FR4301345 - Réseau de cavités à Rhinolophes de la région de Vesoul (4 cavités)

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Juillet 2024.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR4301345

Compilation : 30/11/1995

Mise à jour : 27/05/2014

Appelation du site : Réseau de cavités à Rhinolophes de la région de Vesoul (4 cavités)

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/07/2003
  • pSIC : dernière évolution : 11/12/2020
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 16/02/2022
  • ZSC : premier arrêté : 24/02/2015
  • ZSC : Dernier arrêté : 07/02/2022
Texte de référence
Arrêté de création du 07 février 2022 portant décision du site Natura 2000 Réseau de cavités à Rhinolophes de la région de Vesoul (4 cavités) (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 6,12833 (E 6º07'41'')
  • Latitude : 47,59250 (N 47º35'33'')
Superficie : 13 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 264 m.
  • Max : 405 m.
  • Moyenne : 372 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
DEPARTEMENT : Haute-Saône (100%)
COMMUNES : Calmoutier, Vellefaux, Échenoz-la-Méline.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Forêts caducifoliées 99%
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente 1%

Autres caractéristiques du site

Le sites est caractérisé par ses habitats souterrains : grotte naturelles, ancienne mines.

Qualité et importance

Région karstique par excellence, la Franche-Comté est très riche en habitats souterrains. Néanmoins, la complexité des dispositions tectoniques du matériel (plis, failles), la relative jeunesse de la karstification (qui pour l’essentiel daterait de l’ère quaternaire), expliqueraient l’absence de grands réseaux souterrains comme il en existe ailleurs en France (Vercors, Pyrénées, Causses,...). 

Qu’ils soient grottes naturelles, anciennes mines ou zones de fissure du karst*, les habitats souterrains présentent toujours les mêmes caractéristiques : obscurité et donc absence de photopériode, variations de température atténuées, hygrométrie proche de la saturation et quantité de nourriture habituellement faible.

L’intérêt patrimonial des grottes réside surtout dans leur faune extrêmement originale et spécialisée. Le groupe zoologique le mieux connu est celui des chiroptères (ou chauves-souris) avec 26 espèces dénombrées dans la région (29 en France, 30 en Europe), ce qui place la Franche-Comté parmi les régions les plus riches de France. Toutes bien sûr ne sont pas cavernicoles, mais un certain nombre passent une partie ou la totalité de leur cycle biologique sous terre : hibernation, reproduction ou transit.

En dehors des mammifères, deux autres groupes dominent en nombre d’espèces les habitats souterrains : les crustacés, qui colonisent principalement les eaux souterraines, et les insectes (coléoptères surtout). De minuscules mollusques, des araignées, des pseudoscorpions et autres diplopodes complètent la liste des invertébrés cavernicoles, dont certains figurent sur la liste des espèces animales protégées en France.

Ayant eu à subir d’importantes glaciations et d’âge relativement récent, le système karstique franc-comtois ne dispose pas d’une grande richesse en invertébrés cavernicoles comparativement à des régions calcaires plus méridionales (Vercors par exemple). De plus, en raison d’une extrême spécialisation écologique, la conquête de nouveaux systèmes souterrains par les espèces cavernicoles demeure extrêmement lente.

La connaissance de la macro-faune cavernicole franc-comtoise demeure pour l’instant encore très fragmentaire et il est nécessaire de disposer d’études complémentaires pour estimer les effectifs, les espèces et leurs habitats.

Le rôle écologique des grottes est essentiellement d’ordre patrimonial et scientifique. Les cavernicoles représentent les archives zoologiques de la planète pour un certain nombre d’invertébrés, sans équivalent ailleurs : ce sont de véritables fossiles vivants. Certaines espèces ont disparu de la surface de la terre depuis 140 millions d’années et leurs descendants survivent dans des conditions de stabilité environnementale. Ces animaux étant fragiles, ils sont de bons indicateurs de la qualité générale de l’environnement.

La région vésulienne est caractérisée dans son ensemble par une structure tabulaire. Le plateau calcaire au sud-est de Vesoul repose sur des formations du Jurassique supérieur alors que l’agglomération de Vesoul et la partie nord appartienne à la corniche médio-jurassique qui repose sur des marnes plus anciennes d'âge géologique Lias. Cette couverture calcaire favorise le drainage karstique* et la formation de cavités souterraines.

Comme ces cavités karstiques*, les galeries d’anciennes mines offrent des conditions de vie particulières : obscurité permanente, humidité et température beaucoup moins variables qu’en surface et qui conviennent aux chiroptères (chauves-souris).

Les 3 sites inclus au sein du réseau Natura 2000 de cavités à Rhinolophe pour la région de Vesoul constituent une trame d’unités complémentaires. Elles sont environnées par plusieurs sites satellites utilisés pour le transit mais également pour l’hibernation :

•	La grotte de la Baume à Echenoz-la-Méline est une cavité naturelle située à proximité de la ville de Vesoul. C’est un site d’hibernation important pour le Grand Rhinolophe avec des effectifs moyens d’une cinquantaine d’individus, et pour le Petit Rhinolophe avec des effectifs moyens d’une quinzaine d’individus. Cette cavité fait également partie du réseau de sites accueillant régulièrement le Minioptère de Schreibers et présente un très fort intérêt national : en automne, lors de leur période de transit plusieurs centaines de Minioptères de Schreibers y séjournent.

•	La cavité de Calmoutier est une ancienne mine de fer située au nord. Elle est utilisée par le Petit Rhinolophe et le Grand Rhinolophe. Fonctionnant sur le principe des vases communicant avec la Grotte de l’Eglise de Combe l’Epine, ce site accueille aussi 3 autres espèces d’intérêt communautaires figurant en annexe II de la Directive Habitat Faune Flore.

•	La mine de Vellefaux sert de site de transit et d’hibernation notamment pour le Grand Rhinolophe et le Petit Rhinolophe, constituant un gîte satellite proche des principales cavités. En tout, 7 espèces de chiroptères d’intérêt communautaires figurant en annexe II de la Directive Habitat Faune Flore fréquentent ce site.

Vulnérabilité

Dérangement et modification des sites d’alimentation sont deux facteurs prépondérants dans le fonctionnement et le maintien des populations de chauves-souris. L’agriculture peu intensive des plateaux vésuliens, riches en réseaux bocagers, en pelouses et prairies maigres, associée à la faible densité des infrastructures routières sont des éléments très favorables à la richesse du peuplement du site.

Le dérangement est assez important dans les cavités proches des grandes agglomérations, comme à la mine de Vellefaux.

POLITIQUE DE PRESERVATION ACTUELLE

Parmi les mesures de gestion et de préservation engagées, signalons la protection réglementaire (arrêté de protection de biotope ou réserve naturelle volontaire) de l’ensemble de ces sites. Sur le secteur géographique, une opération locale agriculture-environnement est de nature à conserver les milieux de qualité (pelouses) dont dépendent ces espèces.

Enfin l’importance de ces sites a été prise en compte dans la conception du schéma routier autour de Vesoul et dans  le cadre de l’exploitation de carrière en roche dure.

Ces accords, en poursuivant les objectifs ci-dessous, sont de nature à répondre complètement à des objectifs de préservation exprimés dans Natura 2000.