Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR3100499
Compilation : 29/02/1996
Mise à jour : 30/06/2006
Appelation du site : Forêts de Desvres et de Boulogne et bocage prairial humide du Bas-Boulonnais
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Forêts caducifoliées | 90% |
Forêts de résineux | 5% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 2% |
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 1% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 1% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 1% |
Pelouses sèches, Steppes | 0% |
Cette boutonnière enserrée entre les cuesta crayeuses du Haut Boulonnais et formée essentiellement de terrains du Jurassique composée : - d'une entité herbagère bocagère typique issu du défrichement des forêts d'origine. - d'un vaste complexe boisé.
Cet ensemble forestier est représentatif des différentes potentialités forestières susceptibles de s’exprimer dans la fosse boulonnaise grâce à la mosaïque des affleurements géologiques du Crétacé ( craies marneuses du Cénomanien, argiles du Gault, sables et argiles du Wealdien, etc.) et du Jurassique (sables, grès et argiles du Kimmeridgien notamment). Cette diversité géologique et la topographie vallonnée du Bas Boulonnais sont à l’origine d’un réseau hydrographique superficiel extrêmement dense qui entaille les nombreuses assises affleurantes, dont le modelé complexe participe à l’originalité et à la diversité des végétations herbacées et de la flore, les divers habitats forestiers potentiels ne pouvant toutefois pas toujours s’exprimer de manière optimale du fait des plantations artificielles ou semi-artificielles occupant un certain nombre de parcelles. La Forêt Domaniale de Desvres La forêt de Desvres est remarquable par l’importance et la diversité des végétations acidiphiles associées aux buttes sableuses du Wealdien, même si une grande partie de ces végétations est actuellement occultée par des boisements de substitution. La plupart des communautés végétales existantes ou potentielles de ces buttes relèvent de la Directive Habitats : - Hêtraie-Chênaie acidiphile oligotrophe à Houx commun [Ilici aquifoliae-Fagetum sylvaticae] (Code Directive Habitats : 41.12 / Code Natura 2000 : 9120 ) ; - Hêtraie-Chênaie mésoacidicline à Oxalide oseille [Oxallo acetosellae-Fagetum sylvaticae] (Code Directive Habitats : 41.12 / Code Natura 2000 : 9120 ); - Hêtraie-Chênaie mésotrophe à Jacinthe des bois [Endymio non-scriptae-Fagetum sylvaticae] (Code Directive Habitats : 41.1322 / Code Natura 2000 : 9130 ); - Bétulaie à sphaignes et Osmonde royale [Sphagno palustris-Betuletum pubescentis] (Code Directive Habitats : 44.A1* / Code Natura 2000 : 91D1 ). A ces habitats forestiers sont associées des végétations herbacées intraforestières de grande valeur patrimoniale, notamment au niveau des layons herbeux humides à inondables. Ces communautés sont pour la plupart rares et menacées à l’échelle régionale ; un grand nombre relèvent de la Directive Habitats : - Lande hygrophile à Callune commune et Laîche à deux nervures [cf. Calluno vulgaris-Ericetum tetralicis] (Code Directive Habitats : 31.11 / Code Natura 2000 : 4010 ) ; - Moliniaie paratourbeuse [Junco acutiflori-Molinietum coeruleae] (Code Directive Habitats : 37.312 / Code Natura 2000 : 6410 ) ; - Végétation amphibie oligo-mésotrophe à Laîche déprimée et Agrostide des chiens [Carici demissae-Agrostietum caninae] (Code Directive Habitats : 37.312 / Code Natura 2000 : 6410 ) ; - Groupement amphibie à Jonc bulbeux et sphaignes [Littorelletalia uniflorae] (Code Directive Habitats : 22.11 x 22.31 / Code Natura 2000 : 3110 ). A cet ensemble de végétations à tendance acidiphile, il convient d’ajouter des types d’habitats forestiers hygrophiles établis sur des substrats plus riches en bases, occupant les fonds de vallons ou les flancs des versants. Ces communautés forestières sont inscrites à la Directive Habitats en tant qu’habitats prioritaires : - Aulnaie-Frênaie à laîches [Carici remotae-Fraxinetum excelsioris, race nord à subatlantique] (Code Directive Habitats : 44.31*/ Code Natura 2000 : 91E0) ; - Chênaie-Frênaie-Aulnaie à Laîche pendante [groupement original du Boulonnais relevant de l’Alnion incanae] (Code Directive Habitats : 44.3*/ Code Natura 2000 : 91E0) . La Forêt Domaniale de Boulogne-sur-mer Le trait marquant de la forêt de Boulogne est la densité des vallons encaissés à écoulement plus ou moins permanent. Les nombreuses ramifications des thalwegs sont à l’origine d’un maillage complexe de forêts-galeries, tout à fait exceptionnel à l’échelle de la région Nord/Pas-de-Calais. Ce réseau hydrographique permet l’expression, sur des linéaires importants, d’un habitat forestier prioritaire au titre de la Directive Habitats, à savoir l’Aulnaie-Frênaie à laîches [Carici remotae-Fraxinetum excelsioris, race nord à subatlantique]. La diversité des conditions écologiques (niveau d’engorgement des sols, géomorphologie) permet l’expression des différentes sous-associations connues et décrites [subass. caricetosum, chrysosplenietosum oppositifolii et cirsietosum oleracei] (Code Directive Habitats : 44.311, 44.312 et 44.313 / Code Natura 2000 : 91E0). De même qu’en forêt de Desvres, nous retrouvons des individus de Chênaie-Frênaie-Aulnaie à Laîche pendante [Alnion incanae] (Code Directive Habitats : 44.3*/ Code Natura 2000 : 91E0) . Les habitats forestiers associés aux buttes sableuses (hêtraies-chênaies, aulnaies-bétulaies à sphaignes et Osmonde royale) sont par contre moins bien développés qu’en forêt de Desvres et ont souffert de dégradations passées (boisements de substitution). Les potentialités existent toutefois, tant au niveau des communautés forestières qu’associées.
l'originalité de la plupart des communautés végétales, tant herbacées que forestières, est dépendante du maintien des écoulements et de l'engorgement saisonnier des substrats, sensibles aux perturbations trophiques lors de l'exploitation forestière : - Gestion conservatoire des layons forestiers herbeux d'intérêt patrimonial avec maintien de leur microtopographie fine (dépressions, ornières inondables, ...), à l'origine d'une grande diversité d'habitats à la flore et à la batrachofaune souvent riches et hébergeant des espèces rares. - Préservation des caractéristiques hydrauliques (chimisme, capacité, sens de circulation, ...) des différentes nappes superficielles et protection de la qualité des multiples sources et résurgences alimentant les ruisseaux au sein des bassins versants impliquant les massifs forestiers. - Préservation et restauration des conditions générales d'hydromorphie en excluant tout drainage et en limitant l'assèchement progressif des systèmes herbacés hygrophiles intraforestiers par le développement des végétations arbustives.