Portrait :
Chapeau 5 à 14 cm, hémisphérique puis convexe, mais
peu étalé à la fin. Marge épaisse, incurvée et excédante au début, puis
ondulée-lobée. Cuticule séparable, mince, sèche, feutrée, rouge carmin,
noircissant au frottement.
Tubes décurrents, longs de 2 à 5 mm, jaune vif,
séparables.
Pores petits au début, 1 mm de diamètre, arrondis
puis irréguliers, d’un jaune soutenu, rougeâtres par endroits, bleuissant au
toucher. Sporée brun olive.
Pied 4-8 1,5-3 cm, trapu, cylindracé, appointi à la
base, jaune vif au début puis se maculant de rouge carmin par la base, sous
forme de ponctuations ; réseau presque inexistant, se limitant à quelques
mailles jaunes ou orangées dans le haut du pied. Parfois cespiteux. Chair
épaisse, compacte, crème, mais vite rouge à l’extrême base du pied et sous la
cuticule, bleuissant dans le pied. Saveur douce et odeur acidulée faible.
Écologie : Le Bolet à tubes courts pousse sous
feuillus, principalement sous les châtaigniers (Castanea sativa) en
terrain acide, mais on peut le trouver sous chênes (Quercus spp.) dans
les forêts anciennes, sur sol plus neutre.
Répartition mondiale : Espèce rare, plus fréquente en
région collinéenne ou montagnarde, mais signalée en plaine comme en Bourgogne, en
Charente-Maritime. Cette espèce est certainement thermophile ; elle ne semble
pas encore pousser en plaine au nord de la Seine. Elle est signalée sur
l’ensemble du Bassin méditerranéen, de la Péninsule ibérique à la Turquie.
Confusions possibles : Ce bolet trapu est bien
caractérisé par ses tubes décurrents au début. Il peut être confondu avec ses
voisins Butyriboletus regius et B fuscoroseus (dont le pied présente un réseau),
mais ce dernier vient sur terrain calcaire.
Histoire :
Ce bolet fut initialement découvert par Maurice Barbier,
mycologue bourguignon qui l’observa entre 1899 et 1912 au bois de Bèze
(Côte-d’Or) et la dédié à ses deux « maîtres », Emile Boudier et
Emile Boirac (président de la Société de Côte-d’Or de l’époque). Longtemps
oubliée, elle a été retrouvée dans les années 1990 par les mycologues de la
région sur le même site. Entre temps, après avoir été assimilée par erreur à Boletus speciosus Frost (espèce
américaine), elle avait été redécrite sous le nom de Boletus spretus de la région de Montpellier par Paul Bertéa et
Alain Estadès, nom sous lequel elle est plus connue dans le sud de la France.
Bibliographie :
- Marchand A.,
Champignons du nord et du midi, tome 3, Bolétales et Aphyllophorales : 42, 1975
(sous le nom deBoletus speciosusFrost)
- http:
//www.mycodb.com/fiche.php?genre=Baorangia&espece=emileorum
- http: //www.mycocharentes.fr/pdf1/631%202608%201%20.pdf
- https: //redlist.info/iucn/species_view/632022
René Chalange(AdoniF),2023