FR2600959 - Milieux forestiers du Châtillonnais avec marais tufeux et sites à sabot de Vénus

"Habitats, fauna, flora" directive site

Reference database: Décembre 2024

Annual update of the list SCI - publication in the OJ EU : 02/02/2024 (from the database: 02/02/2024).

Site identification

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Site code : FR2600959

Compilation : 31/05/1998

Updated : 17/02/2014

Site name : Milieux forestiers du Châtillonnais avec marais tufeux et sites à sabot de Vénus

Designation dates :

  • pSIC : first proposal : 31/12/1998
  • pSIC : last change : 30/09/2014
  • SCI: OJ EU first publication : 07/12/2004
  • SIC: OJ EU last publication : 26/11/2015
  • SAC: first order : 29/10/2014
  • SAC: last order : 28/07/2016
SAC legal document
Order of creation of 28 juillet 2016 bearing the decision of the Natura 2000 site Milieux forestiers du Châtillonnais avec marais tufeux et sites à sabot de Vénus (Special Area of ​​Conservation)

Site location
Coordinates of the center (WGS 84) :
  • Longitude : 4.75167 (E 4º45'06'')
  • Latitude : 47.78583 (N 47º47'08'')
Surface area : 3,988 ha.
Percentage of marine surface area : 0 %
Altitude :
  • Min : 260 m.
  • Max : 416 m.
  • Average : 338 m.
Biogeographical regions :
Continentale : 100%

REGION : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
DEPARTEMENT : Côte-d'Or (100%)
COMMUNES : Essarois, Leuglay, Recey-sur-Ource, Vanvey, Villiers-le-Duc, Voulaines-les-Templiers.

Location Map

Site description

General nature of the site

Habitat classes Cover
Forêts caducifoliées 80%
Forêts de résineux 8%
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 5%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 3%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 2%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 1%
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 1%

Other site's features

Suite à la création du Parc national de forêts en décembre 2019, le site est inclus dans le périmètre du cœur de Parc. Depuis lors, les compétences de gestion et d’animation du site sont transférées à l’Etablissement public du Parc national sous la responsabilité de son Conseil d’administration, l’Office national des forêts restant le gestionnaire. Dans ce cadre, les objectifs du DOCOB doivent faire écho aux objectifs de la charte du Parc national de forêts pour la prise en compte de la biodiversité dans la gestion forestière du site et assurer le maintien ou la restauration des habitats naturels et des habitats d'espèces dans un bon état de conservation en associant les activités économiques et socioculturelles du territoire.


Le site est situé dans  un vaste plateau de calcaires du Jurassique, plus ou moins sec, légèrement incliné vers le Nord-Ouest.

Quality and importance

Les pluies tombées sur le plateau s’infiltrent dans les calcaires karstiques et s’accumulent sur une couche géologique marneuse, donnant naissance à des résurgences de pentes. À l’affleurement de ces sources naissent les ruisseaux de tête de bassins et les marais dans les zones de suintements. L’eau qui est chargée en carbonate de calcium est à l’origine des dépôts de tuf, dans les cours d’eau et les marais, une roche caractéristique de ce fonctionnement hydrogéologique.
 
Le climat de la région et du secteur présente un régime de précipitations de type continental, des hivers longs et rigoureux avec une forte fréquence du gel particulièrement précoce et tardif et une forte amplitude des températures. Ce climat explique notamment la présence d’espèces à optimum boréo-montagnard remarquables (Sabot de Vénus et Ligulaire de Sibérie).

La topographie contrastée de ce plateau entaillé (combes et vallées larges) implique la présence de mésoclimats liés à différentes expositions et situations qui génèrent une grande diversité d’habitats froids à thermophiles.  

Ces caractéristiques physiques du site sont à l’origine d’un patrimoine naturel riche et diversifié.

Le site présente une grande diversité d’habitats et d’espèces. 
Le site présente 17 habitats d’intérêt communautaire, dont 5 prioritaires, répartis en unités de gestion :
- Les milieux forestiers;
- les clairières intraforestières;
- les ruisseaux;
- les étangs;
- les marais tufeux.

La forêt recèle un nombre important de plantes montagnardes peu courantes pour la région, adaptées aux conditions de sols (éboulis, suintements), de climat (versants abrupts ombragés), et d'éclairement procurés par les feuillus qui permettent l'installation du Sabot de Vénus. De nombreuses espèces protégées au niveau national et régional y sont recensées (20 (annexe 2) espèces d'intérêt communautaire, 46 espèces protégées nationalement et 18 espèces protégées régionalement).

La faune est largement représentée par les mammifères (Chat sauvage, Chauve-souris...), mais aussi par des insectes rares et menacés (Damier du frêne, Cordulie à corps fin...).
A noter la présence de petits ruisseaux à Ecrevisse à pieds blancs et d'une flore de marais à tuf très riche.
Une entité (Villiers-le Duc) issue du site Natura 2000 “Gîtes et habitats à chauves-souris en Bourgogne” a intégré le site. Elle comprend notamment une colonie de mise-bas de Petit Rhinolophe en bâtiment privé.

4 espèces d’intérêt communautaire font l’objet de suivis réguliers et pour lesquels, le site revêt une importance pour la connaissance nationale et pour le maintien de l’espèce au niveau national :

- Les stations à Sabot de Vénus sont vulnérables car parfois sujettes à la cueillette et à l'arrachage des pieds fleuris ou au piétinement par les locaux, mais également soumises à une forte dynamique de la végétation concurrente ayant comme conséquence la fermeture progressive du milieu et une baisse de l’intensité lumineuse, qui serait un facteur discriminant pour cette espèce.

- la Ligulaire de Sibérie : La station présente sur le site est isolée des autres populations françaises et les échanges génétiques ne sont pas possibles. Cette station revêt donc une importance pour l’espèce au niveau national, car les effectifs sont constants et les habitats favorables.

- l’Ecrevisse à pieds blancs : les cours d’eau de bonne qualité et les travaux d’effacement des étangs menés en 2006 ont amélioré l’habitabilité astacicole du milieu permettant la reconnexion des populations du ruisseau principal avec son affluent. Les derniers inventaires (2022) ont par ailleurs mis en évidence une recolonisation des secteurs situés en aval des étangs effacés.

- le Damier du frêne : l’une des 5 espèces de papillon les plus menacées en France, autrefois répandu dans le quart nord-est de la France, mais qui semble avoir disparu de la quasi-totalité de ces départements. Il se maintient encore dans les forêts de la côte dijonnaise, du Plateau de Langres – sur lequel se situe le Parc national de forêts. Les populations présentes au sein du site Natura 2000 sont essentielles à la survie de l’espèce et se maintiennent malgré un habitat en régression (frênes atteints de chalarose). Les actions d’amélioration des connaissances et de sensibilisation pour la prise en compte de l’espèce dans la gestion forestière se poursuivent.

Vulnerability

Vulnérabilité :

Les  pelouses, éboulis et marais sont des milieux instables qui évoluent rapidement vers un embuissonnement défavorable aux espèces à forte valeur patrimoniale actuellement présentes.

Au niveau des boisements s'observe localement le remplacement des peuplements feuillus par des résineux ; le Pin sylvestre est en effet très dynamique dans le Châtillonnais et colonise certains secteurs de marais où il joue un rôle de drain en provoquant un assèchement accéléré.

Le boisement ou les cultures à gibier dans les pelouses en enclave dans les massifs sont à l'origine de la disparition des milieux sensibles.

L'abandon des pratiques de pâturage des marais favorise l'embuissonnement. L'évolution est cependant actuellement relativement lente dans le Molinion et la situation est stable dans le Caricion davallianae.

Le maintien de vieux arbres voire d’arbres morts, le développement d’îlots de vieillissement ou de sénescence et la présence de lisières riches en arbustes et bien structurées sont essentiels à la conservation des populations de chauves-souris forestières présentes.