Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Cet habitat se développe immédiatement au contact supérieur des laisses de haute mer, sur pente faible à nulle.
Substrat sableux, de granulométrie fine à grossière, parfois mêlé de laisses organiques et de débris coquilliers, occasionnellement baigné par les vagues au moment des très grandes marées hautes.
Végétation halo-subnitrophile, adaptée et favorisée par un enfouissement régulier lié au saupoudrage éolien à partir du haut de plage.
Variabilité géographique et écologique :
- variabilité liée aux dunes embryonnaires sous climat cantabro-atlantique : association à Euphorbe des dunes (Euphorbia paralias) et Chiendent des sables (Elymus farctus subsp. boreali-atlanticus) (Euphorbio paraliae-Agropyretum juncei) ;
- variabilité liée aux dunes embryonnaires et hauts de plages sous climat nord-atlantique : association à Élyme des sables (Elymus arenarius) et Chiendent des sables (Elymo arenarii-Agropyretum junceiformis) ;
- variabilité liée aux hauts de plages plates, sablo-graveleuses, plus ou moins enrichies en matières organiques des laisses de mer, sous climat nord-atlantique : association à Pourpier de mer (Honckenya peploides) (Honckenyetum peploidis).
Végétation herbacée graminéenne moyenne, ouverte, dominée par les espèces vivaces, présentant une seule strate, et dont le recouvrement n’est jamais très élevé.
Cet habitat est largement dominé floristiquement et physionomiquement par le populations parfois denses de Chiendent des sables.
Il présente un développement linéaire ou en frange plus ou moins continue.
Dans les secteurs dégradés, confusion possible avec, d’une part, les végétations annuelles des laisses de mer (UE : 1210) et, d’autre part, la dune mobile à Oyat, Ammophila arenaria subsp. arenaria (fiche : 2120-1) dont la physionomie d’ensemble est cependant bien différente.
Spontanée :
En raison du caractère assez instable du substrat, qui peut être remanié au cours des tempêtes hivernales, cet habitat ne présente pas de dynamique particulière.
Dans les sites à saupoudrage éolien régulier, l’agropyraie de la dune embryonnaire peut évoluer vers l’ammophilaie.
Divers stades peuvent être distingués dans l’évolution des dunes embryonnaires, depuis les îlots pionniers bas et disjoints à Chiendent des sables jusqu’aux banquettes continues.
Liée à la gestion :
Dans certains cas, le développement des dunes embryonnaires peut être lié à la gestion.
Contact inférieur : végétation annuelle des laisses de mer (UE : 1210).
Contact supérieur : dune mobile du cordon littoral à Ammophila arenaria (UE : 2120).
Cet habitat est présent sur les littoraux sableux de la façade atlantique française.
Présence d’espèces à valeur patrimoniale :
- le Panicaut maritime (Eryngium maritimum), espèce protégée dans les régions Bretagne et Pays de la Loire ;
- l’Élyme des sables (Elymus arenarius) et le Chou marin (Crambe maritima), espèces protégées au niveau national.
États à privilégier :
Agropyraie homogène et formant une ceinture continue au contact inférieur de la dune mobile.
Autres états observables :
Dans les zones fréquentées, présence de formes dégradées, discontinues ou fragmentaires, à faible recouvrement.
Il convient de signaler le caractère indicateur des dunes embryonnaires quant à l’évolution du bilan sédimentaire côtier ; elles sont en effet absentes ou réduites à des fragments précaires sur les rivages en régression.
Ce type d’habitat est en forte régression dans les sites soumis à une forte fréquentation, celle-ci générant un piétinement défavorable au maintien de l’habitat (piétons, chevaux).
Grande vulnérabilité vis-à-vis de l’artificialisation et de la modification de la dynamique sédimentaire des littoraux par constructions d’enrochements ou d’épis.
Le remodelage parfois trop systématique de la dune bordière en un linéaire homogène continu affecte localement les potentialités de développement de ce type d’habitat, en supprimant les anses naturelles ou artificielles générées par l’érosion, qui abritent des fragments de dunes embryonnaires.
Destruction des habitats dunaires dans le cadre d’aménagements touristiques ou portuaires, de l’urbanisation littorale…
Bensettiti F., Bioret F., Roland J. & Lacoste J.-P. (coord.) 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 399 p. + cédérom. (Source)