Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR2200347
Compilation : 31/01/1996
Mise à jour : 17/10/2014
Appelation du site : Marais arrière-littoraux picards
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, | 70% |
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées | 10% |
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) | 10% |
Prairies ameliorées | 5% |
Autres terres arables | 2% |
Forêts caducifoliées | 1% |
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) | 1% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 1% |
Ensemble de tourbières basses alcalines constituant un système nord-atlantique arrière-littoral endémique, propre à la Plaine Maritime Picarde et que l'on trouve de part et d'autre de l'Authie. Ses caractéristiques géomorphologiques, hydrologiques, climatiques, biogéographiques et écologiques font qu'il n'a guère d'autre représentation, à l'exception du micro marais arrière-littoral de Tardinghen (entre le Blanc Nez et le Gris Nez). Le système présente une séquence topographique complète d'habitats tourbeux basiques, depuis l'aquatique jusqu'aux stades de boisements alluviaux, avec de nombreux habitats inscrits à la directive. L'ensemble par son unicité, la taille du complexe et des habitats, l'originalité et l'état actuel des populations et milieux représente l'un des sites européens majeurs de tourbières. Les habitats les plus remarquables sont : - les herbiers aquatiques sur tourbes alcalines, les tremblants tourbeux, les roselières tourbeuses, les cariçaies et les mégaphorbiaies formant un groupe d'habitats largement répandus sur le site ; - les bas-marais alcalins tourbeux à paratourbeux avec les phases pionnières sur tourbe alcaline, entretenus par fauche ou pâturage (tradition extensive ancienne des prés communaux), actuellement en forte régression ; - plus ponctuellement, des biotopes aquatiques avec herbiers de Characées, peuplements du Nymphaeion albae et du Potamion pectinati, des plages inondées amphibies. Dans le Marais de Villers-sur-Authie, des processus ombrogéniques conduisent localement à l'acidification des tourbes et à la différenciation d'un système tourbeux acidiphile superposé. En outre, le marais de Larronville (mais aussi plus partiellement ceux de Flandre et Canteraine) renferme le dernier lambeau de végétation acidiphile des foraines (cordons fossiles) encore préservé avec des pelouses acidiphiles oligotrophes à mésotrophes et des suintements à Ranunculus hederaceus ou encore Montia minor.
La diversité des habitats explique les intérêts spécifiques exceptionnels : Sur le plan floristique : -cortège presque exhaustif d'hygrophytes et d'hélophytes des tourbières alcalines nord-atlantiques -populations relictuelles et menacées des bas-marais et moliniaies alcalins -cortège acidophile original - 17 espèces exceptionnelles en Picardie, ainsi que 23 très rares et 48 rares - 26 espèces protégées en Picardie (chiffre remarquable pour les plaines nord-ouest européennes) et 2 au niveau national -1 espèces de l’annexe II de la directive Habitats/Faune/Flore (Helosciadium repens) Sur le plan faunistique : -avifaune prairiale et paludicole exceptionnelle, notamment nicheuse, mais stationnements de limicoles et anatidés -site inventorié en ZICO et RAMSAR -7 espèces de l'annexe II dont au moins une (Triton crêté) en populations importantes - 3 espèces de l'annexe IV -intérêt entomologique important, notamment au niveau odonatologique
Vulnérabilité : La régression ou la disparition des pratiques de fauche, pâturage, étrépage, tourbage, l'exportation de nutriments est insuffisante pour maintenir un état trophique correct du système. Il en résulte des phénomènes d'atterrissement et de minéralisation de la tourbe, de vieillissement des roselières, cariçaies, moliniaies au profit des mégaphorbiaies et fourrés hygrophiles. Ces processus ont été gravement accélérés, depuis plus d'un siècle, par les drainages périphériques ou internes et l'eutrophisation des bassins versants. Il s'en est suivi une perte sensible de diversité et une régression progressive des intérêts biologiques des marais. Une opération agri-environnementale est actuellement développée dans la Plaine Maritime Picarde et participe en partie à la limitation de ces facteurs de dégradation des habitats.