Description
Le Département de la Charente-Maritime met en œuvre depuis 1976 sur son territoire la politique des Espaces Naturels Sensibles (ENS). Récemment acquis à ce titre, d’une surface d’environ 9 ha, le site d’étude est implanté dans le marais de Lauzière, commune de Nieul-sur- Mer. La mission s’inscrit dans une action d’acquisition de connaissances naturalistes qui constituera une partie du socle des connaissances afin d’élaborer le prochain plan simple de gestion à vocation environnementale. Dans ce contexte, une étude de la végétation et de l’avifaune a été réalisée entre l’automne 2021 et le printemps 2022 par l’association OBIOS. Le marais de Lauzière est bordé par des habitations, formant un contexte de petit marais côtier périurbain, composé d’une mosaïque de prairies et de zones en eau plus ou moins soumis aux marées. La flore recensée comporte 172 taxa répartis dans 50 familles, dont 6 espèces d’intérêt patrimonial. Une grande partie de cette flore a une large répartition et certaines ont une répartition atlantique ou méridionale. La flore est caractérisée par une affinité océanique, avec une majorité d’espèces liées aux sols argileux à limoneux typiques des marais, et un nombre restreint d’espèces liées aux milieux salés. Les végétations des vases salées s’organisent en fonction de la microtopographie et du temps d’inondation à chaque marée, des plus longuement inondées jusqu’aux inondations exceptionnelles : slikke, schorre et prairies subhalophiles. Les relevés phytosociologiques et observations de terrain ont permis d’identifier 38 groupements végétaux, dont 24 habitats d’intérêt communautaire avec des groupements du schorre et des prairies subhalophiles présentant un intérêt patrimonial élevé. Le maintien d’une libre circulation de l’eau salée dans les chenaux et prairies soumis aux marées est essentiel à la conservation de cette mosaïque d’habitats. Le marais de Lauzière présente un intérêt important pour l’accueil des oiseaux tout au long de l’année, avec 71 espèces notées pendant la période d’hivernage et 76 espèces nicheuses sur le site d’étude ou à proximité. Au cours de l’étude, 100 espèces ont été recensées dont certaines espèces typiques des marais qui présentent un intérêt patrimonial, comme l’Avocette élégante ou le Busard des roseaux. L’importante richesse avifaunistique de ce marais est la résultante de sa localisation intéressante et de la diversité des habitats. En complément de la demande initiale, la connaissance de la biodiversité du marais a été précisée par d’autres inventaires faunistiques avec : 14 espèces de Mammifères, 7 espèces d’Amphibiens et Reptiles, 21 espèces de papillons Rhopalocères. Un suivi des invertébrés des lisières a permis d’inventorier 80 taxa, et de mettre en avant le rôle important d’un ensemble d’insectes pollinisateurs pour la pollinisation de la flore du site d’étude. La gestion préconisée, dans les parcelles acquises par le département, s’oriente vers un pâturage extensif, avec une possibilité de fauche pour les prairies mésophiles. Toute fertilisation ou intensification de pratiques pourrait nuire à l’état de conservation des habitats de vases salées. Les boisements et haies de bordure sont à conserver voire à favoriser, comme refuge pour la faune et tampon entre le marais et les chemins et routes de bordure. La communication et l’organisation de l’accueil du public sont également des éléments importants pour sensibiliser à la conservation des habitats et permettre des zones de tranquillité pour l’avifaune.
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