Description :
Ce bryozoaire forme des colonies en touffes buissonnantes, flexibles mais robustes de 3 à 4 cm de hauteur. Les ramifications sont dichotomiques. Deux épines, une large et une plus fine, sont présentes à côté de la membrane des zoïdes. Une autre épine est présente dans l'angle interne au niveau distal. L'aviculaire est en forme de tête d'oiseau avec un bec court recourbé vers le bas.
Détermination et espèces proches :
Bugulina stolonifera ressemble à
B. avicularia, mais cette dernière est une espèce plus grande et plus robuste, bien caractérisée par sa croissance spiralée et par ses aviculaires distinctifs.
Bugulina stolonifera se distingue de
B. californica de par la distribution spatiale de cette dernière, qui est restreinte au Pacifique nord.
Période d'observation :
Non décrite en France.
Biologie-éthologie :
Bugulina stolonifera est un suspensivore microphage qui se nourrit entre autres de diatomées (algues unicellulaires). Les cils des tentacules permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore, qui assure également les fonctions de respiration et de nettoyage de la colonie.
La croissance de la colonie se fait par reproduction asexuée (par bourgeonnement périphérique de nouveaux zoïdes) et sexuée, la colonie est hermaphrodite. Les œufs fécondés donnent naissance à des larves pélagiques qui se dispersent pendant quelques heures avant de se fixer sur un substrat et se métamorphoser en zoïde.
Écologie et distribution :
Espèce fixée, sessile, (vagile au stade larvaire), la colonie vit sur des supports fixés ou flottants, notamment des rochers, quais, digues, pieux, des bouées ou des coques de navires. Elle colonise également des substrats vivants comme les récifs de coraux, les coquilles de mollusques, les feuilles de zostères et les macroalgues. Ce bryozoaire affectionne les zones portuaires aux eaux chargées en particules, voire polluées. Bugulina stolonifera a été retrouvée jusqu'à 130 m de profondeur. Elle se développe dans les climats froid-tempéré à tropical, mais elle est moins tolérante aux fortes températures que B. neritina. Cependant, elle a tout de même été retrouvée dans des marinas où la température était de 30°C et à des taux de salinité variant de 25 à 40 ppm. Probablement native de la côte est de l'Amérique du nord, cette espèce a été observée en France pour la première fois en 1900 dans l'étang de Berre à Marseille (Hérault). Elle est actuellement signalée sur toutes les côtes françaises.
Impact écologique :
L'impact écologique de B. stolonifera est très peu décrit.
Interactions avec les activités humaines :
Bugulina stolonifera colonise les coques des navires, et les cuves d'eau de ballast et les infrastructures portuaires.
Lizé, A.(UMS 2006 Patrimoine naturel (AFB/CNRS/MNHN)),2022