"Habitats, fauna, flora" directive site
Reference database: Juillet 2024
Annual update of the list SCI - publication in the OJ EU : 02/02/2024 (from the database: 02/02/2024).
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Site code : FR8201723
Compilation : 31/12/1995
Updated : 04/05/2017
Site name : Plateau Gavot
Designation dates :
Habitat classes | Cover |
---|---|
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 60% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 30% |
Forêts mixtes | 3% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 3% |
Forêts de résineux | 2% |
Forêts caducifoliées | 2% |
Le Pays de Gavot accueille 80 zones humides, dont 38 d'intérêt communautaire, de 1 à 25 ha formant une mosaïque et occupant 10% du territoire. Les zones humides du Pays de Gavot regroupent la plupart des types de milieux humides existant dans les Alpes du Nord : de l'eau libre à l'écosystème climax. 85% des zones humides sont des marais et tourbières : Le bas marais alcalin à Schoenus ferrugineus est particulièrement bien représenté. Les tourbières de transitions à Carex lasiocarpa , Carex limosa, Rhyncospora sont très typiques . Les prairies à molinie présentent de belles surfaces . Très belles formations de tourbières hautes actives . Le Pays de Gavot est une zone modelée par l'activité des glaciers durant l'ère quaternaire. Situé en avant des Préalpes chablaisiennes , le plateau comporte un chapelet de petites dépressions résultant de la fonte tardive de gros blocs de glace emprisonnés dans les sédiments. Les multiples épisodes glaciaires ont abouti à une sucession d'entités géologiques complexes dont l'épaisseur atteind plusieurs centaines de mètres. Ce contexte géologique est favorable à la présence de nappes d'eau. L'exploitation principale de cet aquifère est réalisé par la Société anonyme des Eaux Minérales d'Evian qui capte les sources au pied du versant nord du plateau. Aussi toutes les activités exercées sur les territoires des communes de l'impluvium (dont les communes du pays de Gavot) ne sont pas sans incidence sur la préservation de l'aquifère. De ce fait la protection des zones humides du Pays de Gavot concourt à la préservation de l'aquifère exploité par la SA des Eaux Minérales d'Evian
Les zones humides du Pays de Gavot, de par leur diversité, développent une grande richesse en terme d'habitats et d'espèces (9 espèces protégées au plan national et 14 au plan régional). Les prairies à molinie et les bas marais alcalins sont bien représentés sur le plateau. Ces habitats sont présents sur le département de la Haute-Savoie, mais souvent sur de petites surfaces, sans gestion ni protection. La station d'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) sur un des marais du Pays de Gavot s'inscrit dans les quatre stations du département. D'autres zones du plateau sont propices à cette libellule. L'Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) a été observée à plusieurs reprises sur un marais du plateau. Elle est anciennement citée sur d'autres marais, mais sa présence reste à confirmer. De nombreux ruisseaux sont très propices à sa réapparition . Le Liparis de Loesel (Liparis loeselii) est présent sur quatre sites du Pays de Gavot . La Haute-Savoie possède le quart des stations françaises de Liparis et les populations du pays de Gavot sont parmi les plus belles du département. Le Pays de Gavot possède le plus bel ensemble de zones humides du département de la Haute-Savoie. En effet la tourbière de Praubert ou de Roseire est considérée comme la plus belle du Département. A ce titre, le Pays de Gavot a une responsabilité départementale et nationale pour la protection et la conservation de ces marais et de ces espèces .
Suite à un abandon de la fauche manuelle, depuis 40 ans, par l'agriculture traditionnelle, les marais sont menacés de fermeture par une avancée de végétaux ligneux en zone centrale. Ces derniers viennent troubler le bon fonctionnement hydrologique des hydrosystèmes et mettent en péril les habitats et les populations de faune et flore (atterrissement, accumulation de matière organique, concurrence spatiale, perturbation des conditions d'hydromorphie et de lumière). En raison de l'altitude de 800 mètres en moyenne des marais, la dynamique de la végétation est moindre. De ce fait les habitats et les espèces caractéristiques sont encore bien conservés.