La répartition des récifs coralliens de la planète
Les récifs coralliens, plus grandes bio-constructions de la planète, se situent dans la zone intertropicale et couvrent environ 284 300 km² (Superficie sensu stricto : sans les surfaces des lagons)1, soit à peine plus de la moitié de la France métropolitaine.Ce patrimoine naturel est rare, mais il offre un potentiel économique et une source de subsistance à plus de 500 millions d’individus, soit près de 10 fois la population de la France et 8% de la population mondiale, répartis sur la centaine de pays bordés par des récifs coralliens.
L’Indonésie, avec 51 020 km² de récifs, est la plus grande région corallienne du monde, suivie par l’Australie et ses 48 960 km² de récifs, puis par les Philippines avec 25 060 km² de récifs et la France qui, par ses collectivités d’outre-mer situées dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique, se place en 4ème position avec 14 280 km² de récifs coralliens.Ces écosystèmes sont dégradés par les actions naturelles et anthropiques et il est maintenant établi que 20% des récifs du monde ont été détruits et qu’ils ne montrent aucun signe de récupération.
¹ Source : Spalding, M. D., Ravilious, C. & Green, E. P. 2001. World Atlas of Coral Reefs. University of California Press, Berkeley, Etats-Unis. 424 pp.
Gorgone de Nouvelle-Calédonie & Eretmochelys imbricata (Linnaeus, 1766) © Franck Mazeas
L'initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI)
Lors du congrès de Rio en 1992, l'Agenda 21 des diverses résolutions a reconnu la protection des récifs coralliens et écosystèmes associés comme une des actions prioritaires. En conséquence, les Etats-Unis ont lancé en 1994, une action multilatérale de gouvernements et d'organisations : l'Initiative Internationale pour les Récifs Coralliens (ICRI), qui a vu le jour en avril 1995.
Cette initiative, fondée par 8 pays : France, Etats-Unis, Australie, Royaume-Uni, Japon, Jamaïque, Philippines, Suède, est un partenariat entre les gouvernements, les organisations internationales et les ONG. Une mobilisation rapide a permis la mise en place d’un vaste mouvement international d’information, de sensibilisation en faveur de la protection des récifs et de la surveillance continue de l’état de santé des récifs.
L’ICRI n’est pas une agence de moyens. Son objectif est de provoquer des actions en faveur des récifs, comme, par exemple, le lancement en 2008 de l’année internationale des récifs coralliens qui a suscité de nombreuses manifestations notamment en France.La France a assuré le secrétariat de l’ICRI entre 1999 et 2000, ainsi qu’entre 2009 et 2011 avec les Samoa.
L'Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR)
La France, de par ses collectivités d'outre-mer, a une importante responsabilité en matière de gestion et de valorisation des récifs coralliens et des écosystèmes associés (mangroves et herbiers). En mars 1999, sur décision du Premier ministre, les ministres chargés de l’environnement et de l’outre-mer ont ainsi lancé une action nationale en faveur des récifs coralliens des collectivités d’outre-mer en créant l’Initiative Française pour les Récifs Coralliens, déclinaison nationale de l’ICRI.
L'IFRECOR est constituée d'un comité national et d'un réseau de 8 comités locaux représentant les collectivités françaises abritant des récifs coralliens : Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte, les îles Eparses, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et la Polynésie française. Chacun des comités locaux et le comité national rassemblent, à leur niveau, l'ensemble des acteurs concernés par la protection et la gestion durable des récifs coralliens. Le secrétariat du comité national de l'IFRECOR est assuré par le ministère de l'écologie et par le ministère des outre-mer.
Le comité national élabore tous les cinq ans, en concertation avec les comités locaux, un plan d’action national qui s’inscrit dans le cadre de l’ICRI et dans la stratégie nationale de 1999, qui comprend les 6 axes suivants :
1. Planification
2. Réduction des effets négatifs des activités humaines, tout en assurant leur développement durable
3. Développement de la recherche, de la surveillance et des outils d’aide à la décision
4. Information, formation et éducation
5. Développement des moyens d’action réglementaires et financiers
6. Développement de la coopération régionale
Chaque axe se décline lui-même en de nombreuses actions dont certaines sont fédératrices et présentent un caractère transversal - les thèmes d’intérêt transversal ou TIT- pour l’ensemble des collectivités d'outre-mer qui appliquent, outre ce plan national, leur propre plan d’action local.
Fakarava en Polynésie française & Récif corallien de Nouvelle-Calédonie © Franck Mazeas
Le TIT « biodiversité des récifs coralliens »
Le thème d’intérêt transversal « Biodiversité » est un programme transversal de l’IFRECOR mis en œuvre depuis 2008 par la délégation à l’outre-mer du Muséum, en collaboration avec l’UMS PatriNat. Il a pour objectif la mutualisation, bancarisation et mise en ligne sur l’INPN des données relatives à la biodiversité récifale des collectivités d’outre-mer. De plus, un nouvel objectif de développement de typologies des habitats récifaux s'est ajouté en 2011.
L'IFRECOR a ainsi permis d’initier une dynamique autour de la biodiversité marine des collectivités d’outre-mer au sein de l’UMS PatriNat, et dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel. Le travail effectué permet d’ores et déjà de réaliser des synthèses de la connaissance et de valoriser, par leurs mises en lignes, les données fournies par les experts nationaux et internationaux. Ces données reflètent la connaissance passée et présente mais permet aussi d’appréhender les manques et d’orienter les futurs inventaires et études.
Le document téléchargeable au lien suivant présente le bilan, en 2015, du travail effectué dans le cadre du TIT "Biodiversité".
Brochure du TIT "Biodiversité"
Les liens utiles