée en France sous l’égide du CEGA (Comité d’experts sur la gestion adaptative). En mettant en œuvre les recommandations du CEGA, il est ainsi possible d’adapter les prélèvements à ce qui est biologiquement soutenable.
- Oie cendrée Anser anser © J.P. Siblet - Loriot d'Europe Oriolus oriolus © V. Roguet - Hirondelle rustique Hirundo rustica © J. P. Siblet - Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos © Rob Zweers / Flickr - Martinet noir Apus apus © F. Jiguet - Tourterelle des bois Streptopelia turtur © P. Gourdain - Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola © R. Ostricovy
- LPO - Eurobirdwatch - Migraction - Projet d’atlas - Télécharger le schéma Tendance de 10 oiseaux communs migrateurs - Livret La biodiversité en France - 100 chiffres expliqués sur les espèces. UMS PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), Paris, page 26