Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étages méso- et thermoméditerranéen. Optimum entre 50 et 500 m d’altitude.
Expositions variées mais essentiellement sud, jamais nord. Pentes moyennes à fortes (jusqu’à 90°).
Végétation ancrée dans des fissures étroites et peu profondes des aplombs rocheux calcaires (les fissures plus larges sont occupées par des phanérophytes).
Lithosols très riches en carbonate de calcium.
Diversité typologique primaire en fonction de la localisation géographique :
- dans les Alpes-Maritimes, entre 50 et 200 m (exceptionnellement 400 m) d’altitude, groupement à Asplénium de Pétrarque et Campanule à racines épaisses [Asplenio petrarchae-Campanuletum macrorhizae] avec le Muflier à grandes feuilles (Antirrhinum latifolium) et le Piptatherum bleuâtre (Piptatherum cœrulescens) ; étage thermoméditerranéen ;
- en Provence et Languedoc entre 100 et 500 m d’altitude, groupement à Phagnalon sordide et Asplénium de Pétrarque [Phagnalo sordidi-Asplenietum petrarchae], avec le Gaillet sétacé (Galium setaceum), la Pariétaire du Portugal (Parietaria lusitanica) et la Jasonia glutineuse (Chiliadenus saxatilis) ; étage mésoméditerranéen ; en Provence, sous-association à Mélique menue (Melica minuta) [melicetosum minutae] et en Bas Languedoc, sous-association vicariante à Mélique de cou- leur améthyste [melicetosum bauhinii] (Melica amethystina).
Diversité typologique secondaire en fonction de l’altitude et de l’exposition, par disparition des espèces les plus thermophiles et développement des fougères.
Recouvrement de la végétation très faible (inférieur à 10 %). Représentation équilibrée entre hémicryptophytes, chamaephytes et thérophytes ; les géophytes et les phanérophytes sont particulièrement rares, les seconds n’apparaissant que dans des fissures plus larges [groupement à Genévrier rouge (Juniperue phœnicea) par exemple (Code Corine : 32.132)].
Falaises calcaires du Potentillion caulescentis des ubacs [Code UE : 8210].
Habitats à caractère permanent.
Ce n’est que par l’agrandissement des fissures que les peuplements peuvent évoluer en groupements à phanérophytes.
Contacts avec les groupements à Genêt de Lobel (Genista lobelii) [Code UE : 4090] et à Genévrier rouge [Code Corine : 32.132].
Groupement à Campanule à racines épaisses : endémique des Alpes-Maritimes (Monaco, Eze, Roquebrune cap Martin, cap Ferrat, Tête de Chien, etc.).
Groupement à Phagnalon sordide : Provence (depuis le littoral jusqu’à la Sainte-Baume, Alpilles, Durance, etc.), Bas-Languedoc (à préciser).
L’association à Campanule à racines épaisses est endémique des Alpes-Maritimes.
Présence de deux espèces bénéficiant d’une protection au plan national (Lavatère maritime et Bufonie pérenne, Bufonia perennis) et d’une espèce protégée au niveau régional (Asplénium de Pétrarque).
États à privilégier :
Les deux groupements étant caractérisés par des espèces photophiles et thermophiles, c’est entre 50 et 300 m d’altitude qu’il conviendra de retenir les habitats les plus représentatifs.
Autres états observables :
En ce qui concerne le groupement de Provence et du Bas-Languedoc, aspect du groupement riche en fougères mais plus pauvre espèces en thermophiles compte tenu des conditions thermiques moins favorables, à des altitudes plus élevées et sur des aplombs rocheux exposés à l’est ou à l’ouest.
Habitat généralement non menacé.
Risques de menace cependant par l’ouverture de carrière ou la pratique de l’escalade.
Rechercher les sites les plus riches au plan floristique. Sensibiliser les clubs d’escalade sur la fragilité des habitats et leur intérêt patrimonial.
Porter à connaissance les sites les plus représentatifs aux commissions départementales ayant en charge la gestion des carrières.
Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)