"Habitats, fauna, flora" directive site
Reference database: Juillet 2024
Annual update of the list SCI - publication in the OJ EU : 02/02/2024 (from the database: 02/02/2024).
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Site code : FR4301318
Compilation : 31/12/2005
Updated : 31/03/2012
Site name : Massif de la Serre
Designation dates :
Habitat classes | Cover |
---|---|
Forêts caducifoliées | 50% |
Forêts de résineux | 15% |
Forêts mixtes | 10% |
Prairies ameliorées | 5% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 5% |
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) | 5% |
Pelouses sèches, Steppes | 3% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 3% |
Autres terres arables | 2% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 1% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 1% |
Forêts - Habitats rocheux - Formations herbacées naturelles et semi-naturelles
La forêt de la Serre se situe au nord-est de Dole et couvre un massif original : c'est le seul grand affleurement de socle cristallin dans le Jura. Il se présente comme une butte (horst) allongée du nord-est vers le sud-ouest et qui a gardé une grande partie de sa couverture sédimentaire. Ces terrains sédimentaires couvrent localement le socle cristallin (conglomérats d'argiles et grès d'âge primaire, grés, argiles du Trias) et les rebords de la butte. L'altitude oscille généralement entre 300 et 350 m, les points hauts étant inférieurs à 400 m. Les terrains cristallins et gréseux supportent une végétation acidiphile* qui forme un contraste avec le rebord de la butte et les vallées calcaires de l'Ognon au nord et du Doubs au sud où la végétation est calcicole*. La forêt couvre en majeure partie ce massif et la zone est occupée par : - des chênaies sessiliflores acidiphiles pauvres en espèces, établies sur sols acides superficiels, rocailleux ou sableux. Dans la forêt de la Serre, elles sont bien typées et couvrent de grandes surfaces. Sur plusieurs secteurs, des boisements résineux leur ont été substitués pour améliorer la rentabilité. Sur la partie sommitale, se développe une chênaie sessiliflore hyperacidiphile* à tendance xérophile*. Cette tendance confère au groupement un aspect encore plus clairsemé ; - des chênaies-charmaies à Stellaire holostée qui sont des formations acidiclines* se confinent dans les bas de versant et les fonds de vallon ; - des hêtraies acidiphiles* à Luzule blanchâtre, habitat forestier d'intérêt communautaire ; - en bordure de ruisseaux, les conditions stationnelles permettent la venue d'aulnaies à sphaignes rares en basse altitude où l'on observe l'Osmonde royale, typique des sols acides engorgés ; - des aulnaies marécageuses. A l'intérieur de cette forêt, plusieurs stations particulières méritent d'être mentionnées : - stations botaniques saxicoles* avec de nombreux rochers à Asplenium septentrio-nale ; - tourbière à sphaigne (très rare en plaine) aux prés du Girard actuellement plantée de résineux ; - clairières où fut exploité le sable, et où se localisent à présent quelques mares. En périphérie du massif de la Serre se situent des pelouses mésophiles* calcicoles* (Chevigny, Rainans, Amange,…). Leur intérêt patrimonial est élevé avec la présence de plusieurs espèces végétales protégées (Trèfle strié, Ophrys abeille) comme sur la pelouse du Routeau, à Brans. A Malange-Vriange, une pelouse sur marne abrite plusieurs espèces originales dont le Spiranthe d'été, protégé au niveau national. Là, le sol est soumis à des contrastes hydriques importants (teneur en eau très variable selon les saisons) et les espèces présentes doivent supporter des périodes de sécheresse et d'engorgement. Au delà des groupements végétaux et des espèces de flore, ces milieux abritent également une faune remarquable : Les anciennes petites sablières artisanales ayant donné naissance à des mares, situées au sommet et au centre de la forêt, ont un rôle écologique remarquable ; elles abritent 11 des 15 espèces d'amphibiens* présentes en Franche-Comté et les 4 espèces de tritons de la région, fait relativement exceptionnel. Le ruisseau du Bois à Brans héberge une population d'Ecrevisse à pieds blancs de forte densité. En plus de leur intérêt herpétologique*, forêt et pelouses abritent une intéressante avifaune* nicheuse d'intérêt communautaire. Le Martin-pêcheur d'Europe est présent le long des cours d'eau. Divers pics, tels que le Pic mar ou le Pic noir bénéficient, pour leur alimentation, de la richesse entomologique* du milieu forestier. L'Engoulevent d'Europe est également présent sur les zones ouvertes du site, telles que les coupes forestières, ou les pelouses. Ces dernières abritent d'autres espèces caractéristiques des milieux ouverts à semi-ouverts ; l'Alouette lulu qui niche à terre, sous un arbuste et se nourrit d'insectes prélevés au sol, ou encore la Pie-Grièche écorcheur, qui chasse criquets, sauterelles, et même campagnols, à partir de perchoirs divers lui servant de poste d'affût. Enfin, la forêt de la Serre et les prairies bocagères périphériques sont les terrains de chasse de plusieurs colonies de chauves-souris. Deux colonies de Grand rhinolophe et de Murin à oreilles échancrées se reproduisent dans l'ancien château d'Amange et dans le village de Menotey. Deux colonies de mise bas de Petit rhinolophe sont suivies dans les villages de Moissey et Offlanges. D'autres espèces de chauves-souris utilisent le massif de la Serre comme terrain de chasse pour se nourrir d'insectes. Pour mémoire, nous citerons le Murin de Bechstein, le Grand murin et le Minioptère de Schreibers. Les individus chassant de ces deux dernières espèces proviennent de la colonie de reproduction située dans l'ancienne mine d'Ougney-Vitreux, déjà proposée comme site Natura 2000
Les objectifs de gestion et les moyens de préservation découlent de la sensibilité particulière des milieux naturels et des atteintes observées. Sur l'ensemble du site, plusieurs objectifs se dégagent. Les moyens et actions permettant de les atteindre devront faire l'objet d'une définition au niveau local sur les thèmes qui suivent. Parmi les menaces, les points de vulnérabilités et les principaux enjeux ayant trait à la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore du Massif de la Serre, il convient de retenir les suivants : - la disparition des formations forestières peu productives, séchardes sur sols squelettiques et humides en fond de vallons, de la chênaie xéro-acidiphile sommitale et des aulnaies à sphaignes bordant les ruisseaux, - la diminution des espaces de quiétude pour la faune, - la régression des arbres sénescents ou à cavités et de la proportion de bois morts, - la réduction de la diversité des peuplements en nature et en structure - la disparition des milieux naturels non boisés inclus au sein des massifs forestiers (ruisseaux, mardelles forestières, steppe, pelouses, affleurements rocheux), - la dégradation de l'intégrité physique et la qualité des ruisseaux et des eaux, notamment dans les secteurs à écrevisses à pieds blancs, - la fermeture totale des landes fermées, - l'embroussaillement des pelouses et leur fertilisation, - la disparition des mares, - la présence de poissons indésirables dans les mares (poissons chats), - la disparition de l'ancienne tourbière du pré du Girard, - l'altération des habitats indispensables aux espèces de chiroptères qui constituent l'intérêt du site Natura 2000.