F57b-18 - Blechno spicant-Quercetum roboris Tüxen & Oberd. 1958

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Végétation mésoacidiphiles ibéro-atlantiques, sous climat pluvieux (entre 950 et 1200 mm/an) et très doux, à longue saison de végétation.
Situations variées (terrasses sur alluvions très anciennes, versants, plateaux, etc.) sur substrats acides : altérites siliceuses, sables ou limons dégradés à galets, flysch, grès, etc.

Nom cité du syntaxon

Blechno spicant-Quercetum roboris Tüxen & Oberd. 1958 (Verföffentlichungen des Geobotanischen Institutes Rubel in Zurich. 32 : 238-245).

Synonymes

Syn. syntax. : Blechno spicantis-Quercetum roboris Tüxen & Oberd 1954 nom. inval (art. 2, 5) ; Blechno spicantis-Quercetum roboris Braun-Blanq. 1967 nom. superf. (art. 29a) ; inclus Blechno spicantis-Quercetum petraeae-pyrenaicae (Braun-Blanq. 1967) Rameau 1996 nom. inval (art. 2, 5) nom. illeg.(art. 34c).

Type nomenclatural

- lectotypus nominis typicum Tüxen & Oberd. 1958 : rel 136 d’Oberdorfer au Portugal entre Ribadea et Lugo (Sierra de Meira) in Tüxen & Oberdorfer 1958 (tab. 76 p. 241-242). Les seuls relevés pertinents comme lectotype dans Tüxen & Oberdorfer 1958 sont les relevés 136 et 138, car Quercus robur est trop rare dans les autres relevés (coefficients 2 et moins, voir art. 29b. de l’ICPB). Ces relevés appartenant à la sous-association dryopteridetosum aemulae Tüxen & Oberd. 1958, celle-ci est à désigner de fait comme la sous-association typicum ;
- lectotypus nominis hieracietosum umbellati Tüxen & Oberd. 1958 : rel 156 de Tüxen à Lieres de Sierro o Oviedo. (tab. 76 p 241-242) ;
- lectotypus nominis tametosum communis Braun-Blanq. 1967 : rel. 4 tab. 29 in Braun-Blanquet 1967 ;
- lectotypus nominis melampyretosum pratense Gruber 1989 : rel. 16 tab. p. 70 in Gruber 1989.

Physionomie

Strate arborée codominée, selon les faciès, par le Hêtre et le Chêne sessile (stades matures), ou par les Chênes pédonculé et tauzin (stades de dégradation), avec présence de l’Alisier torminal.
Strate arbustive disséminée avec Houx, Néflier, Bourdaine et espèces de landes. Strate herbacée généralement recouvrante du fait d’un couvert diffus laissant filtrer la lumière.

Combinaison caractéristique d'espèces

Fagus sylvatica, Quercus robur, Q. petraea, Q. pyrenaica, Betonica officinalis, Blechnum spicant, Cirsium filipendulum, Daboecia cantabrica, Danthonia decumbens, Erica vagans, Glandora prostrate, Helleborus viridis subsp. occidentalis, Hieracium sabaudum, Hypericum androsaemum, Lathyrus linifolius var. montanus, Picris hieracioides, Potentilla erecta, Pseudarrhenatherum longifolium, Pulmonaria longifolia, Ranunculus tuberosus, Ruscus aculeatus, Ulex europaeus, Viola riviniana. Pulmonaria tuberosa Schrank mentionnée dans Braun-Blanquet 1967 peut possiblement faire référence à Pulmonaria longifolia, qui est par ailleurs citée dans le relevé, mais aussi à Pulmonaria affinis.

Variations

Floristico-écologiques :
- typicum Tüxen & Oberd. 1958, décrit en Espagne mais a priori non présent en France d’après Braun-Blanquet 1967, différencié des autres sous-associations par Dryopteris aemula, Saxifraga umbrosa, Erica arborea et Hylocomnium splendens ;
- hieracietosum umbellati Tüxen & Oberd. 1958, décrite en Espagne mais a priori non présent en France d’après Braun-Blanquet 1967, différencié des autres sous-associations par Viola riviniana, Potentilla erecta, Hieracium umbellatum, Atrichum undulatum, Leucobryum glaucum et Betula pubescens ;
- tametosum communis Braun-Blanq. 1967 décrite dans le Pays-basque français, différencié par la présence d’espèces méditerranéeo-atlantiques : Arum italicum, Centaurea jacea, Smilax aspera, Tamus communis, Rosa sempervirens, Rubus ulmifolius, Rubia peregrina, Ruscus aculeatus (beaucoup plus fréquent que dans les sous-associations espagnoles), Laurus nobilis (subspontané). Les sous-associations asturiennes décrites par Tüxen & Oberdorfer 1958 sont en outre plus mésophiles et plus riches en mousses. Ce syntaxon pourrait en réalité être versé dans une unité moins acide (Carpino betuli-Fagetea sylvaticae), Rivas-Martinez et al. (1991) le mettant en synonymie avec le Hyperico pulchri-Quercetum roboris Rivas Mart., Báscones, T.E. Díaz, Fern. Gonz. & Loidi 1991.
Plusieurs variantes décrites au sein de cette sous-association :
- var. à Pteridum aquilinum et Asphodelus albus, liée au broyage fréquent du sous étage ou post-incendie ;
- var. à Corylus avellana, moins acidiphile, différenciée par une strate arbustive diversifiée à Corylus avellana, Ruscus aculeatus, Rosa arvensis, Cornus sanguinea et une strate herbacée différenciée par Brachypodium sylvaticum, Carex sylvatica…
Cette variante pourrait correspondre à une autre association plus acidiclinophile ;
- var. à Brachypodium rupestre plus claire ;
- var. plus humide ;
- var. alticole froide à Vaccinium myrtillus.
- melampyretosum pratense Gruber 1989 (Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse. 125 : 69-72), plus fraiche et de caractère moins atlantique, différenciée par Betula pendula, Cytisus scoparius, Holcus mollis, Populus tremula, Pyrus cordata, Salix atrocinerea…
La présence de Quercus petraea et Q. pyrenaica est également différentielle par rapport au tametosum communis, ainsi que l’absence de Carex umbrosa, Daboecia cantabrica, Daphne laureola, Picris hieracioides, Pulmonaria tuberosa et Ranunculus tuberosus.

Floristico-physionomiques :
- faciès climacique à Chêne sessile et Hêtre [syn : Blechno spicantis-Quercetum petraeae-pyrenaicae (Braun-Blanq. 1967) Rameau 1996 nom. inval (art. 2, 5)] ;
- faciès de dégradation à Chêne pédonculé, Chêne tauzin et/ou Châtaignier, le plus souvent observés, et correspondant aux peuplements décrit par Tüxen & Oberdorfer 1958, Braun-Blanquet (1967) et Gruber (1989).

Synchorologie

Zones arrosées du piémont pyrénéen occidental, partie basse du front pyrénéen sous influence océanique (Pays Basque, Chalosse, Béarn, Adour,
Bigorre, etc.), quasiment jusqu’au littoral : vallées de la Nive, vallée de Laxia (Itxassou,) vallée du Bastan (Bidarray), etc. Substrats acides (limons
dégradés à galets, flysch, grès, etc.). Sols évolués (parfois plus ou moins podzolisés) à humus de type moder ou dysmoder.

Axes à développer

Le rattachement aux différentes typologies d’habitat est délicat. Pour les faciès à Hêtre, le rattachement au type Corine biotopes 42.124 (Eunis G1.624) semble préférable au type Corine biotopes 41.56 (Eunis G1.86) et la diagnose semble correspondre, même si l’association mentionnée est plus montagnarde (Saxifrago hirsutae-Fagetum sylvaticae Braun-Blanquet 1967).
Positionnement de la sous-association tametosum communis à préciser.

Bibliographie

Ackermann Fl., 1994 ; Braun-Blanquet J., 1967b ; Gruber M., 1989a ; Gruber M., 1989b ; Hubert A., 1991 ; Jourde R., 1985 ; Rameau J.-C., 1996 ; Rivas-Martinez S., 1975 ; Timbal J., 1985 ; Tüxen R. & Oberdorfer E.1954 ; Tüxen R. & Oberdorfer E.,1958.

Bibliography

 Renaux B., Timbal J., Gauberville C., Boeuf R., Thébaud G., Bardat J., Lalanne A., Royer J.-M. & Seytre L., 2019. Contribution au prodrome des végétations de France : les Quercetea robori-petraeae Braun-Blanq. & Tüxen ex Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952. Doc. phytosoc., série 3, 10 : 137-215. (Source)