"Habitats, fauna, flora" directive site
Reference database: Juillet 2024
Annual update of the list SCI - publication in the OJ EU : 02/02/2024 (from the database: 02/02/2024).
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Site code : FR4301313
Compilation : 30/11/1995
Updated : 10/02/2015
Site name : Grandvaux
Designation dates :
Habitat classes | Cover |
---|---|
Pelouses sèches, Steppes | 36% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 35% |
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 10% |
Forêts mixtes | 7% |
Prairies ameliorées | 6% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 4% |
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) | 1% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 1% |
Secteur caractéristique du Jura français avec un paysage de pessières et hêtraies sapinières couvrant les reliefs accentués, de pelouses, prairies et marais occupant les dépressions. La partie sud du site "Nord du Grandvaux" (FR 4301314) est rattachée à ce site.
Le Grandvaux, vaste étendue déprimée et marquée par l'érosion et les accumulations glaciaires, comprend un remarquable ensemble de milieux humides (lacs, tourbières et prairies humides) auxquels se juxtaposent pelouses et prairies montagnardes. Le site présente dix zones humides d'un grand intérêt scientifique et écologique. Au sud, se localisent le lac de l'Abbaye, le petit lac et les zones humides des Perrets et des Bez, la tourbière des Mussillons, la zone humide de Chaux-des-Prés, le lac et marais des Brenets, et la Tourbière de Saint-Pierre. Dans la partie nord du site, sont situés la grande tourbière du Pont de Lemme, la source de la Lemme, le lac et la tourbière de Fort-du-Plasne et le lac à la Dame. Parmi les habitats naturels d'intérêt communautaire rencontrés sur ces secteurs humides, on distingue plusieurs types de tourbières, correspondant chacune à un stade d'évolution du milieu. A l'origine - il y a 18 000 ans environ - les glaciers se sont retirés de la région et ont laissé place à des cuvettes imperméabilisées remplies d'eau. Progressivement, ces plans d'eau se sont comblés et ont favorisé la formation de bas-marais alcalin, il y a 6 000 ans. Celui-ci finit par évoluer jusqu'à l'assèchement et l'installation de ligneux. Il est rare que cette tourbière bombée colonise tout le bas-marais alcalin, on parle alors de tourbière mixte. Un marais de transition très humide et riche en espèces se développe fréquemment au contact du bas-marais alcalin et du haut-marais. Les lacs, bien souvent bordés par les précédents habitats, constituent eux aussi des milieux intéressants. Parmi eux, on distingue les eaux oligo-mésotrophes calcaires et les lacs dystrophes. Le plus grand, le lac de l'Abbaye, d'une superficie de 80 ha occupe une dépression orientée nord-est, sud-ouest.Ses eaux oligo-mésotrophes sont de qualité biologique moyenne en raison de la nature tourbeuse des fonds et par suite d'apports excédentaires d'effluents. Les mégaphorbiaies assurent souvent la liaison spatiale entre, d'un côté, ces zones humides telles que tourbières, marais et lacs, et de l'autre, prairies pâturées ou de fauche, et quelques bois hygrophiles, par exemple autour du Lac à la Dame. Ces milieux humides abritent un important cortège d'espèces végétales remarquables. Parmi elles, plusieurs bénéficient d'une protection nationale ou sont protégées au niveau régional. Parmi eux, serait présent le Drepanoclade brillant, protégé au niveau européen. Le site présente également d'autres types d'habitats d'intérêt communautaire tels que les prairies de fauche et les pelouses sèches montagnardes. Ces différents habitats, humides ou plus secs, abritent une faune diversifiée. Parmi les insectes, deux espèces au moins sont d'intérêt communautaire : la Leuccorhine à gros thorax, libellule étroitement liée aux plans d'eau oligotrophes, se métamorphose au printemps et vole, aux Douillons, en compagnie de l'Agrion hasté, autre libellule spécialiste des eaux tourbeuses. Le papillon Apollon était, en 1999, signalé sur plusieurs des pâturages du Grandvaux. Son maintien sur le secteur est à confirmer. L'avifaune et les chiroptères dépendant directement de ces deux derniers groupes pour leur alimentation sont sans nul doute très diversifiés sur le site, mais encore mal connus. Ainsi la nidification du Martin-pêcheur demande à être confirmée.
Parmi les menaces, les points de vulnérabilités et les principaux enjeux ayant trait à la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore du Grandvaux, il convient de retenir : - un risque de modification de pratiques agricoles conduisant à l'abandon de certaines surfaces (déprise avec boisement induit) et à l'intensification d'autres secteurs, - la nécessaire maîtrise de la qualité des eaux d'autant que le lac de l'Abbaye est utilisé pour l'alimentation en eau potable, - d'anciens travaux sur les zones de marais, tourbières et ruisseaux.