FR4301310 - Combe du Lac

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Juillet 2024.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR4301310

Compilation : 30/11/1995

Mise à jour : 11/06/2014

Appelation du site : Combe du Lac

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/12/1998
  • pSIC : dernière évolution : 31/12/1998
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 07/12/2004
  • ZSC : premier arrêté : 27/05/2009
  • ZSC : Dernier arrêté : 27/05/2009
Texte de référence
Arrêté de création du 27 mai 2009 portant décision du site Natura 2000 Combe du Lac (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 5,99528 (E 5º59'43'')
  • Latitude : 46,41056 (N 46º24'38'')
Superficie : 142 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 1 149 m.
  • Max : 1 240 m.
  • Moyenne : 1 186 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
DEPARTEMENT : Jura (100%)
COMMUNES : Lamoura, Prémanon.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 53%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 30%
Forêts caducifoliées 10%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 3%
Forêts de résineux 2%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 2%

Autres caractéristiques du site

Zone humide d'altitude caractéristique du massif jurassien encore très bien préservée.

Qualité et importance

Située à l’est de Lamoura, au pied de la forêt du Massacre, la combe du lac s'étend dans une dépression nord-est sud-ouest, longue d'une dizaine de kilomètres. Ce synclinal est limité par le bois du Gyps et l'accident de Morez ; sa topographie est marquée par une série de vallons herbus et de croupes boisées. Il est formé de matériel crétacé encombré de dépôts morainiques. Le lac de Lamoura situé à l’extrémité méridionale du synclinal, à 1156 m d’altitude, est le plus haut du Jura. Il est alimenté par de petits ruisseaux dont le bief Froid. Aux deux extrémités du lac, des gouffres servent d’exutoires à ces eaux de surface qui se perdent ;  elles résurgent dans la vallée du Flumen en amont de Saint-Claude. Le fond de ce synclinal, relativement étroit, est occupé par sept tourbières séparées par des prairies humides. 

Le lac de Lamoura présente une diversification de la flore aquatique assez remarquable avec le développement de Chara major (algue fixée sur les fonds formant une prairie inondée), la présence du potamot allongé et d’une libellule rarissime en France, présente dans deux sites en Franche-Comté : la leucchorine à front blanc. Il développe, à son extrémité nord, un petit bas-marais boisé d'épicéas, de bouleaux et de pins à crochets. Le brochet est un des poissons caractéristiques du lac tandis que la truite commune est présente dans les ruisseaux afférents du lac. Sa présence avec celle de la grenouille rousse complète la qualité biologique du site.

7 zones plus ou moins tourbeuses ont été localisées sur l'ensemble de la combe. 

La tourbière de la Combe du Lac se compose d'une tourbière acide centrale ("la seigne") remarquable par la présence du lycopodium des lieux inondés, de la droséra à feuilles rondes et de la grassettte commune. La seigne est entourée par une zone boisée à base d'épicéa, elle-même bordée à l'est par un groupement montagnard à hautes herbes (mégaphorbiaie).

La tourbière "Devant l'Abbaye" : le centre de la tourbière est couvert par une seigne à scirpe cespiteux bordée dans sa partie orientale par un bas marais avec laîche des bourbiers, laîche à long rhizome et primevère farineuse, en contact, à l'est, avec une moliniaie. L'ensemble est enchâssé dans une mégaphorbiaie. A proximité un bois à base d'épicéa et bouleau abrite la rare racine de corail. La partie septentrionale de la tourbière se distingue par la présence d'un fourré à saule à cinq étamines.

La tourbière "Sous l'Inversi" : Le centre de la tourbière est occupée par un bas marais (présence de la laîche des bourbiers, du lycopode des lieux inondés et du calla des marais) bordé au nord-est par une petite mégaphorbiaie. Une pessière constitue une frange régulière autour de la tourbière avec la présence notable de la camarine noire; le contact avec le pré se fait par une moliniaie*.

A la tourbière du Boulu, la seigne, occupant le centre de la tourbière, est riche de la présence du lycopode des lieux inondés et de la laîche des bourbiers. La partie septentrionale a été exploitée depuis longtemps et même occasionnellement jusqu'à une date récente (seconde guerre mondiale) ; ces anciennes fosses d'exploitation, enchâssées dans une pessière à sphaignes, abritent le calla des marais. Le contact entre la pessière et le pré se fait par une moliniaie.

La tourbière "Sous la Roche" est occupée par une seigne abritant le lycopode des lieux inondés, la droséra à feuilles rondes, l'andromède, les laîches étoile des marais et des bourbiers. La partie méridionale est constituée par d'anciennes fosses d'exploitation avec présence ponctuelle du calla des marais ainsi que des radeaux à laîches des bourbiers et à long rhizome. Notons, dans la pessière, la présence de la camarine noire.

A la tourbière du Bief Froid la partie centrale de la seigne abrite une belle zone à scheuchzérie des marais avec présence des laîches étoile des marais et des bourbiers. Au sud-ouest et au nord-est de la tourbière bombée, d'anciennes fosses d'exploitation hébergent le calla des marais ainsi que des radeaux à laîche des bourbiers et laîche à long rhizome.

Dans la tourbière du Grand Boulu la partie nord de la moliniaie, pâturée, abrite l' épilobe à feuille d'alsine, l'épilobe à feuilles de mouron et la grassette à grandes fleurs. Une pessière, creusée de dolines, constitue la frange méridionale de la zone, remarquable par une station abyssale* de streptope à feuilles embrassantes.

Entre ces tourbières, des prairies à trolle et molinie assurent la transition avec les pâtures et prés fauchés limitrophes.

Vulnérabilité

Le site présente encore un bon état de conservation. Parmi les menaces recensées, il faut retenir :

- la présence d'une pression touristique importante, les installations se situant à proximité ;
- l'imbrication des tourbières et des prairies utilisées pour la fauche ou le pacage,
- le maintien de la qualité des eaux et des habitats aquatiques.