Description
Ce bryozoaire arbustif se présente sous la forme d'une colonie formant un petit buisson dense de couleur beige-crème à blanche mesurant de 6 à 8 cm de long et jusque 3 à 4 cm de haut.
Détermination et espèces proches
Tricellaria inopinata fut longtemps confondue avec deux autres espèces de Tricellaria indo-pacifiques : T. occidentalis et T. porteri. L'identification requiert l'utilisation d'une loupe binoculaire. T. innopinata possède 3 à 19 zoïdes entre les entre-nœuds, T. occidentalis 3 à 5 et T. porteri 3 à 13. Chez T. inopinata, l'épine externe proximale des zoïdes est parfois bifide, alors qu'elle ne l'est jamais chez les deux autres espèces. Tricellaria inopinata possède une seule épine médiane dans l'angle entre les branches, alors que les deux autres espèces en ont deux. Chez T. inopinata, le scutum est très variable, alors qu'il ressemble plus à une spatule chez T. occidentalis, et a une forme de rein chez T. porteri.
Biologie-éthologie
Tricellaria inopinata est un filtreur suspensivore microphage qui se nourrit entre autres de diatomées (algues unicellulaires). Les cils des tentacules permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore, qui assure également les fonctions de respiration et de nettoyage de la colonie.
La croissance de la colonie se fait par reproduction asexuée (par bourgeonnement périphérique de nouveaux zoïdes) et sexuée, la colonie étant hermaphrodite. Les œufs fécondés donnent naissance à des larves pélagiques qui se dispersent pendant quelques heures avant de se fixer sur un substrat et se métamorphoser en zoïde.
Écologie et distribution
Espèce fixée, sessile, ou vagile (stade larvaire), T. inopinata peut se développer sur des substrats artificiels (ponton, quais, coques de navires, bouées) ou naturels et aussi en épiphyte d'autres bryozoaires, de mollusques, de spongiaires, de crustacés, de cnidaires, d'annélides, ou d'algues. T. inopinata vit à des profondeurs allant de 0 à 12 m, à des températures comprises entre 2 et 28°C et à des taux de salinité de 20 à 38 ppm, en zone subtidale, voire intertidale. Native de l'océan Pacifique, cette espèce a été observée en France pour la première fois en 2000 à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). On la retrouve actuellement sur les côtes de la mer Celtique (Trébeurden et Brest) en Manche (Le Havre), dans le Golfe de Gascogne du Nord (Morbihan) et en mer Méditerranée (Le Cap d'Agde, Le Grau du Roi).
Impact écologique
Lorsque
T. inopinata est très abondante, cette espèce peut supplanter les populations d'autre bryozoaire comme
Bugula stolonifera et
Bugula neritinai. Elle peut aussi se développer sur l'annélide polychète
Ficopomatus enigmaticus.
A. Lizé(UMS 2006 Patrimoine Naturel (AFB / CNRS / MNHN)),2020