41.2 - Forêts de la plaine côtière à Clusiaceae, Caesalpinioideae et Lecythidaceae

Catalogue des habitats forestiers de Guyane (Guitet et al., 2015)

Description et situation dans le paysage

La plaine côtière s’étend sur une bande de 5 à 40 km de profondeur tout le long du littoral. Elle est majoritairement constituée des « terres basses », de moins de 15 à 20 m d’altitude, recouvertes de sédiments quaternaires d’origine marine. À l’est de Cayenne, les dépôts argilo-limoneux les plus récents (Holocène) forment de grandes étendues marécageuses, à peine plus élevées que le niveau marin (type de paysage AC). Plus à l’ouest, des couches plus anciennes (Pléistocène) dessinent des ondulations de faible amplitude (type de paysage AA) d’où dépassent çà et là quelques reliefs relictuels isolés qui marquent le paysage (Monts de Cayenne, de Kourou…). Enfin, la plaine côtière au sens large s’étend aussi sur les terres hautes les plus érodées, aux formes très adoucies et pour partie recouvertes d’autres types de dépôts sédimentaires (type de paysage AB) : dans les bassins de la Comté et de l’Orapu des alluvions fluviatiles recouvrent ainsi une partie des reliefs ; dans le secteur de Saint-Laurent-du-Maroni des sédiments sableux d’origine continentale (« série détritique de base » datant du Tertiaire) forment l’essentiel du substrat alors que dans le secteur de Kourou seuls quelques placages subsistent laissant très largement apparaître le socle raboté à l’extrême (granitoïdes et grauwacques).

Correspondance CORINE Biotopes

46.411x

Correspondance CORINE Land Cover

322

Conditions stationnelles

Sols dominants : Le placage, sur le socle ancien, de sédiments plus ou moins récents est à l’origine d’une mosaïque de sols, couverte au ¾ par des végétations naturelles, le quart restant correspondant à des milieux aquatiques ou artificialisées (zones agricoles ou urbaines).

Sur les terres basses sans relief, les conditions hydromorphes favorisent la formation de gleysols (sols à nappe temporaire ou permanente), d’histosols (sols tourbeux) et d’alisols (sols salés) sur lesquels se développent les forêts marécageuses et mangroves, largement dominantes. La forêt de terre ferme se cantonne aux quelques micro-reliefs, cordons anciens et sédiments pré-Holocène résiduels permettant le développement d’arenosols abritant des formations souvent originales. L’essentiel des forêts de terre ferme se situe sur les terres hautes et les reliefs résiduels à socle apparent (Monts de Cayenne, etc.), majoritairement couverts d’acrisols qui s’organisent de
la même façon que sur les paysages de collines (voir fiches vallées jointives et reliefs multi-convexes).

Structure et physionomie forestière

Les forêts de terre ferme de la plaine côtière ne couvrent que 50% du paysage et présentent des visages très différents en fonction de l'âge des substrats sous-jacents (phases de sédimentation et de colonisation) et de la nature des sols (degré d'hydromorphie, salinité, etc.). En dehors des importantes surfaces converties en terrains agricoles ou en zones urbaines, plus de 16% de la surface forestière de plaine ont déjà été perturbés au cours de ces 50 dernières années principalement par l’exploitation forestière effectuée dans le cadre des permis forestiers des années 1960 à 1990 dans le secteur Ouest (Saint-Laurent-du-Maroni, Mana, Balate, Saint-Maurice, Organabo), ainsi que sur le secteur de Risquetout (Montsinéry et Macouria).

Composition taxonomique

Essences forestières : Cinq sous-types d’habitats sont distingués parmi ces forêts de terre ferme. Deux habitats principaux, les forêts des terres hautes et forêt des terres basses couvrent respectivement 28% et 19% des formations végétales naturelles. Trois habitats singuliers, les forêts des cordons sableux, forêts sur sables blancs et forêts littorales sur rochers, représentent moins de 3% du couvert. Leur seul point commun semble être la plus grande abondance de Clusiaceae. Parmi les palmiers, on note la fréquence du maripa (Attalea maripa) et, dans les faciès les plus hydromorphes d’Astrocaryum murumuru.

Faune : La faune « naturelle » de ces zones est la plus difficile à caractériser, car peu de sites sont exempts de pression de chasse. Les capucins bruns (Cebus apella) y sont particulièrement présents, contrairement à leurs cousins les capucins blancs (Cebus olivaceus) ou les atèles (Ateles paniscus). Les tamarins (Saguinus midas) et agoutis (Dasyprocta leporina) sont très abondants.

Fréquence du type forestier

3%

Protection du type forestier

10%

Intégration dans les ZNIEFF de type 1

4%

Intégration dans les ZNIEFF de type 2

12%

Bibliographie

 Guitet S., Brunaux O., de Granville J. J., Gonzalez S. & Richard-Hansen C., 2015. Catalogue des habitats forestiers de Guyane. DEAL Guyane, 120 p. (Source)