"Birds" directive site
Reference database: Juillet 2024
Type : A (ZPS)
Site code : FR4310112
Compilation : 31/01/1999
Updated : 16/06/2014
Site name : Vallées du Drugeon et du Haut-Doubs
Designation dates :
Habitat classes | Cover |
---|---|
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 42% |
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 28% |
Forêts caducifoliées | 11% |
Forêts de résineux | 4% |
Pelouses sèches, Steppes | 3% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 3% |
Forêts mixtes | 2% |
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) | 1% |
Prairies ameliorées | 1% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 1% |
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana | 0% |
Autres terres arables | 0% |
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente | 0% |
Ce site est caractérisé par ses marais, ses tourbières, ses cluses et ses falaises.
La vallée du Drugeon occupe une large cuvette, orientée sud-ouest/nord-est qui débouche sur la ville de Pontarlier, dans le massif du Jura. Le Drugeon occupe le thalweg sur 32 km, de sa source dans les marais de Malpas et de Vaux-en-Chantegrue, à sa confluence avec le Doubs, à Tout-Vent, au nord de Pontarlier. De nombreux ruisseaux et sources jalonnent son cours. La vallée repose sur des dépôts glaciaires où alternent des couches plus ou moins imperméables, abandonnées en mosaïque au terme des glaciations (-15000 ans) et colonisées par une végétation diversifiée. Considéré dans son ensemble, ce site constitue une unité écologique de valeur exceptionnelle dont les milieux, juxtaposés en mosaïque, se complètent, de la pelouse sèche au marais alcalin et à la tourbière. A partir de Vaux-et-Chantegrue, le Drugeon emprunte une cluse relativement étroite où les formations végétales de type mégaphorbiaie (formation de hautes herbes installée sur sol humide et riche) et saulaie sont abondantes. Au sud-ouest, elles viennent toucher un vaste complexe où les tourbières, à tous les stades d’évolution, sont largement représentées en raison de la faible influence des eaux de ruissellement. Au nord, le système de bas-marais est dominant, sous l’influence des inondations du Drugeon et des afférences latérales (sources descendant du Laveron) ; quelques tourbières ont pu se former en rive gauche et dans certains secteurs isolés. Les boisements correspondent aux groupements végétaux dominés par une strate arborée, spontanée ou plantée. La pessière (forêt à épicéa) et la bétulaie (forêt de bouleaux) sur tourbe s'installent en ceinture externe des tourbières. La saulaie se développe au sein des cariçaies lors d'un abaissement de nappe et aux abords du Drugeon dont elle souligne le cours de façon discontinue. La hêtraie-sapinière, forêt mixte montagnarde, occupe de vastes superficies sur le bassin versant et laisse place, notamment sur le coteau dominant le lac de l'Entonnoir, à la Feuillée, à une forêt de pente caractéristique de l'étage montagnard : la hêtraie à dentaire. La densité en rapaces nicheurs est y très élevée. Le bassin du Drugeon constitue un complexe écologique de très grande valeur ; on y recense en effet une flore exceptionnelle (32 espèces protégées) et une faune remarquable pour la France (114 vertébrés et 10 invertébrés protégés). Les oiseaux, en particulier, profitent de la diversité des habitats, de leur agencement parfois complexe pour y nicher ou réaliser une halte migratoire (125 espèces observées régulièrement et 85 observées plus rarement). Les vallées du Haut-Doubs regroupe les secteurs de la Cluse et Mijoux et le lac et tourbières de Malpas, les près Partot et le bief Belin. Le village de la Cluse et Mijoux est situé au sein d'une cluse complexe. Ainsi, les voies de communication utilisent à la fois un val (d’Oye-et-Pallet au pont des Rosiers), l’accident de Pontarlier (au niveau du pont des Rosiers) et une demi cluse (un ruz) entre le Château de Joux et le fort du Larmont. Au-delà de ce relief spectaculaire et caractéristique de la géologie jurassienne, le site regroupe plusieurs milieux naturels intéressants liés à la géomorphologie locale : la vallée du Doubs présente des tourbières et des prés humides s’observant de part et d'autre du château de Joux alors que les falaises et versants environnants sont colonisés par des groupements végétaux caractéristiques (forêts et pelouses). Les falaises et corniches de la Cluse, regroupent les conditions nécessaires à la mise en place de pelouses sèches submontagnardes à montagnardes. Les pelouses sèches peuvent être considérées comme de véritables “points chauds” de biodiversité car servant de refuge pour une flore et une faune adaptées aux conditions particulières qui définissent ces milieux (sécheresse chronique, exposition, toxicité du calcium, instabilité du substrat,...). La structure en mosaïque de certaines pelouses constitue également une originalité paysagère ; cette structure permet à de nombreuses espèces animales (insectes, reptiles, mammifères, oiseaux) d’y trouver “gîte et couvert”. Les falaises sont de bons sites de nidification pour de nombreuses espèces d'oiseaux protégés (faucon pèlerin, hibou grand duc...). Ce secteur est également riche du lac de Malpas, de sa tourbière, de celle des Prés-Partot des Bief Belin et Malpas. Situé à l’ouest du lac de Saint-Point, il appartient à un synclinal qui s’étend entre La Planée et Malpas. Celui-ci est limité, à l’ouest par la Montagne du Laveron et, à l’est, par un petit anticlinal où s’est installé le bois du Chablay. Le synclinal, dont le sous-sol est calcaire, est encombré par des alluvions d’origine glaciaires et fluvioglaciaires où se sont installés des milieux humides (lac, tourbières,...). Le réseau de surface se dirige vers le nord-est par le Bief de Malpas et vers le sud-ouest par le Bief Belin.
Le bassin du Drugeon a fait, par le passé, l’objet d’atteintes graves (correction de la rivière, drainage, extraction de sable, plantations...) ayant pour effet une érosion progressive de cette richesse biologique. En mettant en œuvre un programme LIFE «Sauvegarde de la richesse biologique de la vallée du Drugeon», le Syndicat intercommunal du Plateau de Frasne a engagé : - la renaturation du Drugeon et de ses afférences visant à restaurer son intérêt biologique et restituer au bassin sa capacité de rétention en eau ; - la remise en état de tourbières et marais dégradés de même que la mise en place d’une gestion sur ces zones humides ; - une meilleure maitrise foncière des zones humides couplée à la protection des milieux naturels d’intérêt majeur ; - un programme de réduction de la pollution des eaux grâce à l’assainissement des eaux usées domestiques des différents villages de la vallée et la mise aux normes des bâtiments d’élevage ; - l’application de pratiques agricoles respec-tueuses des milieux naturels (opération locale agri-environnement) ; - une sensibilisation des habitants et des acteurs socio-professionnels. Cette opération a eu un effet d’entraînement particulièrement intéressant pour la protection de l’environnement mais également pour une appropriation locale. Ce programme, jugé exemplaire, satisfait complètement aux objectifs de préservation poursuivis dans Natura 2000. Sur le secteur de la Cluse et Mijoux, malgré quelques extractions anciennes de tourbe, quelques drainages et l’artificialisation d’un tronçon de la Morte (affluent du Doubs) l'état de conservation de cet ensemble reste exceptionnel et les atteintes demeurent faibles. Il est à noter enfin que quelques secteurs bénéficient d’une protection réglementaire du type arrêté de protection de biotope. Il s’agit des falaises du Larmont et du Fort de Joux, des falaises de la Fauconnière, de la Roche Sarrasine et de l’anse de Fraichelin. Une gestion du lac de Malpas à des fins piscicoles peut constituer à terme un obstacle au développement normal du radeau et de la tourbière, l'un et l'autre de ces 2 objectifs générant une richesse biologique spécifique et intéressante. Quel que soit l'objectif de gestion retenu, la maitrise de la qualité des eaux doit être assurée. Le maintien de la qualité des eaux courantes doit être assuré de même que localement certaines réhabilitations doivent pouvoir intervenir. Une relative intensification des prairies de fauche et des prairies pâturées reste à craindre. Certaines tourbières du secteur de Malpas ont fait l'objet d'atteintes par le passé ; de ce fait, elles doivent être restaurées.