"Habitats, fauna, flora" directive site
Reference database: Juillet 2024
Annual update of the list SCI - publication in the OJ EU : 02/02/2024 (from the database: 02/02/2024).
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Site code : FR7200770
Compilation : 30/11/1995
Updated : 13/05/2020
Site name : Parc boisé du Château de Pau
Designation dates :
Habitat classes | Cover |
---|---|
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) | 95% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 5% |
L’espace boisé du parc du château de Pau est largement dominé par le Hêtre (Fagus sylvatica) sur le versant nord. Il est accompagné par diverses espèces de feuillus comme le Chêne pédonculé (Quercus robur), l’Erable champêtre (Acer campestre), l’Erable sycomore (Acer pseudoplatanus)… La hêtraie du versant nord est relativement homogène, avec des classes assez uniformes, jeunes et souvent monospécifiques ; de rares vieux sujets composés quasi-exclusivement de Chêne pédonculé se trouvent encore dans cette partie, reliques du peuplement arboré du siècle dernier. Le versant sud offre quant à lui un peuplement plus hétérogène, varié et âgé sous la forme d’une vieille futaie majoritairement constituée du Chêne pédonculé sur pente ou en linéaire discontinu le long de l’allée du Roi. Le versant sud abrite ainsi de très vieux chênes au port rectiligne, massifs et dont les cimes dépassent très régulièrement les 25 m de haut. De vieux hêtres sont également présents mais plus localisés. Sur la crête, (de part et d’autre de l’allée du Roi), le Chêne pédonculé constitue toujours l’essence la plus âgée et la plus haute mais de manière beaucoup plus ponctuelle (en linéaire). Les enjeux de conservation du site Natura 2000 imposent au gestionnaire de concilier les objectifs d’accueil du public, de conservation du patrimoine historique et esthétique, et le maintien, voire l’amélioration de la richesse biologique de ce par forestier en préservant les vieux arbres à cavités, habitats favorables à 3 espèces d’insectes saproxyliques d’intérêt communautaire (Grand Capricorne, Lucane cerf-volant et Pique-prune).
Les dernières prospections réalisées (2019), ont permis de collecter des données de présence de Grand Capricorne, de Lucane cerf-volant et de Pique-prune. Les deux premières sont des espèces encore communes dans le sud-ouest. Une synthèse nationale réalisée en 2005 ne laissait cependant apparaître que 11 zones occupées par le Pique-prune en Pyrénées-Atlantiques (Tauzin, 2005). Même si la répartition du Pique-prune est certainement sous-évaluée en raison de la complexité de sa recherche, ses exigences écologiques l’amènent à une raréfaction en raison de la suppression de son habitat et son faible renouvellement. Sur le site, plus d’une soixantaine d’arbres présentent des cavités de nature diverses (trous de pic, gélivures, carries, blessures, trous d’émergence d’insectes…). Les trous ayant pour origine les pics (35 %) sont dans la très grande majorité des cas peu profonds et sans terreau, non favorables à ce jour mais qui constituent sur le long terme un potentiel d’accueil à préserver.
La situation sur le boisement du parc du château de Pau peut être qualifiée de préoccupante pour les espèces saproxylophages, en particulier pour un taxon aussi exigeant que le Pique-prune. Depuis les années 90, plusieurs opérations de coupes d’arbres, d’étêtage et d’élagage ont été réalisées au sein du boisement. Un certain nombre de ces prélèvements résultent de tempêtes successives, d’autres d’interventions de mise en sécurité et d’autres de l’exploitation sylvicole. La grande majorité des arbres abattus étaient des arbres anciens et abîmés ou morts sur pied, qui constituaient des habitats favorables ou occupés par le Lucane cerf-volant, le Grand Capricorne et le Pique-prune. La disponibilité en arbres favorables pour une espèce aussi exigeante que le Pique-prune est très faible aujourd’hui. Pour le Grand Capricorne et pour le Lucane cerf-volant, leurs exigences écologiques, que l’on peut qualifier de ‘’modérées’’ et la disponibilité en chênes permet le maintien de ces deux espèces dans un bon état de conservation à moyen terme. Enfin, la capacité de dispersion d’une espèce telle que le Pique-Prune est faible. Au regard de la situation du boisement du parc du château de Pau vis à vis des continuités écologiques, son isolement apparaît important du fait notamment de son insertion dans un tissu urbain dense. Aussi la dispersion possible et surtout l’arrivée d’individus de ''l’extérieur'' reste extrêmement difficile.