Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR2502022
Compilation : 23/02/2017
Mise à jour :
Appelation du site : Nord Bretagne DH
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Mer, Bras de Mer | 100% |
Localisé au-delà de la mer territoriale, ce secteur de Manche ouest exclusivement marin est situé au large des côtes bretonnes et à l’ouest des îles anglo-normandes. Il s’appuie : - sur la limite de la Zone Économique Exclusive (ZEE) au Nord Nord-Ouest ; - sur le méridien 03° 2’ 53.6’’ O à l’Est ; - sur la limite des 12 milles nautiques au Sud-Est ; - sur la limite Sud Sud-Ouest de la zone à plus forts enjeux écologiques, correspondant à la zone où l'on observe le plus de recouvrement d'espèces à forte densité en été (Marsouin commun et Fulmar boréal notamment). D’une profondeur variant entre 20 et 124 mètres, il est principalement composé de substrats meubles, ponctués de haut-fonds comme le banc des Langoustiers.
Une espèce de mammifère marin d’intérêt communautaire, le Marsouin commun (Phocoena phocoena), justifie la proposition de Site d’Importance Communautaire « Nord Bretagne » au-delà de la mer territoriale. Cette espèce est aussi concernée par la convention d’OSPAR. Le périmètre proposé est localisé au niveau d’une zone de confluence des eaux superficielles stratifiées de l'Atlantique et des eaux, plus homogènes et enrichies en nutriments, de la Manche. Une importante production primaire y est constatée, notamment en été (Smith et al., 2010), à l’origine d’une productivité biologique importante favorable à la présence de nombreux prédateurs supérieurs dont le Marsouin commun. Dans le cadre du Programme d’Acquisition de Connaissances sur les Oiseaux et les Mammifères Marins (PACOMM) porté par l’Agence des Aires Marines Protégées, des campagnes d’observations aériennes (Suivi Aérien de la Mégafaune Marine – SAMM) ont permis d’acquérir des données d’observation pour les oiseaux et les mammifères marins, notamment pour la région biogéographique marine Atlantique, afin de constituer un état initial des oiseaux et des cétacés dans les eaux du large. A l’issue des campagnes SAMM 1 (hiver 2011-2012) et SAMM 2 (été 2012), des zones de plus forte densité de Marsouin commun ont été détectées, permettant la localisation de ses habitats préférentiels. Ainsi, le périmètre proposé à la désignation au titre de la directive européenne Habitats Faune-Flore correspond au secteur d’estivage du Marsouin commun. Il abrite une proportion significative (1% et plus) de la population française de Marsouin commun. L’espèce présente une distribution contrastée entre l’été et l’hiver : elle est majoritairement présente dans le nord de la France en hiver mais se déplace vers l’ouest et le sud en été. Le secteur proposé hébergeant près de 5% de la population nationale en été, il revêt donc un intérêt majeur pour la préservation de la population de l’espèce.
La zone marine considérée est fréquentée par des navires de pêche en provenance des côtes normandes et bretonnes mais aussi par des navires étrangers. Elle est par ailleurs tangentée au Nord Nord-Ouest par la voie de circulation majeure entre les dispositifs de séparation du trafic des Casquets d’une part et d’Ouessant d’autre part. Ainsi, un certain nombre d’activités anthropiques s’y exercent (pêche professionnelle, trafic maritime, activités de défense nationale) qu’il conviendra d’identifier plus finement lors de la phase de gestion. Leurs effets sur la conservation de la population de Marsouin commun, qu’ils soient positifs, négatifs ou neutres, restent à apprécier par l’amélioration des connaissances dans le cadre de l’élaboration puis de la mise en œuvre du document d’objectifs ou de l’évaluation des incidences des éventuels projets à venir. A cet effet, l’amélioration des connaissances sur les effets de la pêche sur l’espèce (capture accidentelle) et l’incitation au développement et à l’expérimentation des équipements et des pratiques de pêche innovants sont déjà prévues dans le cadre du plan d’action pour le milieu marin adopté le 8 avril 2016. La présence saisonnière en forte densité du Marsouin commun qui a prévalu dans la proposition de ce site, est avant tout liée à des conditions physiques particulières (présence d’un front de marée à l’origine d’une forte productivité biologique) que seuls des changements majeurs climatiques ou courantologiques seraient susceptibles d’altérer significativement et durablement.