10 à 20 cm (hauteur)

Diagnose

Petite fougère à frondes de contour triangulaire, bi à tri pennatiséquées, à pinnules souples à base cunéiforme et de forme losangique, et à limbe vert clair assez mat. Les plus grandes pinnules sont pennatifides. Le pétiole est noir dans sa moitié basale, vert dans sa moitié apicale. Les frondes fertiles présentent à leur face inférieure des sores étirés dotés d’une indusie membraneuse. Elles se dessèchent une fois l’hiver arrivé.

Détermination

Délicate.

Espèces proches

Asplenium onopteris et Asplenium adiantum-nigrum ont des frondes fertiles persistantes en hiver, un limbe +- rigide, des pinnules de forme moins losangique et une taille potentielle plus importante > 30 centimètres. Hybridation possible entre Asplenium adiantum-nigrum var. silesiacum et A. cuneifolium. L’hybride peut être discriminé avec l’examen microscopique des spores. L’extrême rareté de l’espèce rend toutefois les risques de confusion limités à une très petite partie du territoire métropolitain (nord-Ardèche).

Période d’observation

Frondes fertiles visibles à partir du mois de juin.

Biologie - éthologie

Espèce hémicryptophyte, appartenant à la famille des Aspleniaceae dont les principaux critères d’identification reposent sur la présence de frondes fertiles non différenciées à sores étirés et porteurs d’indusie. Le cycle de vie des fougères est divisé en deux phases : les spores donnent naissance à un petit individu en forme de thalle, des gamétophytes, en charge de la reproduction sexuée. La fécondation donne naissance à une plante de plus grande taille, le sporophyte (la « fougère »), produisant des spores. Asplenium cuneifolium est une espèce monoïque et hydrogame.

Biogéographie et écologie

Espèce centro-européenne : de l’Espagne à la Turquie en passant par l’Allemagne. Asplenium cuneifolium pousse dans les fissures de rochers de serpentine à environ 600 mètres d’altitude dans des conditions plutôt sèches. Espèce exceptionnelle en France connue d’une seule localité, où le nombre d’individus recensés est faible.

Sources
Tison J.-M., De Foucault B. (coords). 2014. Flora gallica - Flore de France, Ed. Biotope (Mèze), 1196p.